Le général Brice Oligui Nguema a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025 au Gabon. C’était lors d’un discours à Libreville. Président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) depuis le putsch d’août 2023 contre la dynastie Bongo, il avait promis de rendre le pouvoir aux civils à travers des élections libres et transparentes.
Cette déclaration intervient alors que le nouveau code électoral, adopté fin janvier, permet désormais aux militaires et magistrats de se présenter aux élections. Ce changement soulève des interrogations sur l’engagement du général à respecter sa promesse initiale. Ce scénario rappelle celui de l’ex-président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. En effet il avait lui aussi transformé une transition militaire en mandat civil.
Brice Oligui Nguema candidat dans un contexte économique et social tendu
Le Gabon, riche en pétrole, manganèse et bois, traverse une période économique difficile. La dette publique a dépassé 70 % du PIB , suscitant les inquiétudes du Fonds monétaire international (FMI). Ainsi pour apaiser les tensions, Brice Oligui Nguema a multiplié les gestes symboliques. On peut citer entre autre une augmentation de la capacité du réseau électrique et la promesse de régler partiellement les arriérés de salaire des enseignants. Cependant, les coupures d’électricité fréquentes et la crise de la dette subsistent des sources de mécontentement populaire. La gestion économique du général Oligui est relayée par l’opposition, qui l’accuse d’exploiter les ressources du pays sans transparence. Cette situation rappelle la crise de la dette en Zambie en 2020, où les infrastructures publiques se sont détériorées malgré les richesses naturelles du pays.
Une élection sous haute surveillance
Plus d’une vingtaine de candidats se sont déjà manifestés pour cette présidentielle. Pour se conformer aux nouvelles règles, Brice Oligui Nguema devra effectuer une « mise à disposition » temporaire de ses fonctions militaires pendant la période électorale. S’il est élu, il devra renoncer définitivement à son uniforme ; dans le cas contraire, il retournera dans les casernes. Ce processus électoral est surveillé de près par la communauté internationale, qui redoute un simulacre d’élections. Le souvenir des examens controversés sous la dynastie Bongo reste vif dans les mémoires des Gabonais, exacerbant les tensions politiques.