Transport: le calvaire des passagers de la compagnie TCV

Ceci est une lettre ouverte d'un passager de la compagnie de transport TCV qui revient sur le calvaire des passagers de la compagnie dans la nuit du 18 Aout territoire ivoirien. 




Le jeudi 18 août 2016, un bus de la compagnie de transport en commun « Transport Confort Voyageurs » (TCV) assurant la desserte quotidienne de la ligne Bobo-Dioulasso - Bouaké (République de Côte d’Ivoire), est tombé en panne à Ferkessédougou aux environs de 13 heures 30 minutes.
La panne s’est révélée d’une telle gravité qu’il a été préconisé de faire venir un bus de rechange pour y transférer les passagers et poursuivre le voyage. Il s’est trouvé qu’aucun bus n’était disponible dans les gares TCV les plus proches de Korhogo, Bouaké et Banfora. C’est de la gare TCV de Bobo-Dioulasso qu’un bus devrait être dépêché pour le dépannage.

Au fil du temps, la nuit est tombée sans que les passagers ne soient situés sur le fait qu’un bus ait quitté Bobo ou pas. Suite à leurs protestations, le convoyeur les informe vers 21 heures que le bus devrait démarrer de Bobo à 23 heures. C’est en ce moment que chacun a réalisé qu’il allait passer la nuit à Ferkessédougou. La question de la restauration et du logement s’est tout de suite posée. Comme réponse après un long temps au téléphone, le convoyeur annonce qu’il a pu obtenir vingt mille francs CFA (20.000 FCFA) de ses responsables pour la restauration des quarante-huit (48) passagers, soit moins de 500 FCFA par passager. Cette offre jugée indécente et insultante a été vite déclinée. Pour le logement, le convoyeur affirme n’avoir pas reçu d’instruction de ses responsables.

Livrés à eux-mêmes, les passagers cherchaient à s’abriter comme ils le pouvaient : certains se sont réfugiés à l’intérieur du bus en panne dans l’atmosphère étouffante et les moustiques qui y pullulaient ; d’autres, pour échapper à ce confinement inconfortable, se couchaient non loin du bus dans la pénombre des hangars de petits commerces, qui sur des pagnes, ou sur des morceaux de carton trouvés en ces lieux. Les moustiques y faisaient rage. Les enfants à l’intérieur comme à l’extérieur du bus, ne cessaient de pleurer. Le reste des passagers, dont la frange la plus jeune, avait opté de passer la nuit sur des bancs de fortune au pied du bus.

Le réconfort des passagers est venu un moment du représentant de la société EBOMAF à Ferkessédougou qui, de passage et au vu de ce spectacle humainement désolant, s’est proposé d’aller louer des nattes à ses frais. Ce qu’il a fait séance tenante avec son véhicule. Les jeunes gens qui campaient sur des bancs de fortune lui demandèrent s’il pouvait leur trouver du thé et le matériel pour le préparer, car décidés à veiller. Il n’a pas hésité à accéder à leur doléance, passant même un temps de causerie autour dudit thé.

Vers 01 heure du matin, une forte pluie s’est déchainée. Les passagers se trouvant à l’extérieur du bus ne se sont pas précipités à l’intérieur : ceux qui étaient déjà couchés sous des hangars de petits commerces y sont restés en s’y recroquevillant, pendant que ceux qui campaient à l’air libre autour du thé, sont allés s’agglutiner sous d’autres hangars. Il fallait après tout choisir entre le froid, l’air humide et les moustiques qui régnaient dehors, et le confinement étouffant associé aux moustiques de l’intérieur du bus.

Jusqu’au lever du soleil, aucun bus n’était arrivé de Bobo et le convoyeur n’était pas informé par ses responsables du niveau de progression d’un éventuel bus ayant effectivement quitté Bobo pour le dépannage. Du reste, aucun responsable de TCV n’a daigné appeler le convoyeur la nuit pour s’enquérir de la situation des passagers. Autour de 07 heures, des passagers (j’en faisais partie) confrontés à des impératifs de délai pour leur arrivée à destination, se sont décidés à emprunter des bus de compagnies de transport en commun ivoiriennes pour la suite de leur voyage.
Jadis réputée sérieuse, TCV s’illustre de plus en plus et davantage, par des pannes en règle au quotidien, notamment sur l’axe Bouaké – Bobo et vice versa. La plupart des bus assurant cette liaison sont de véritables épaves aux antipodes de l’image de sécurité et de confort dont TCV a toujours usé pour acquérir la confiance de nombre de ses passagers aujourd’hui. Un abus de confiance alors mal assumé en fin de compte ? L’irresponsabilité rebutante et le mépris royal dont TCV fait ainsi montre à l’égard de ses passagers, ne peuvent que susciter indignation, dégoût et désaffection. En tout état de cause, le souvenir de célèbres sociétés de transport en commun qui ont étonnamment fait faillite au Faso devrait inspirer permanemment et suffisamment !

SANOU Bowurossigué Chrisostome
(Passager)
E-mail : xchristus@yahoo.fr

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