États-Unis : l’administration Trump supprime 83% des programmes de développement de l’USAID

Le 10 mars 2025, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a annoncé la suppression de 83% des programmes de l’USAID, l’agence de développement des États-Unis. Cette décision concerne une part majeure de l’aide humanitaire mondiale et vise à réduire les dépenses jugées inutiles par l’administration Trump.

L’USAID, une agence indépendante créée en 1961, gérait jusqu’à présent 42% de l’aide humanitaire mondiale, avec un budget annuel de 42,8 milliards de dollars. L’annonce de Marco Rubio s’inscrit dans la continuité du décret signé par Donald Trump le 20 janvier 2025, suspendant l’aide étrangère pour 90 jours.

Selon le secrétaire d’État, cette suppression permettra d’économiser des dizaines de milliards de dollars, bien que les chiffres précis n’aient pas été détaillés. Parmi les 18% de programmes maintenus, environ 1 000 seront désormais gérés directement par le département d’État.

Un impact mondial sur l’humanitaire

La décision de supprimer 83% des programmes de l’USAID a suscité l’inquiétude des acteurs humanitaires. Déjà, plusieurs organisations signalent des conséquences directes, notamment :

  • Afrique du Sud et Kenya : réduction des financements pour la lutte contre le sida.
  • Soudan : impact sur les soupes populaires, essentielles dans un pays ravagé par la guerre.
  • Projets de développement : menaces sur des initiatives liées à l’éducation, la santé et l’agriculture.

L’USAID était un acteur clé du financement international, et cette coupe budgétaire risque d’aggraver la situation dans plusieurs régions vulnérables.

Une menace pour la lutte contre le réchauffement climatique

Les programmes climatiques sont parmi les premiers touchés par la décision de l’administration Trump. En 2024, l’aide américaine représentait 10% des financements mondiaux contre le réchauffement climatique. L’USAID finançait à elle seule un tiers de cette enveloppe, via des centaines de programmes qui seront désormais annulés.

En parallèle, les États-Unis ont annulé un engagement de 4 milliards d’euros au Fonds vert pour le climat. Désormais, la contribution américaine à ce fonds est inférieure à celle de la Suède, dont l’économie est 50 fois plus petite.

Cette nouvelle orientation place les États-Unis, pourtant le pays le plus riche du monde, loin de leurs responsabilités climatiques, alors qu’ils demeurent le premier émetteur historique de gaz à effet de serre.

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