Augmentation des frais de scolarité

Le réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) a publié un communiqué dans lequel il exprime sa vive préoccupation face à la dégradation du système éducatif burkinabè et à l'Augmentation des frais de scolarité. Face aux nombreuses dérives financières, à la mercantilisation des établissements et à l'augmentation exorbitante des frais de scolarité, le RENCOF plaide pour une intervention urgente des autorités afin de garantir le droit à l'éducation, tel que consacré par la Constitution.

Augmentation des frais de scolarité , Réaction face à la rentrée scolaire 2023-2024

Le communiqué intervient après la récente annonce du ministre de l'Éducation concernant le calendrier scolaire 2023-2024. Pour le RENCOF, cette annonce apporte son lot de pressions et de stress. Les défis éducatifs se multiplient : augmentation abusive des frais de scolarité, spéculations financières autour des frais associatifs, commercialisation des fournitures et matériels scolaires, sans parler du déséquilibre entre le nombre d'écoles privées et publiques.

Le contexte sécuritaire aggrave la situation

Cette année encore, en dépit du contexte volatile, marqué par la dégradation continue du pouvoir d’achat, les frais de scolarité ont connu une augmentation innommable par endroit, de l’ordre  20 000 à 110 000 F CFA. Plus grave, un établissement qui a voulu doubler les frais de scolarité, de 300 000 à 600 000 F CFA. Il a fallu une levée de bouclier pour que l’établissement renonce à son projet, non sans appliquer une augmentation de 25 000 F CFA au secondaire et 45 000 F CFA au primaire et à la maternelle.

La spéculation financière se poursuit au niveau des frais APE. Au lieu de prélever le montant de 2 000 F CFA sur la base du volontariat, conformément aux textes en vigueur, les fondateurs d’établissement ponctionnent au forceps, selon leur appétit, des montants variant entre 5 000 et 21 000 F CFA, au premier versement des frais de scolarité. Pas seulement, ils vont  jusqu’à monnayer les feuilles de devoir à 5 000 F CFA, la carte scolaire à 1000 F CFA,  le paquet de rame à 5000 F CFA, les frais de santé à 3000 F CFA,  les kits scolaires à 21 000 F CFA et plus, la tenue scolaire à 15 000 F CFA et plus. En outre, il y a des frais de dossiers à 5000 F CFA, des frais de test d’admission dans les établissements, 5000 F CFA,

L'augmentation des frais intervient dans un contexte sécuritaire alarmant, avec la fermeture de 6149 écoles à la suite d'attaques terroristes, laissant plus d'un million d'élèves sans éducation. Le RENCOF craint que cette situation ne pousse des milliers d'élèves à rejoindre les rangs des insurgés, accentuant ainsi la crise.

Des propositions concrètes face à l' Augmentation des frais de scolarité

Le RENCOF suggère une série de mesures urgentes, notamment :

  • Plafonner les frais de scolarité
  • Uniformiser les tenues scolaires
  • Construire de nouvelles infrastructures
  • Améliorer les conditions de vie des enseignants
  • Établir des relations plus étroites entre les écoles publiques et privées
  • Évaluer les performances des établissements privés

Le communiqué rappelle également les efforts d'autres pays, comme le Gabon, qui ont pris des mesures audacieuses pour garantir l'accès à l'éducation pour tous.

En conclusion, le RENCOF exhorte le gouvernement de Transition à entreprendre des réformes majeures afin de sauvegarder l'avenir éducatif des jeunes Burkinabè. Face à une éducation devenue un bien de consommation, il est impératif de recentrer le système éducatif sur sa mission première : éduquer et préparer les futurs citoyens à contribuer positivement à la société.


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