Le Centre d’études stratégiques en défense et sécurité organise son premier colloque international du 5 au 7 septembre prochain à Ouagadougou. C’est une plateforme d’échanges entre les réseaux de chercheurs anglophones et francophones, en vue de formuler des stratégies innovantes à même de lutter efficacement contre l’insécurité et le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.
Des personnalités comme les anciens présidents, sud-africain, Thabo Mbeki, et ghanéen John Jerry Rawlings seront à Ouagadougou, aux côtés des 500 participants. C’est dans la soirée 31 aout 2017 que les organisateurs ont donné l’information au cours d’une conférence de presse.
Jadis accablé par les catastrophes naturelles, l’espace sahélo-saharien est depuis ces dernières années en proie au foisonnement de groupes armés non étatiques dont l’objectif est entre autres la déstabilisation des institutions étatiques. Les efforts de développement sont ainsi annihilés par des attaques terroristes, des trafics de tout genre.
Pour ce qui peut être considéré comme sa première grande sortie, le Centre d’études stratégiques en défense et sécurité (CESDS) veut donc se pencher sur ce que Samuel Laurent appelle, ‘’Sahelistan’’. « Perspectives sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne : quelles stratégies efficientes et transformationnelles », c’est le thème du colloque de Ouagadougou. Un rendez-vous qui réunira 500 personnes, une cinquantaine d’experts de l’Afrique et du monde.
Deux anciens présidents sont les parrains de ce premier colloque international du Centre d’études stratégiques en défense et sécurité. Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud et John Jerry Rawlings du Ghana.
Il faut mettre en synergie les intelligences, tant africaines qu’internationales pour questionner la problématique sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, a expliqué Auguste Denise Barry, le directeur exécutif du CESDS.
L’objectif global du colloque est de formuler des stratégies innovantes à même de lutter efficacement et durablement contre l’insécurité en général et le terrorisme en particulier, dans la bande sahélo-saharienne.
De façon spécifique, il s’agira entre autre, d’évaluer l’efficacité des approches préventives et coercitives de la lutte contre le terrorisme ainsi que la pertinence des choix stratégiques et opérationnels opérés par les acteurs étatiques, non étatiques, institutionnelles, dans la bande sahélo-saharienne ; de jauger l’efficacité des stratégies des acteurs étatiques , des partenaires stratégiques et des autres acteurs , en matière de lutte contre la radicalisation dans la bande sahélo saharienne.
« Le CESDS qui s’est inscrit dans la recherche appliquée, travaillera à faire en sorte que ce colloque ne soit pas une rencontre de plus, mais plutôt une plateforme d’où émergeront des orientations novatrices au profit des différents acteurs de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne », a rassuré le directeur exécutif de Centre. Et Auguste Denise Barry de poursuivre en mentionnant que le colloque participe à l’atteinte des objectifs de la « stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel ».
Pour qu’un autre sahel soit possible
Pratiquement devenue zone de non droit, pourtant zone stratégique, « le sahel offre une certaine profondeur géostratégique à l’Afrique du Nord, à l’Afrique de l’ouest et, plus indirectement, un front géostratégique certain au bassin de la mer rouge », foi du principal animateur de la conférence de presse.
Penser et panser la bande sahélo-saharienne est une urgence vitale pour la paix, la sécurité et le développement.
Le thème, « Perspectives sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne : quelles stratégies efficientes et transformationnelles » se déclinera en plusieurs axes lors du colloque qui se déroulera sous formes de plénières et ateliers dans la salle de conférences de Ouaga 2000.
Comprendre le terrorisme au sahel : regards croisés des sciences humaines et sociales ; les manifestations actuelles du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne : idéologies, orientations et modus operandi des groupes criminels ; forces et faiblesses des systèmes sécuritaires étatiques dans la bande sahélo-saharienne ; stratégies endogènes et extérieures de lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne : Bilan, perspectives, cas du G5 Sahel. Ce sont entre autres des sous thèmes qui seront abordés.
Auguste Denise Barry, un officier supérieur en disponibilité…
L’on se rappelle que la création du CESDS, avait été suivie d’une certaine polémique. Tant sur la sensibilité de son champ d’intérêt centré sur la défense et la sécurité, que sur le statut de deux de ses membres. Deux membres dont Auguste Denise Barry étant officiers supérieurs de l’armée.
« De l’incompatibilité de l’état de militaire en activité avec la création d’une association , à la question de l’occupation des postes de dirigeant, en passant par les suspicions d’instrumentalisation du CESDS à des fins politiques, etc. l’adversité semble avoir été portée à son comble à l’endroit du noble projet qui venait d’être porté sur les fonds baptismaux », s’est rappelé le directeur exécutif du Centre.
Au cours de la conférence de presse, Auguste Denise Barry a annoncé que depuis le « 21 juillet 2017, il est un officier en disponibilité.
Source: Lefaso.net