Afrique: Coup de gueule de Kofi Annan contre des africains et leurs Présidents «à vie»

La longévité de certains dirigeants africains au pouvoir est mal perçue par Kofi Annan, l’ex Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU) qui a estimé que cet état de chose devient un abus de la tolérance de leur peuple pour s’éterniser au pouvoir.

En se prononçant hier jeudi à Accra a l’occasion d’un programme tenu en son honneur, Annan a déclaré qu’il est inconcevable que dans un pays avec des millions de personnes, qu’une seule personne s’accroche au pouvoir pendant des décennies sans donner la chance aux autres de s’essayer.

En rapport avec la situation qu’il dénonce sur le continent, le diplomate ghanéen a rappelé que lors d'un sommet de l'Union Africaine (UA), il a entendu deux dirigeants qui ont discuté sur celui qui a la longévité au pouvoir.

De l’échange des propos entre les deux Présidents africains, l’ex Secrétaire général de l’ONU a rapporté que pendant que l’un des dirigeants disait qu’on lui attribue « 32 ans au pouvoir », le second a renchéri être crédité de « 32 ans et demi » de règne. Au regard de ces dires, Annan a estimé que ces dirigeants devaient avoir honte d'eux-mêmes, mais ils ne l'étaient pas.

En condamnant la manie avec laquelle certains dirigeants cherchent à s’éterniser au pouvoir en Afrique, le co-récipiendaire du prix Nobel de la paix 2001 a déclaré que le syndrome des « Présidents a vie» continue d'être enraciné parce que des dirigeants ont créé un environnement qui étouffe l'opposition.

Par rapport au problème des « Présidents à vie » en Afrique, le diplomate ghanéen a souhaité qu’un terme soit mis à cette pratique pour de nouvelles perspectives. Il a par ailleurs exhorté les jeunes dirigeants sur le continent à ouvrir l’espace socio-politique à d'autres de sorte qu’ils puissent s’exprimer et avoir eux aussi la chance de présider aux destinées de leur pays.

Et pour relever le défi des alternances en Afrique et au-delà construire une Afrique unie qui s’affirme d’une seule voix, l’ex patron de l’ONU a déduit que le continent est à la croisée des chemins et que les dirigeants doivent opérer des réformes qui répondent aux aspirations de leurs citoyens.

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