Le 7 novembre 1982, le Burkina Faso, alors appelé Haute-Volta, a été secoué par un coup d'État qui a renversé le président en place, le colonel Saye Zerbo. Cet événement, mené par un groupe de militaires dirigé par le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, a marqué un tournant décisif dans l’histoire politique du pays. Ouédraogo, après avoir pris le pouvoir, est devenu le chef de l’État et a instauré une période de transition dans une nation en quête de stabilité.
Ce coup d'État survient dans un climat politique tendu. En 1980, deux ans plus tôt, Saye Zerbo était arrivé au pouvoir par un coup d'État. Il avait alors renversé le président Aboubacar Sangoulé Lamizana. Bien que Zerbo se soit présenté comme réformiste, son régime a rapidement fait face à une crise économique et sociale. L'opposition contre lui a aussi grandi. Les promesses de redressement économique et de réformes politiques n’ont pas suffi à calmer les tensions. Cela a finalement conduit à son renversement.
Le 7 novembre 1982, Jean-Baptiste Ouédraogo et ses alliés ont formé le Conseil du salut du peuple (CSP). Cette structure avait pour but de stabiliser la situation politique. Le CSP visait à restaurer l’ordre dans un pays divisé et en difficulté économique.
Cependant, malgré les intentions initiales de stabilisation, des tensions internes au sein du gouvernement n’ont pas tardé à émerger.
Les tensions entre Ouédraogo et Sankara
Jean-Baptiste Ouédraogo a nommé Thomas Sankara, un jeune officier alors très populaire, au poste de Premier ministre. Cependant, des désaccords notables sont rapidement apparus entre Ouédraogo et Sankara. Ce dernier, soutenu par une grande partie de la population, prônait des réformes radicales pour lutter contre la pauvreté et l'injustice sociale. Les divergences entre les deux hommes se sont intensifiées, ce qui a fragilisé le gouvernement.
En août 1983, ces tensions ont culminé avec un nouveau coup d'État, cette fois mené par Sankara et ses partisans. Ce renversement a marqué le début d'une nouvelle ère politique au Burkina Faso. Sous la direction de Sankara, le pays a été rebaptisé Burkina Faso en 1984, ce qui signifie "le pays des hommes intègres", symbolisant une rupture avec le passé colonial et un nouveau départ pour la nation.
Un coup d'État aux conséquences profondes
Le coup d'État du 7 novembre 1982 n’a pas seulement renversé un président. Il a aussi préparé l’arrivée de Thomas Sankara au pouvoir. Ce dernier est devenu une figure marquante de l’histoire africaine. Souvent appelé le "Che Guevara africain", Sankara a lancé des réformes profondes. Il voulait moderniser le pays, promouvoir l’autosuffisance et combattre la corruption.
Le renversement de Saye Zerbo a donc été plus qu’un simple changement de régime. Il a ouvert la voie à une transformation politique et sociale. Cette transformation résonne encore aujourd'hui au Burkina Faso.
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