Naim Touré cyberactiviste burkinabé poursuivi pour diffamation sur la personne d’Elisée Zongnaaba, conseiller spécial du Président de l’Assemblée nationale était à la barre du Tribunal de grande instance de Ouagadougou hier 13 février 2016 pour répondre des à lui reprochés.
A la barre, Naim Touré a expliqué ceci : “Mr Elisée a fait une fausse publication sur le don de matériels au CHUSS de Bobo-Dioulasso. Il voulait faire croire que l’œuvre est de Salif Diallo alors qu’il n’en est rien”. Il a reconnu tout de même être allé un peu fort parce qu’il était remonté et que le sujet abordé par Elisée Zongnaaba qui concernait la santé l’a beaucoup affecté.
Le requérant Elisée Antoine Zong-naba qui demandait entre autres la condamnation de l’activiste à payer la somme de 15 000 000 de francs CFA comme réparation du préjudice subi a demandé un franc symbolique. “Je ne suis pas venu pour m’enrichir.”
“Pour l’amener à changer”, le procureur a requis une peine de « 3 millions » à verser au Trésor.
Me Farama, avocat de la défense estime que la liberté d’expression est comme « une pute» : la nuit tout le monde part la voir, le jour tout le monde l’insulte. « Il y a une hypocrisies dans cette affaire », dit-il. Il s’interroge alors : « Pourquoi les gens veulent insulter les autres, et se montrent indignés quand ça les concerne? ». Pour l’avocat, le requérant qui a lui même proféré des insultes à l’endroit d’autres facebookeurs, n’est pas un exemple.
Pour ce qui est des injures « je ne pas d’accord avec lui et je le lui ai dit. » Et d’ajouter « Y a-t-il eu injure? Oui ; Y a-t-il eu diffamation? Non! Je souhaite que rien que rien que le droit soit dit. Si c’est pour moraliser la société, je vous en prie, laissez cela à ceux qui sont chargés de moraliser la société. Nous nous sommes chargés de dire le droit ».
Le dossier a été finalement renvoyé au 27 février 2016 pour délibération.