La scène politique ivoirienne connaît une nouvelle secousse avec l’arrestation de Damana Adia Pickass . Figure de l’opposition et proche de Laurent Gbagbo. Selon le procureur de la République, Oumar Braman Koné, le haut cadre du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a été interpellé le mardi 4 novembre à Bingerville, près d’Abidjan.
Les autorités lui reprochent d’avoir appelé à « l’insurrection populaire » avant la présidentielle du 25 octobre . Un scrutin remporté par le président sortant Alassane Ouattara avec près de 90 % des voix. L’annonce de cette arrestation a provoqué une vague de réactions au sein de l’opposition, qui dénonce une nouvelle tentative de musellement politique. Pour le pouvoir, il s’agit au contraire d’une mesure de sécurité nationale . Face à ce qu’il décrit comme des appels à la violence et à la déstabilisation.
Un proche de Laurent Gbagbo accusé d’incitation à la violence
Considéré comme l’un des plus fidèles lieutenants de Laurent Gbagbo . Damana Pickass occupe une place influente au sein du PPA-CI, dont il représente l’aile la plus radicale. Il est également coordonnateur général du “Front commun”, une alliance entre le PPA-CI et le PDCI de Tidjane Thiam. Selon le procureur, ses déclarations auraient conduit à des attroupements armés et non armés, provoquant des heurts et des pertes humaines avant le scrutin. Cette arrestation intervient dans un contexte où l’opposition ivoirienne dénonce l’exclusion de ses deux principales figures, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, radiées de la liste électorale. Ces exclusions ont ravivé les tensions et alimenté des appels à la mobilisation. Le gouvernement, de son côté, affirme vouloir préserver la stabilité et prévenir toute tentative de chaos préélectoral.
Arrestation de Damana Pickass : symbole d’une opposition sous pression
L’arrestation de Damana Pickass illustre le climat politique tendu qui prévaut en Côte d’Ivoire à l’approche des prochaines législatives. Déjà condamné à dix ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État en 2021, il avait échappé à l’incarcération, mais restait sous surveillance judiciaire. Son arrestation relance le débat sur la liberté d’expression et la place de l’opposition dans le processus démocratique ivoirien. Dans une vidéo diffusée mi-octobre, Pickass appelait ses partisans à « occuper les rues pacifiquement », un message interprété par les autorités comme un appel à la révolte.
Cette nouvelle affaire met en lumière la fragilité du dialogue politique entre le camp Ouattara et les partisans de Gbagbo . Pourtant jugé essentiel pour la réconciliation nationale. Malgré les appels à la modération de la société civile et des partenaires internationaux, le pouvoir reste inflexible.





















