Ceci est la déclaration du Chef de file de l’opposition politique Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,
Chers concitoyens,
A l’occasion de la 131ème édition de la fête du Travail, l’Opposition politique burkinabè souhaite une très bonne et heureuse fête à tous les infatigables bâtisseurs de notre Nation.
L’Opposition a une pensée pieuse à l’endroit des familles de tous les travailleurs qui ont perdu la vie dans le cadre de leur mission. Elle rend ainsi un vibrant hommage aux militaires et paramilitaires tombés au champ d’honneur, dans le combat contre le terrorisme, l’obscurantisme et le grand banditisme. Elle rend également un sincère hommage à l’enseignant Salif BADINI qui a perdu sa vie dans le cadre de sa mission d’éducation et d’enseignement de nos enfants.
L’Opposition ne saurait passer sous silence la blessure morale dont souffrent les milliers de nos concitoyens qui travaillent dans le Sahel. A ces braves filles et fils du Burkina Faso, qui sont d’ailleurs de retour sur le champ de bataille, les plaies toujours béantes, l’Opposition politique salue le patriotisme et le sacerdoce.
Travailleurs des secteurs privés et publics,
L’Opposition politique mesure la gravité de la situation actuelle pour les travailleurs.
Les travailleurs de nombreux ministères sont contraints à des sit-in et autres formes de protestation, en raison du manque de sincérité de nos gouvernants
Le régime actuel s’était engagé à relancer les usines en panne et à promouvoir le travail décent. Par exemple, promesse avait été faite de rouvrir rapidement l’usine de Faso Fani à Koudougou. Près de dix-huit mois se sont écoulés, et les portes de cette usine restent closes.
Ce pouvoir-là avait promis de relancer l’économie de Bobo-Dioulasso en venant au secours des usines en difficulté. Mais, de nos jours, c’est la déception totale. Des usines comme Winner Industrie ont même fermé. Depuis onze mois, les travailleurs de cette usine n’ont pas de salaire.
Les commerçants ne savent plus où donner de la tête. L’économie est bloquée à cause, entre autres, du non-paiement de la dette intérieure.
Notre pays connait une grogne sociale sans précédent, signe manifeste de l’exaspération des travailleurs, qui luttent avec juste raison pour de meilleures conditions de vie et de travail.
Mes chers concitoyens,
Partie intégrante du peuple, vivant et luttant avec le peuple, soutenue sur le terrain par des militants, des sympathisants et des électeurs qui sont aussi des travailleurs, l’Opposition politique apporte un soutien indéfectible à la lutte engagée par les organisations syndicales, dont la colère et les revendications sont légitimes et fondées.
De ce fait, dans le respect strict de leur indépendance, l’Opposition encourage les syndicats à ne pas se laisser intimider par des jérémiades d’un régime qui a sciemment entretenu et laissé pourrir leurs préoccupations depuis trois décennies.
Dans sa plateforme de lutte politique qu’elle a dévoilée lors de son meeting du 29 avril dernier, l’Opposition a fait siennes les justes préoccupations des travailleurs du public et du privé.
Ainsi, à titre d’illustration, on peut citer les interpellations suivantes qui figurent en bonne et due forme dans cette plateforme :
– au sujet du pouvoir d’achat des travailleurs, il est écrit que l’Opposition interpelle le Président du Faso à:
1) veiller à des augmentations régulières de salaires en liaison avec l’évolution du coût de la vie ;
2) examiner sérieusement la question de la structure de prix des hydrocarbures ;
3) asseoir une véritable politique de contrôle des prix afin de les adapter au pouvoir d’achat des burkinabè ;
4) multiplier l’ouverture des boutiques témoins pour la vente des céréales auprès des populations vulnérables ;
5) supprimer l’IUTS sur les salaires inférieurs à 50.000FCFA et réviser à la baisser les différents taux d’imposition ;
6) développer les systèmes de transport en commun pour amoindrir les coûts de transport ;
7) mettre en place un système centralisé de cantine administrative pour gérer la question de la journée continue.
– Au sujet des relations sociales et des libertés syndicales, il est écrit que l’Opposition politique invite le Président du Faso à :
1) instaurer et promouvoir un dialogue social permanent avec les organisations syndicales ;
2) se porter garant du respect rigoureux des libertés syndicales et consolider leur garantie constitutionnelle ;
3) faire procéder au règlement définitif des dossiers sociaux résiduels, objets de recommandations pertinentes du Comité Paritaire Gouvernement/Syndicats ;
4) veiller en accord avec le Patronat privé du principe du check off et à l’adoption des différents textes nécessaires à la mise en œuvre des élections professionnelles ;
5) poursuivre les rencontres Gouvernement/syndicats dans un esprit de franchise et de transparence ;
6) promouvoir un cadre de concertation sectorielle périodique Gouvernement /syndicats ;
7) donner des suites aux différentes plates-formes revendicatives des syndicats dans le cadre d’un échéancier arrêté d’accord partie ;
8) faire respecter par les médias (notamment ceux d’Etat) les principes de l’équilibre de l’information et du droit de réponse.
Chers concitoyens,
Des millions de jeunes sont affectés par le chômage. Malheureusement, le pouvoir actuel ne donne pas le moindre signe d’espoir à ces bras valides, à ces qualifiés, à ces diplômés. L’Opposition politique a intégré les justes préoccupations de ces jeunes au chômage, dans sa plateforme de lutte politique. Elle appelle toute cette jeunesse désemparée, en manque d’espoir et en proie à la déception, à reprendre la lutte pour son droit à un travail décent et à un avenir dans notre Burkina à tous.
Enfin, l’Opposition sera vigilante, pour que la nouvelle Constitution et la relecture du Code du travail puissent effectivement consacrer plus de droits aux travailleurs, et plus de chance à la jeunesse.
Bonne fête du Travail à toutes et à tous !
Vive le Burkina Faso !
Ouagadougou, le 1er mai 2017
Le Chef de file de l’Opposition politique
Zéphirin DIABRE