Malgré la coupure du réseau internet, les informations en direction de Lomé nous sont parvenues. A l’appel de l’opposition, près d’un million de manifestants sont sortis ce mercredi dans les rues pour réclamer une alternance politique dans ce pays gouverné par le président Faure Gnassingbé.
Tous les leaders politiques étaient de sortie et le jeune leader Atchadam (en noir à droite ph3), nouvelle bête noire du pouvoir, fut accueilli en vedette.
Le point de chute Bas-fond College St Joseph est occupé par les manifestants, il y a un face à face entre militants et forces de sécurité.
Les militants du parti UNIR au pouvoir au Togo ont eux aussi manifesté ce mercredi à Lomé et tenu un meeting de sensibilisation. Le collectif des Associations et mouvements de la mouvance présidentielle qui a organisé cette manifestation a expliqué aux militants du parti la situation socio-politique qui prévaut dans le pays, leur désir de parvenir aux réformes mais dans la paix. Les militants ont été exhortés sur les notions civiques et citoyennes et ont été priés d’éviter de se leurrer par des tiers.
Mme Adalante Lawson, membre du comité d’organisation du meeting a estimé que certaines dispositions de la Constitution de 1992 autours desquelles tournent des revendications de l’opposition sont caduques. Sur la tenue de cette manifestation ce mercredi, un responsable de l’association a laissé entendre que c’est une coïncidence car il ne savait pas que l’opposition manifeste pour sa part ce même jour à Lomé.
Malgré l’annonce la veille de l’avant-projet de réforme, adopté en Conseil de ministres, les rues de Lomé étaient envahies ce mercredi par une marée humaine.Comme prévu, la coalition de l’opposition CAP 2015, le Groupe des six, le PNP et certains partis politiques mineurs ont maintenu leurs marches réclamant un retour à la Constitution de 1992.
« La dictature se nourrit du silence et de l'inactivité", pouvait-on lire sur des pancartes . La dictature, ça suffit », « Trop, c’est trop » scandaient les manifestants.
L'opposition exigerait des réformes constitutionnelles notamment la limitation du mandat présidentiel et scrutin à deux tours promises par le régime, chose qui n’a jamais abouti.
Ce mercredi, aucun accès internet n’était disponible, empêchant les journalistes de travailler et l'accès aux sites et réseaux sociaux.
A titre de rappel , le Président Faure Gnassingbé avait succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma . Il avait été élu en 2010 puis réélu en 2015 lors de scrutins contestés par l'opposition.