Le Médiateur du Faso : Doit-on supprimer cette institution ou la maintenir ?

Dans la récente mouvance de critiques visant certaines institutions burkinabè, le Médiateur du Faso est souvent étiqueté comme une entité budgétivore.

Les sceptiques soutiennent que le rôle de cette institution fait doublon avec celui de la justice moderne et d'autres organes. Ainsi, ils suggèrent que sa suppression aiderait à réaliser la volonté gouvernementale de réduire les dépenses de l'État.

Cependant, est-ce que le Médiateur du Faso et la justice moderne ont vraiment les mêmes fonctions ? Et, existent-ils d'autres institutions qui font son travail  ?

Un atelier récent, organisé par le Médiateur du Faso du 08 au 09 juin à Koudougou, région du Centre Ouest, a été dédié au renforcement des capacités des professionnels des médias. L'objectif était de mieux faire connaître l'importance de cette institution.

Selon la médiatrice du Faso, Fatimata Sanou/Touré, les actions du Médiateur du Faso ont touché plus de 4.000.000 de Burkinabè au cours des vingt dernières années, grâce à la gestion de 15000 dossiers individuels ou collectifs.

Depuis sa création en 1994, le Médiateur du Faso, régi par la loi organique nº 017-2013/AN du 16 mai 2013, joue un rôle crucial en résolvant les litiges entre les citoyens et l'administration publique.

Dans le respect de la législation en vigueur et parfois en équité, le Médiateur du Faso a traité 700 dossiers en 2021 avec un taux de satisfaction de 87%. En 2022, ce chiffre est passé à 840 cas, soit une augmentation de 170 dossiers.

Les Burkinabè se tournent de plus en plus vers cette institution, car, contrairement à la justice moderne qui juge uniquement les faits, le Médiateur du Faso offre une approche plus équilibrée.

Des exemples de médiation réussie incluent la réhabilitation administrative, la convention entre la CNSS et la CARFO, et la résolution de la crise entre les villages de Negueni et Outourou.

Le nouveau plan stratégique 2023-2027 vise à accroître les performances de l'institution pour répondre aux besoins des citoyens et contribuer à la prévention de la paix et de la cohésion sociale, a déclaré Madame Fatimata Sanou/Touré.

Ainsi, aucune autre institution ne joue le même rôle que le Médiateur du Faso, ce qui souligne son importance essentielle pour les fonctionnaires du public. Réclamer la suppression de l'institution serait équivalent à réclamer la suppression de l'inspection du travail. En effet, pour les agents du public, le Médiateur du Faso est ce que l'inspection du travail est pour les employés du secteur privé.

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