Mercredi 27 novembre 2025, le président sortant de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a été arrêté par des militaires armés et placé en détention. Selon un officier de l’armée, Embalo est détenu « en prison à l’état-major » et est « bien traité », malgré la tension autour du palais présidentiel. Les militaires ont annoncé qu’ils prenaient « le contrôle total du pays » et suspendaient le processus électoral, alors que la population attendait encore les résultats des scrutins présidentiel et législatif organisés dimanche.
Le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, a expliqué que l’armée prenait la direction du pays « jusqu’à nouvel ordre ». Selon lui, cette décision vise à « garantir la sécurité nationale et rétablir l’ordre » après la découverte d’un prétendu plan de déstabilisation impliquant des barons de la drogue. Les militaires ont également confirmé l’arrestation du chef d’état-major et du ministre de l’Intérieur. Cette intervention rappelle les précédents coups d’État qui ont émaillé l’histoire politique de la Guinée-Bissau depuis son indépendance en 1974.
La Guinée-Bissau, pays de 2,2 millions d’habitants, connaît régulièrement des crises post-électorales et des troubles politiques. Le pays est également réputé pour être une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Plus de 6.780 membres des forces de sécurité, dont des éléments de la Force de stabilisation de la CEDEAO, ont été déployés pour sécuriser la période post-électorale. La précédente présidentielle en 2019 avait déjà entraîné plusieurs mois de crise, avec des revendications concurrentes de victoire entre Embalo et son opposant Domingos Simoes Pereira, leader du parti historique PAIGC.
Cette arrestation souligne une fois de plus la fragilité institutionnelle et les enjeux sécuritaires majeurs de la Guinée-Bissau. Les acteurs internationaux, y compris la CEDEAO, restent attentifs à l’évolution de la situation. La population du pays attend désormais des mesures claires pour garantir la stabilité et la reprise du processus démocratique.





















