Lundi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété que l’épidémie du virus Zika relevait désormais d’une « urgence de santé publique de portée mondiale ». L’institution a estimé qu’il existait un lien entre cette maladie, transmise par un moustique et le nombre croissant de cas de microcéphalies chez les nourrissons, en Amérique du Sud. Depuis mardi, l’épidémie a pris de nouvelles proportions avec la suspicion d’un cas d’infection par voie sexuelle.
Il aura fallu attendre plusieurs heures avant d’obtenir la confirmation, ce mercredi, par le directeur des Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), d’un cas d’infection au Texas suite à une relation sexuelle. Plusieurs cas avaient par ailleurs été signalés aux Etats-Unis. L’infection du patient contaminé, biologiste de formation, remonterait à 2008 lors d’une mission au Sénégal. Il aurait contaminé son épouse par voie sexuelle.
Les symptômes provoqués par cet arbovirus, « cousin » de la dengue et du chikungunya, sont le plus souvent bénins. A l’exception de quelques cas rapportés de syndrome de Guillain-Barré, le virus semble peu dangereux pour les adultes en bonne santé puisque 75 à 85 % des personnes contaminées ne présentent aucun symptôme du virus. Il aurait toutefois des conséquences dramatiques chez les femmes enceintes avec des cas de microcéphalies (malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec une tête et un cerveau anormalement petits).
Le lien supposé se précise. Plus de 400 cas de microcéphalie ont été confirmés entre octobre 2015 et janvier 2016 au Brésil, confronté à une épidémie du virus Zika, et 3.670 autres cas suspects sont en cours d'examen, a annoncé mardi le ministère de la Santé. Les autorités ont pu établir pour 17 malades une connexion avec le virus Zika, fortement soupçonné d'avoir un lien avec la microcéphalie, une malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec un cerveau anormalement petit.
Chez un nouveau-né, tout périmètre crânien inférieur ou égal à 33 cm est considéré comme un possible cas de microcéphalie, ce qui est ensuite confirmé ou infirmé par des examens. Malheureusement, les dommages cognitifs sont pour l'instant irréversibles.
Depuis avril 2015, plus d'un million et demi de Brésiliens ont contracté le virus Zika, qui se propage de manière exponentielle en Amérique latine via le moustique Aedes aegypti, vecteur également de la dengue, de la fièvre jaune et du chikungunya.
La présidente Dilma Rousseff a assuré mardi que les «ressources financières ne manqueront pas» pour lutter contre les moustiques qui transmettent le Zika, à six mois des jeux Olympiques à Rio de Janeiro. La veille, elle avait déconseillé aux femmes enceintes de se rendre aux JO.
AVEC 20 MINUTES