Une centaine de Burkinabè sont au cachot à la gendarmerie de Siguiri en république de Guinée. Des rescapés, qui ont joint, le «journal de tous les Burkinabè» par téléphone, le 20 janvier dernier, en appelle à l’aide des autorités burkinabè.
Les Burkinabè vivant de l’orpaillage en république de Guinée n’ont pas le sommeil paisible. La semaine dernière, 100 d’entre d’eux, ont été interpellés dans la bourgade de Koualenda, à 300 Km de Conakry, la capitale guinéenne. Arrêtés pour des raisons «inavouées», selon eux, ils ont été conduits à la gendarmerie de Siguiri. Après plusieurs jours de cavale, l’un des rescapés, Marcel Sawadogo, a joint le «quotidien de tous les Burkinabè», par téléphone dans la journée du 20 janvier 2016. Du témoignage de M. Sawadogo, il ressort que tout a commencé la semaine dernière où, la gendarmerie de Siguiri a fait une descente «musclée», dans la localité de Koualenda. A l’en croire, les hommes et les femmes ont été arrêtés pour y être enfermés à la gendarme de Siguiri. Profitant d’une communication téléphonique, a-t-il dit, il a pu s’évader et se réfugier à Kobadani, en territoire malien. «Voilà trois ans, que je vis en Guinée. La gendarmerie nous a arrêtés la semaine dernière. On nous donnait chaque deux jours du pain», a témoigné Marcel Sawadogo, orpailleur de 37 ans. Le ressortissant du Ganzourgou a poursuivi : «les Guinéens qui ont été arrêtés ont été libérés. Il ne reste que les Burkinabè et les Maliens dans la cellule». Ousmane Kologo est orpailleur au Mali. A l’instar de ses compatriotes, il a été aussi arrêté, lors de son passage à Koualenda pour acheter du gasoil. «Les gendarmes m’ont dit de les suivre pour un recensement. J’ai refusé parce que je ne réside pas en Guinée et ils m’ont emmené de force pour m’enfermer à Siguiri», a relaté M. Kologo, âgé de 26 ans. L’originaire de la province du Ganzourgou s’est dit indigné par la situation que vivent les étrangers résidant au pays de Sékou Touré, l’un des chantres du panafricanisme. «Même s’ils nous demandaient de quitter la Guinée, nous serions repartis chez nous. Mais, nous enfermer depuis le jeudi dernier comme des animaux sans rien nous dire est inacceptable. On nous donne du pain un jour sur deux. Nous risquons de mourir, si les autorités burkinabè n’interviennent pas», a déploré Ousmane Kologo. Selon ses dires, 11 femmes et des enfants sont détenus à Siguiri dans une cellule autre que celle des hommes. «Il nous est revenu qu’il y a eu d’autres arrestations à Mandianou. Nous ne savons pas, si ce sont d’autres Burkinabè», a-t-il informé. Récemment rapatrié de la Guinée, Mahmadi Zagona pense que les étrangers vivent une situation dramatique dans cette terre d’accueil. Il a invité les autorités burkinabè à prendre à bras le corps le problème. «Nous ne cherchons que notre pitance. Nous ne faisons rien de mal dans leur pays», a-t-il estimé. Il a dit avoir perdu tous ses biens matériels. Il a cité, entre autres, des machines de travail estimé à 4 000 000 de F CFA, des perforeuses d’une valeur de 3.000.000 de F CFA, de l’argent.
SIDWAYA
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