Le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi réduisant le nombre de jours chômés et payés de 15 à 11. Cette décision, annoncée à l’issue du Conseil des ministres du 11 septembre 2025, vise à alléger le poids financier que représentent ces jours pour l’État. Selon une étude du ministère en charge de l’Économie et des Finances, chaque jour chômé et payé coûte 4,22 milliards F CFA. La réforme devrait permettre de récupérer environ 16,88 milliards F CFA par an au profit du budget national.
Liste actualisée et réorganisation
Le projet de loi fixe désormais les jours chômés et payés à onze, parmi lesquels figurent le 1er janvier, le 8 mars, le 1er mai, le 15 mai, le 11 décembre et le 25 décembre. À ces dates s’ajoutent les fêtes religieuses telles que l’Ascension, l’Assomption, le Ramadan, la Tabaski et le Mouloud.
En parallèle, le gouvernement a instauré des journées de commémoration et de recueillement : le 3 janvier, le 4 août, le 5 août, le 15 octobre, le 31 octobre et le 1er novembre. Ces journées restent ouvrées, mais elles seront consacrées au souvenir et au travail continu. Leurs horaires seront fixés par communiqué des ministres en charge de la Fonction publique et du Travail.
Cette mesure consacre également la journée du 15 mai, dédiée aux coutumes et traditions, afin de maintenir la dynamique de la laïcité de l’État.
Jours chômés et payés : innovations et suppression des doublons
L’une des principales innovations concerne la suppression du jour chômé et payé accordé lorsqu’une fête légale tombe un dimanche. Ce reclassement vise à réduire les pertes en temps de travail qui, selon les autorités, fragilisaient la productivité nationale.
En outre, plusieurs dates hautement symboliques changent de statut. Ainsi, le soulèvement populaire du 3 janvier, la proclamation de l’indépendance le 5 août et la journée nationale des martyrs le 31 octobre deviennent désormais des journées de commémoration et de recueillement. Cette reclassification permet de préserver la mémoire nationale tout en assurant la continuité des activités économiques.
Le ministre de la Fonction publique, Mathias Traoré, a précisé que le temps annuel de travail effectif d’un agent public est actuellement de 214 jours, soit 58,63 % de l’année. Sans ajustement, les pertes estimées pourraient atteindre plus de 67,5 milliards F CFA pour 2025.
Jours chômés et payés : un choix budgétaire et politique
En réduisant les jours chômés et payés, le gouvernement affirme sa volonté de redresser les finances publiques et de renforcer la discipline au travail. Cette réforme, déjà transmise à l’Assemblée législative de Transition, s’inscrit dans la vision du Chef de l’État de bâtir un appareil administratif plus efficace.
Ce choix, qui allie rigueur économique et respect des traditions, illustre la recherche d’un équilibre entre mémoire nationale, pratiques religieuses et impératifs budgétaires. Bien que la mesure puisse susciter des débats au sein de la population, elle reflète la volonté des autorités de rationaliser la gestion du temps de travail et de mieux orienter les ressources publiques vers les priorités du pays.