La limite d’âge présidentielle à Djibouti a été officiellement supprimée par le parlement ce lundi, ouvrant ainsi la voie à une possible présidence à vie pour Ismaïl Omar Guelleh. Cette décision, adoptée à l’unanimité, modifie une disposition clé de la Constitution qui fixait à 75 ans l’âge maximum pour se présenter à la magistrature suprême.
Avec cette révision, le chef de l’État, aujourd’hui âgé de 77 ans, pourra briguer un sixième mandat en 2026. L’actuel président, au pouvoir depuis 1999, a déjà remporté cinq élections successives, dont la dernière en avril 2021. Selon plusieurs observateurs, la suppression de la limite d’âge présidentielle à Djibouti marque un tournant majeur dans la vie politique du pays.
Une décision controversée mais défendue par le pouvoir en place
Les partisans du président Guelleh présentent cette mesure comme une continuité logique, arguant de la stabilité qu’il incarne dans une région souvent troublée. Pour eux, la limite d’âge présidentielle à Djibouti constituait un frein à la volonté populaire. Les députés favorables à cette réforme estiment qu’un dirigeant expérimenté doit pouvoir continuer à servir la nation, quel que soit son âge.
Cependant, cette décision suscite des inquiétudes dans les rangs de l’opposition et au sein de la société civile. Plusieurs voix dénoncent un recul démocratique et craignent une concentration excessive du pouvoir. Selon des analystes politiques, la suppression de la limite d’âge présidentielle à Djibouti pourrait affaiblir l’alternance politique et accroître la méfiance des citoyens vis-à-vis des institutions.
Des situations similaires ont déjà été observées ailleurs en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, au Rwanda et en Ouganda, où la suppression des verrous constitutionnels a prolongé le règne de certains dirigeants.
Vers une présidentielle 2026 sous tension
À deux ans du scrutin, la limite d’âge présidentielle à Djibouti est désormais de l’histoire ancienne. Cette nouvelle configuration pourrait transformer l’élection de 2026 en un plébiscite pour Ismaïl Omar Guelleh, s’il décide de se représenter. Toutefois, plusieurs observateurs appellent à un débat inclusif sur l’avenir démocratique du pays.
Le gouvernement, de son côté, défend une réforme « adaptée au contexte national » et promet la continuité des institutions. Mais l’enjeu reste de taille : garantir que cette évolution constitutionnelle ne compromette pas les acquis politiques et sociaux.
Pour l’heure, la levée de la limite d’âge présidentielle à Djibouti confirme une tendance régionale à la personnalisation du pouvoir, souvent justifiée par la recherche de stabilité.


















