Le ministère de l’Éducation nationale du Mali a annoncé, le jeudi 9 octobre 2025, la suspension de l’enseignement de la Révolution française dans les classes de 9e année. Cette décision, jugée « très urgente », a été signée par le secrétaire général du ministère, Boubacar Dembélé.
Sans fournir d’explications détaillées, la note officielle exige des directeurs d’Académies d’Enseignement de retirer toute référence à la Révolution française au Mali des programmes. Le texte précise que toute entorse à cette directive pourrait entraîner des sanctions administratives.

Un choix symbolique dans un contexte de souveraineté nationale

Cette mesure intervient dans un contexte de réaffirmation de la souveraineté nationale. Depuis plusieurs mois, le Mali cherche à redéfinir ses politiques éducatives, culturelles et diplomatiques. ainsi le retrait de la Révolution française au Mali semble s’inscrire dans cette dynamique d’émancipation intellectuelle et identitaire.
Des observateurs estiment que ce choix traduit une volonté d’accorder davantage de place à l’histoire africaine . Et aux figures emblématiques maliennes, longtemps marginalisées dans les manuels. D’autres y voient une réaction politique à la domination culturelle occidentale, héritée de la période coloniale.
Dans le passé, d’autres pays africains ont amorcé une révision de leurs programmes pour promouvoir leurs propres repères historiques. Le Burkina Faso et le Sénégal, par exemple, ont déjà renforcé l’enseignement des empires du Mali et du Songhaï.

Révolution française au Mali est un débat sur la place de l’histoire occidentale en Afrique

L’exclusion de la Révolution française au Mali relance un débat fondamental : faut-il continuer à enseigner l’histoire européenne dans les écoles africaines au détriment des récits locaux ? Pour de nombreux enseignants, la réponse devrait être équilibrée.
Certains pédagogues rappellent que l’histoire mondiale, dont fait partie la Révolution française, a influencé la naissance des mouvements indépendantistes africains. D’autres, en revanche, estiment que les élèves doivent d’abord comprendre leurs propres racines avant d’aborder des révolutions étrangères.
Ce changement illustre une tendance croissante à adapter l’éducation aux réalités nationales. Pour les partisans de cette réforme, enseigner la Révolution française au Mali n’a plus la même pertinence qu’autrefois. Ainsi les priorités éducatives doivent désormais s’aligner sur les besoins identitaires, économiques et culturels du pays.