C’est dans une atmosphère de ‘’haute sécurité’’ que les délégations des groupes d’auto-défense, venues d’horisons divers, ont tenu leur assemblée générale, le samedi 12 novembre 2016 à Kombissiri. S’il s’est agi de faire le point sur la rencontre tenue par les responsables Koglweogo avec Simon COMPAORE, le problème de la police de proximité s’est posé.
« Si les koglweogo sont rattachés à un ministère, il y a problème ! Car ils peuvent être rattachés directement à la Présidence »
Cette assemblée générale a consisté en un compte-rendu de la rencontre tenue par les responsables Koglweogo avec le ministre de la sécurité intérieure sur les mesures du gouvernement portant sur la police de proximité. Selon Boukary KABORE « Dans trois semaines, on va se retrouver ici pour voir quel genre d’analyses nous allons faire sur ces propositions afin de pouvoir vraiment bien travailler ». En résumé il retient qu’il s’agit d’harmoniser le travail des groupes d’auto-défense avec les éléments de sécurité. « Le ministre proposait que si par exemple, il y a 20 villages, 20 cellules Koglweogo, on choisisse 20 éléments Koglweogo et+ on va aussi choisir des éléments au niveau de la police, de la gendarmerie, de la préfecture, de la mairie, un représentant des femmes, des vieux….pour qu’en cas de conflit, on puisse résoudre le problème sur place au lieu d’enjamber pour aller jusqu’au Procureur. Si par exemple, il y a un problème entre un élément de la police et un koglweogo, que cette structure se retrouve pour résoudre le problème ». Pour lui cela c’est une mission supplémentaire sur le dos des Koglweogo. Sinon, la police existe, la gendarmerie existe, la mairie existe, la préfecture existe et il n’y a pas eu de frottements (couacs, ndlr) ; les frottements sont venus exprès, parce qu’on voulait s’opposer à l’existence même des Koglweogo ». Selon Boukary Kaboré, les Koglweogo ne sont pas une police de proximité, ils ne sont pas des salariés. ‘’Nous, c’est un bénévolat ; le peuple s’organise pour sa sécurité. Nous avons besoin seulement qu’on nous donne l’appui parce que pour traquer les voleurs, on a besoin de ça, nous nous déplaçons avec nos propres moyens pour traquer les coupeurs de route. Selon un autre vice-précident, une aide substantielle peut donc se faire.
‘’Il y a des difficultés avec ceux qui ne comprennent pas le sens des koglweogo’’
Chaque délégation participante fera le point pour analyser et proposer d’éventuelles recommandations.
Rendez-vous donc est pris pour le 3 décembre prochain pour une plénière aux fins de posture commune assortie de propositions sur ces mesures du gouvernement. Cette rencontre devrait également permettre de parler des statuts et règlement intérieur des koglweoogo. Car pour « Le Lion », ‘’Si les koglweogo sont rattachés à un ministère, il y a problème; ils peuvent être rattachés directement à la Présidence (du Faso). Et là, on va vraiment taire tous les problèmes. Il faudra que si les éléments des FDS (Forces de défense et de sécurité) nous voient accomplir notre mission, qu’ils nous prennent comme des gens qui sont sous leur label pour travailler. Nous organisons la garde et nous prenons un voleur, la main dans le sac, la police veut que directement on aille lui remettre le voleur. Non ! Nous avons aussi notre règlement avec le voleur ; parce que nous voulons traquer et nous avons nos méthodes pour essayer de finir avec cette délinquance. On ne peut pas aller affronter un voleur, au risque de notre vie, et puis le remettre aux policiers qui vont le relâcher demain et qui va venir nous insulter après. Nous l’avons expérimenté plusieurs fois et c’est en l’absence de résultats que nous avons préféré gérer l’affaire nous-mêmes’’, anticipe d’ores et déjà Boukary Kaboré.
C’est aussi l’avis du président national des Koglweogo, Rassam Kandé Naaba, pour qui, il y a des difficultés avec ceux qui ne comprennent pas le sens des koglweogo. D’où l’importance des échanges sur l’idée de la police de proximité afin de ‘’faire en sorte que le Burkina continue d’être un havre de paix’’.
Au 3 décembre donc !