L’annonce de la rupture des relations diplomatiques du Burkina avec Taïwan n’est pas entière et on se pose des questions.
Il faut dire que cette rupture brutale est le résultat d’une oeuvre entreprise par Salif Diallo dans un contexte géostratégique sous régional où le choix n’était plus négociable.
Selon une source, l’exploitation du manganèse de Tambao et la construction du chemin de fer de la boucle Burkina-Niger-Benin a fait voler en éclat la relation.
Le Béninois Patrice Talon ayant retiré à Bolloré le chemin de fer au profit de la Chine, le Burkina ne pouvait que suivre le mouvement et s’aligner au risque de perdre gros.
Salif Diallo avait réussi avec le ministre nigérien Massaoudou à convaincre le président Youssoufou de la justesse d’aller avec Pékin.
Aujourd’hui, que pouvait Roch Kaboré face à ses deux homologues qui battaient pavillon Pékin pour leurs intérêts stratégiques?
Il est vrai que seuls les dirigeants bénéficiaires de la diplomatie de la mallette taïwanaise pourraient se mordre les doigts après ce délestage de la rente financière.
Sinon la realpolitik et la compréhension des enjeux internationaux de ce siècle indiquaient le chemin chinois en tant que première puissance économique mondiale.
Tout pays et tout gouvernement sérieux et soucieux de développement ne pourrait longtemps bouder cette Chine convoitée par les grandes puissance comme la France récemment encore
Du reste un monsieur comme Zephirin Diabre l’avait compris en demeurant l’ami de l’Empire du soleil levant.
Le seul hic c’est que les Etats n’ont point d’amis ni de sentiments mais des intérêts.
En la matière, quand on traité avec un géant ou on est fort pour tirer vraiment profit ou on est faible et se fait « manger » comme une plaque de chocolat.
Le Burkina d’aujourd’hui sous la houlette du président Kaboré avec un personnel politique dont on connait les limites criardes et le laxisme peut-il réellement profiter de la Chine qui apparaît pourtant comme une aubaine de développement ?
Le Soir