Le président américain Donald Trump a officialisé le 3 juin 2025 un décret qui double la surtaxe sur l’acier et l’aluminium, la faisant passer de 25 % à 50 %. Cette mesure est entrée en vigueur dès le lendemain, mercredi 4 juin, et bouleverse le paysage mondial des échanges dans le secteur métallurgique. L’objectif affiché : protéger l’économie américaine face à la concurrence étrangère jugée déloyale.
Donald Trump a expliqué que cette surtaxe sur l’acier devait permettre de contrer l’excès de production bon marché, notamment venu de la Chine, qui affaiblit la compétitivité des industriels américains. Il a également ciblé des pays alliés comme le Canada, le Mexique, le Japon ou encore l’Australie, à l’exception notable du Royaume-Uni, exempté de cette nouvelle mesure.
L’Europe craint un raz-de-marée chinois
Du côté de l’Union européenne, la réaction est vive. Les industriels européens redoutent que cette surtaxe sur l’acier pousse les excédents de production chinois à se diriger massivement vers l’Europe. Cela risque de créer une pression insoutenable sur les prix, mettant en péril plusieurs entreprises du Vieux Continent.
Ce scénario rappelle celui de 2018, lorsque Donald Trump, déjà président, avait instauré une première série de droits de douane sur l’acier. À l’époque, plusieurs pays avaient dû revoir leur politique commerciale. Aujourd’hui, les conséquences pourraient être encore plus lourdes, car les tensions géopolitiques et économiques se sont aggravées.
Surtaxe sur l’acier : une arme politique en année électorale
Cette surtaxe sur l’acier n’est pas qu’économique, elle est aussi politique. À quelques mois de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump cherche à séduire les électeurs des régions industrielles. En se rendant dans une aciérie en Pennsylvanie fin mai, il a voulu montrer son attachement aux ouvriers du secteur.
Cependant, cette stratégie risque d’enclencher une nouvelle guerre commerciale. Plusieurs partenaires des États-Unis pourraient réagir en instaurant leurs propres mesures de rétorsion. Le climat commercial mondial s’en retrouve ainsi de nouveau fragilisé.