Le Budget 2026 du Sénégal marque une étape déterminante pour un pays confronté à une situation financière délicate. Après la révélation d’une dette cachée estimée à environ 7 milliards de dollars, ce qui a profondément modifié la trajectoire économique . Et obligé l’État à revoir ses priorités afin de rétablir durablement la confiance. Adopté par l’Assemblée nationale le 30 novembre, ce budget s’élève à 7 433,9 milliards FCFA . Une hausse notable de 12,4 % qui traduit la volonté gouvernementale d’engager un redressement progressif, même si les marges de manœuvre demeurent limitées.
Selon l’économiste Abdoulaye Dieye, cette démarche s’inscrit dans la continuité des exigences de transparence de l’UEMOA . Car le nouveau régime arrivé en 2024 devait impérativement réaliser un état des lieux certifié des finances publiques . Ce qui a révélé une dette largement supérieure aux estimations initiales, dépassant même les 100 % du PIB.
Dans ce contexte, le gouvernement vise une réduction ambitieuse du déficit public . Qu’il souhaite ramener de 12,8 % du PIB en 2024 à 3 % en 2027, une cible réalisable selon l’économiste . Puisque les mécanismes de contrôle et de transparence ont été renforcés depuis le changement de régime.
Budget 2026 du Sénégal et nouveaux instruments de financement
Le Budget 2026 Sénégal repose également sur une mobilisation innovante de ressources . Notamment avec l’introduction des diaspora bonds, un mécanisme rarement utilisé auparavant . Mais qui ouvre aujourd’hui de nouvelles perspectives de financement grâce à l’intérêt croissant des investisseurs sénégalais et régionaux. Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer précisément leur succès . Cette stratégie rappelle des initiatives menées dans d’autres pays africains qui ont mobilisé leur diaspora . Pour soutenir leurs projets publics, un parallèle pertinent qui illustre l’évolution des politiques financières du continent.
Cette approche s’explique également par la suspension des décaissements du FMI depuis près de deux ans, une situation qui prive l’État de financements extérieurs essentiels . Ce qui oblige le pays à se tourner vers les marchés sous-régionaux pour combler ses besoins immédiats. Ce choix témoigne d’un réalisme budgétaire important . Même si sa réussite dépendra de la capacité du gouvernement à maîtriser les risques associés à ces nouvelles sources de financement.
La politique fiscale au cœur du redressement
Le Budget 2026 du Sénégal s’appuie aussi sur une réforme fiscale qui suscite débats et critiques . Puisqu’elle prévoit une hausse des taxes sur le tabac, le Mobile Money et les transactions foncières, une orientation dénoncée par l’opposition qui y voit une pression excessive sur les ménages déjà fragilisés. Toutefois, l’exécutif estime ces mesures indispensables . Car elles s’inscrivent dans le Programme de Redressement Économique et Financier, une stratégie qui vise à renforcer la mobilisation de ressources internes afin de limiter la dépendance extérieure.
Même si le FMI recommande la prudence concernant les attentes autour de cette fiscalité accrue, le gouvernement considère que cette mobilisation est essentielle pour amorcer la diversification économique, un défi majeur souligné à plusieurs reprises par Abdoulaye Dieye.
