Burkina: Le litre d’essence se négocie entre 1000 et 1500 frs

Le prix du carburant auprès des petits revendeurs à Ouagadougou a connu une hausse significative, à cause de la fermeture progressive des stations d’essence, due à un mouvement d’humeur des chauffeurs routiers.

«On achète au moins 15 000 FCFA à la station à raison de 640 FCFA qu’on revend à 800 F ou même à 1000 FCFA. On n’a pas de prix fixe. C’est en fonction de la demande et de la localité où on se trouve dans la ville», explique le revendeur Issouf Zoundi, installé aux abords du Centre national des arts et de l’audiovisuel  (CENASA), au centre de Ouagadougou.

Il souligne qu’il est allé aux quartiers périphériques de Nioko et de Borgo.

«Je ne peux quand même pas parcourir cette distance et venir vendre à moindre prix. Dans la station où je suis allé me procurer le carburant, il y avait même la bagarre entre clients, chacun voulant devancer l’autre pour se faire servir», explique M. Zoundi.

Le revendeur s’est tout de même inquiété parce qu’il y a une véritable pénurie de carburant en ville. «Un peu partout, les gens poussent leur moto parce qu’il n’y a pas de carburant. Mais on est obligé de vendre à ces prix parce ce que aujourd’hui c’est un jour de profit».

Abdoulatif Ouédraogo, étudiant en 2e année d’histoire à l’Université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo qui est venu se procurer le précieux liquide n’en revient pas.

 «Nous étions en panne d’essence et nous avons poussé notre moto pour tourner et chercher de l’essence dans deux stations en vain. C’est ici que nous en avons trouvé mais le litre est à 1000FCFA. On n’a pas le choix. Habituellement on achète dans les bouteilles à 650FCFA, le litre», dit l’étudiant.

Il ajoute que son vendeur lui a soufflé que «vers la gare de l’Est (périphérie), les gens vendent le litre à 1250 ou 1500F le litre».

Un tour dans deux stations Shell, nous donne deux constats différents. Le pompiste à Shell-Nation Unies, Lionel Ouédraogo signale que leur stock est épuisé depuis samedi.

Il signale que malgré tout, ils vendent leur carburant aux prix habituels, c’est-à-dire 602F le Super et 526F le Gasoil. «Ce sont les vendeurs ambulants qui augmentent pour gagner leur pain. Ils en abusent à mon avis et ce n’est pas bon».

Selon lui, ce sont les transporteurs qui sont en grève sinon à la SONABHY (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) il y a du carburant. «La plupart des citernes ont chargé le carburant, mais le problème réside au niveau de la livraison», a-t-il argumenté.

A la station Shell-Rialé, le carburant continue de couler et les usagers font la queue pour se faire servir.

La sous-gérante de cette station, Mme Aminata Tapsoba explique: «J’ai eu à commander 14 000 litres de Super et j’ai été totalement servi le vendredi soir. Ici c’est interdit de vendre aux clients qui viennent avec des récipients (revendeurs: ndlr). Ce qui explique qu’on a toujours du carburant dans notre station».

Mais elle ajoute «si l’affluence est la même, d’ici 16h, l’essence va manquer chez nous également». Dans cette pompe le prix est également sans changement.

Depuis samedi une grève illimitée a déclenché chez les transporteurs routiers. Les grévistes réclament la démission du président de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) Issoufou Maïga, accusé de «tout monopoliser» dans le domaine du transport.

Dans un communiqué, le gouvernement a invité les différentes parties à la raison, en utilisant les voies conventionnelles de revendications

Agence d’Information du Burkina

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