L’IUTS est l’Impôt Unique sur les Traitements et Salaires. Le Gouvernement burkinabè veut appliquer l’IUTS sur les indemnités des agents de la fonction publique sous prétexte du principe d’équité qu’il cherche à rétablir avec les agents du privé.
En considérant l’origine de cet impôt qui date de 1970 , il avait pour but de répondre à un besoin ponctuel face à une situation financière nationale difficile. Les autorités de l’époque sous LAMIZANA l’avait mis en place pour une durée d’une année mais cet impôt a été maintenu jusqu’à ce jour.
Si on admet que cet impôt soit maintenu pour générer des ressources pour l’État, ce n’est en aucun cas une obligation d’étendre son application à toutes les composantes du revenu (salaire de base et indemnités) sous prétexte de l’équité, car le contexte financier, tel que le décrivent les dirigeants actuels, ne le justifie pas.
En effet, avec la multiplication des affaires de détournement et de corruption publique, l’augmentation des budgets 2020 de la Présidence du Faso, de l’Assemblée Nationale, du Médiateur du Faso, des différents Fonds spéciaux, etc., en nombre et en volume, le Gouvernement actuel ne peut convaincre le peuple burkinabè que la situation financière du Burkina Faso est catastrophique comme cela se présentait à l’époque du régime LAMIZANA au point de justifier des sacrifices supplémentaires aux travailleurs.
L’imposition des indemnités et primes devrait conduire à des pertes de plus cent mille francs pour certains agents, ce qui serait une baisse non négligeable. S’il y a besoin d’un nivellement, il faut que ce nivellement se fasse par le haut et non par le bas.
La mesure que les dirigeants actuels veulent appliquer risque d’être nocive pour toutes les parties prenantes et devenir une source de dégradation du climat social. En effet, le peuple verra son pouvoir d’achat baisser car derrière les fonctionnaires burkinabè, se trouvent des millions de citoyens qui vivent à leurs dépens. La baisse du pouvoir d’achat des premiers réduira de manière sensible le bien-être d’un grand nombre.
Les dirigeants actuels espèrent mobiliser des recettes de l’ordre de trois milliards à quatre milliards par an selon le DG des impôts. Pourtant, cette hausse de l’imposition va négativement se répercuter sur la demande des ménages qui va baisser de manière sensible. Cette baisse de la demande sera d’autant plus forte que les prix des biens et services croissent, surtout en période de mauvaise pluviométrie pour les produits de base. Une telle baisse va donc se répercuter sur les vendeurs et par conséquent sur leurs chiffres d’affaires ainsi que sur les impôts qu’ils doivent payer à l’État. D’où la nécessité de renoncer à l’application de cet IUTS supplémentaire. Techniquement, l’effet de cette imposition supplémentaire pourrait être pervers à travers la baisse des recettes sur le budget de l’État.
Il faut rappeler que durant la même année 2019, les fonctionnaires et tout le peuple ont subi à la fois :
la hausse du prix des hydrocarbures ;
le coût lié au changement du permis de conduire ;
le coût lié au changement des plaques d’immatriculation pour tout propriétaire de moyen de déplacement ;
la taxe sur les véhicules motorisés ;
la hausse du coût de l’électricité et de l’eau ;
En dépit de toutes ces charges, le peuple n’a pas réagi et a accepté en supposant que de telles mesures étaient appliquées pour le bien-être de la nation. Mais face au train de vie élevé de l’État, voire l’augmentation du train de vie des dignitaires de la République, l’application de l’IUTS sur les indemnités et primes constituerait une forfaiture sans égale et ouvrirait la voie à une déstabilisation du climat social déjà délétère .
Le MPS ne saurait aller dans le sens de la dégradation du bien-être du peuple burkinabè et de la détérioration du climat social. Il soutient que, s’il y a nécessité de rétablir une certaine équité entre les travailleurs du public et du privé, il serait adéquat de supprimer le prélèvement de l’IUTS sur les indemnités des agents du secteur privé. Dans le cas contraire, – pour ne pas procéder à un nivellement par le bas – l’autre option serait d’accroître les salaires des agents publics pour compenser d’autant la réduction du pouvoir d’achat que ne manquerait pas de provoquer l’application de la mesure envisagée par le Gouvernement.
Ensemble, nous bâtirons un Burkina meilleur
Vive le MPS, vive le Burkina Faso
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