Ceci est une déclaration du Mouvement « Le Balai Citoyen » sur la situation nationale. Il indique ne pas regretter l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
Le mouvement le Balai Citoyen constate depuis les attaques terroristes du 15 janvier qui ont endeuillé de nombreuses familles et la Nation entière que des nostalgiques du régime déchu tentent de lier la survenue de ce carnage au démantèlement du tristement célèbre Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP).
On a pu entendre Juliette Bonkoungou, vice-présidente du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale, lors de l’émission « Dimanche politique » du 17 janvier de la radio OMEGA, contre tout bon sens, suggérer de faire appel au général Diendéré, lequel est incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction de l’Armée (MACA) pour des faits graves de « crime contre l’humanité ».
Comme dans une symphonie bien orchestrée, c’est au tour du général Emmanuel Beth, ancien ambassadeur de France au Burkina Faso, ami intime de Blaise Compaoré et de Gilbert Diendéré, sur les antennes de radio France internationale (RFI) ce 20 janvier, de vanter les capacités du RSP qui aurait pu empêcher les terroristes de commettre leur sinistre forfait.
Comme eux, des militants indécrottables de l’ancien parti au pouvoir, sur les réseaux sociaux, rivalisent d’ardeur dans le dénigrement de nos vaillantes forces de défense et de sécurité tout en portant au pinacle une unité criminelle qui a tant endeuillé notre peuple.
Selon leur logique, le peuple burkinabè porte la responsabilité des attaques terroristes du 15 janvier dernier pour avoir osé dissoudre « leur » RSP. Et pour ne pas avoir à subir la même sanction, il se doit de le reconstituer. Mais faute d’atteindre leur objectif, ils tentent une entreprise de réhabilitation du RSP et partant de l’ensemble du régime déchu qui était selon eux un bouclier contre les attentats terroristes.
Bien sûr, ces nostalgiques d’un temps révolu oublient de mentionner les liaisons incestueuses et mafieuses entre leurs amis et mentors et les groupes extrémistes violents.
Peuvent-ils nous dire qui a donné gîtes et couverts chez nous aux chefs rebelles et autres terroristes qui fomentent des attaques contre des pays frères et amis ?
Qui assurait le convoyage des cargaisons d’armes à destination des pays voisins, armes qui endeuillaient de nombreuses familles ?
Qui protégeait les trafiquants de drogues et autres stupéfiants contre les contrôles de nos vaillantes forces de défense et de sécurité dans notre capitale et lors de leur passage au niveau de nos frontières ?
Les Burkinabè ne sont pas dupes. Ils savent que les attaques de Ouagadougou et celles qui ont eu lieu dans d’autres localités du pays sont le fait de groupes qui ont longtemps fricoté avec le régime déchu.
S’il y a des responsabilités à situer et à partager, c’est bel et bien à leur niveau. Nous pensons qu’il faut rechercher les vrais commanditaires de ces attaques parmi ceux qui ont intérêt à faire regretter au peuple son insurrection et ses acquis. Le Burkina Faso ne fait que subir le contre coup de leur politique aventureuse et gloutonne.
En tout état de cause, le bon sens suffit pour savoir que le RSP n’aurait aucunement pu nous éviter une attaque terroriste. Une unité qu’on a longtemps surestimée d’un effectif de 1300 hommes environ ne peut pas, en dépit de ses capacités surestimées, assurer la sécurité d’un territoire de 274.200 Km². Encore que tout le RSP n’était pas entrainé à la lutte contre le terrorisme. Combien d’éléments parmi les 1300 hommes du RSP avaient reçu cette fameuse formation anti-terroriste ?
L’ambassadeur Beth, puisqu’il est militaire, devrait savoir pertinemment que ce n’est pas avec une unité qu’on fait face aux terroristes. Tous les pays qui ont été attaqués récemment (Mali, France, pour ne citer que ces deux) ont-ils eux aussi dissout leurs unités d’élite ?
La seule chose qui a toujours « protégé » le Burkina Faso contre ces barbares sous le régime de Blaise Compaoré, c’est ce pacte de non-agression avec les terroristes qui permettait à Blaise Compaoré et à sa clique de jouer aux libérateurs d’otages avec en prime des millions d’euros. Un cycle infernal qui endeuillait et rançonnait impunément des familles ici et ailleurs.
Le RSP jusqu’à la date de sa dissolution n’avait jamais fait la preuve de son utilité au service du Peuple. Au contraire, et ce qui est fort regrettable, le RSP a bâti sa triste renommée en commettant des crimes contre les citoyens de ce pays.
On ne peut pas bâtir une bonne et longue stratégie de défense d’un pays en établissant des liaisons d’intérêt purement égoïstes avec des terroristes. Si c’est cela qu’on demande au peuple de renouer, nous disons NON.
Nous ne regretterons jamais le tristement célèbre RSP. Notre pays ne doit plus jamais ressusciter une telle unité militaire sous quelque forme que ce soit. Face au terrorisme, le peuple a d’autres solutions : Unité, Vigilance, Confiance et Moyens conséquents aux forces de défense et de sécurité républicaines.
N’en déplaise aux nostalgiques patentés, le Peuple burkinabè a décidé : PLUS JAMAIS DE RSP.
Notre nombre est notre force !
Ensemble, on n’est jamais seul !
Fait à Ouagadougou, le 20 janvier 2016
La Coordination nationale