Le Conseil des ministres a adopté un décret élargissant la liste des produits soumis à autorisation spéciale d’importation et d’exportation. Cette décision actualise le décret de mars 2024, en intégrant trois produits importés et huit produits destinés à l’exportation.
Les boissons sans alcool, énergisantes et les boissons énergétiques rejoignent la liste des produits nécessitant une autorisation spéciale d’importation. Pour l’exportation, les filières concernées incluent désormais le riz, le soja, l’arachide, la tomate, l’oignon, la mangue et le miel brut. Ainsi, le gouvernement poursuit une politique de régulation. Cette politique s’inscrit dans une logique de protection du marché national et de valorisation des ressources locales.
Un cadre légal renforcé.
La relecture du décret s’explique par l’évolution du contexte économique et environnemental. Elle prend en compte la nouvelle loi sur les emballages plastiques, un texte qui vise à réduire les impacts environnementaux liés aux importations. De plus, le gouvernement souhaite sécuriser les filières agricoles et pastorales en contrôlant davantage les flux de marchandises. L’expérience montre que l’absence de cadre strict favorise des pratiques qui fragilisent les producteurs locaux et augmentent la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. En introduisant ces restrictions, l’État espère également favoriser la transformation locale des produits afin de créer plus de valeur ajoutée pour l’économie nationale.
Autorisation spéciale d’importation et d’exportation : un levier pour les filières stratégiques
L’adoption de ce décret s’inscrit dans une stratégie plus large de financement autonome du développement agricole et halieutique. En régulant l’importation de boissons industrielles, le Burkina Faso protège à la fois la santé publique et l’industrie locale. Quant aux produits agricoles soumis à autorisation spéciale d’exportation, le but est de garantir que la demande nationale soit priorisée avant toute vente vers l’extérieur. Cette mesure reflète des décisions similaires déjà prises par d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, qui cherchent à renforcer leur souveraineté alimentaire. Par exemple, le Nigeria a longtemps limité certaines exportations agricoles afin de stabiliser son marché intérieur. Dans le même esprit, le Burkina Faso veut bâtir une économie plus résiliente. Une économie capable de soutenir durablement les producteurs nationaux.