Roch Marc Christian Kaboré est le fils de Charles Bila Kaboré , Conseiller financier et secrétaire général de la présidence de la République jusqu’en 1975, Charles Bila Kaboré est ensuite nommé vice-gouverneur de la BCEAO (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest) jusqu’en 1982.
Roch Marc Christian Kaboré est lui-même marié et père de trois enfants.
Fils de bonne famille catholique, titulaire du baccalauréat en 1975, Roch Marc Christian Kaboré entame des études en Sciences économiques à l’Université de Dijon (France) à partir de la rentrée académique 1975-1976. Il décroche en 1979 une Maîtrise en sciences économiques, puis un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion qui lui confère le Certificat d’aptitude en administration et gestion des entreprises de l’Université de Dijon.
Rentré au pays pour mettre ses compétences au service de la nation, il intègre la Banque internationale des Volta (BIV), devenue Banque internationale du Burkina (BIB), dont il occupe le fauteuil de directeur général de 1984 à septembre 1989, avant de rejoindre le gouvernement.
Lorsque Thomas Sankara est assassiné et que Blaise Compaoré s’empare du pouvoir, Roch Marc Christian Kaboré opère, selon ses détracteurs, une première volte-face. En effet, alors que des dizaines de cadres révolutionnaires sont traqués, notamment ceux de l’ULC-R dont Kaboré fait partie, celui-ci signe, avec trois autres membres du bureau politique du mouvement, une lettre d’allégeance au nouveau chef de l’État, louant sa « rectification de la révolution ».
Blaise Compaoré, qui cherche à s’entourer de cadres moins dogmatiques, capables d’accepter l’ouverture à droite, va s’appuyer sur ces « seconds couteaux ». Dès lors, les destins de Compaoré et de Kaboré s’entremêlent.
Roch Marc Christian Kaboré s’installe progressivement dans l’entourage de Blaise Compaoré. Un an après son ralliement, il est nommé au ministère des Transports, puis hérite, en 1991, du ministère chargé de la Coordination de l’action gouvernementale, une sorte de poste de Premier ministre bis.
Il devient officiellement Premier ministre en 1994, après un détour par les Finances, puis sera président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2012. Parallèlement, il occupe le poste de secrétaire exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti de Compaoré) de 1999 à 2003, avant d’en être élu président de 2003 à 2012. Toutes ces fonctions l’ont longtemps désigné comme le « dauphin de Blaise », bien que leur relation n’ait pas toujours été au beau fixe.
Dès ses premiers pas au CDP, où il utilise ses relations avec les grands patrons pour évoluer, Roch Marc Christian Kaboré est considéré comme un homme de réseaux, habile dans la recherche du consensus. Il peut par exemple se targuer de bonnes connexions au niveau de la sous-région, qu’il a tissées à la faveur de ses charges ministérielles.
Il a le don « d’arrondir les angles », confiait un de ses proches à Jeune Afrique. Depuis son passage à l’opposition, il a notamment œuvré au sein d’un trio d’expérience à la tête du MPP. Président du parti et candidat désigné à la présidentielle, il a su partager les rôles de stratèges avec Simon Compaoré, ancien maire de Ouagadougou à la santé fragile, et Salif Diallo, qui s’est longtemps rêvé en successeur de Blaise Compaoré, mais lui aussi malade.
Avec jeuneafrique