Plusieurs organisations réunies au sein de la coalition provinciale contre la vie chère (CCVC) ont organisé une marche suivie de meeting le mercredi 11 Novembre 2015 à Ouahigouya. Elles ont voulu interpeller les autorités locales et nationales sur le dysfonctionnement répété de certains services du CHR, sur la situation précaire des étudiants du Centre universitaire polytechnique et sur les coupures intempestives d’électricité et d’eau à Ouahigouya .
Annoncée pour 7h c’est finalement aux environs de 8h30 mn devant le siège du MBDHP situé sur l’avenue de Banfora au secteur 2 de Ouahigouya que les manifestants ont entamé la marche. Composés d’élèves, d’étudiants, de commerçants, des travailleurs du public, des membres d’organisations de la société civile, les marcheurs ont arpenté les artères de la cité en scandant des slogans qui traduisent les différentes préoccupations du moment. « CHR sans Labo, sans bloc opératoire, sans oxygène, on en veut plus », « Non au marchandage des soins à l’hôpital » « Université fantôme de Ouahigouya, nous disons Non », « Barrage de Guitti, à quand la mise en eau », « Y en a marre des délestages » etc., sont entre autres des messages forts que l’on pouvait lire sur les pancartes que brandissaient les manifestations.
La situation des étudiants, les coupures d’eau et d’électricité dénoncée
Les responsables de la manifestation ont indiqué que cinq ans après son ouverture le centre universitaire reste en l’état (manque de site fixe et d’enseignants permanents, dépendance de tous ses services de l’université de Ouagadougou). A cela s’ajoute le manque de locaux propres à l’université sans cité, obligeant les étudiants à squatter les locaux inadaptés du lycée professionnel et de l’ENEP de Ouahigouya. « Peut-on construire un pays avec un système éducatif malade ? Assurément non. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités car l’éducation est un droit pour nos enfants », a laissé entendre amèrement Mahamoudou Bélem un parent d’élève.
Pendant le meeting, les responsables n’ont pas manqué de s’attaquer à la situation déplorable que vivent les populations face au délestage de la nationale de l’électricité et aux coupures d’eau de l’Office national des eaux et de l’assainissement. « Pendant que l’ONEA et la SONABEL sont prompts à nous faire payer des pénalités iniques et cyniques, ils sont incapables de fournir un minimum d’eau et d’électricité. Ainsi, pendant que l’ONEA nous prive d’eau ralentissant nos diverses activités, la SONABEL en fait autant et se donne même le luxe d’endommager nos appareils. Les « efforts conjugués » de ces deux structures ont fait baisser les revenus et mis en chômage temporaire la plupart des travailleurs du secteur informel tels vendeuses de jus, de poissons et viande, tailleurs, soudeurs, meuniers, coiffeurs, les blanchisseurs…) », se sont indignés les organisateurs.
« 34 morts en pédiatrie en 48h »
Les manifestants ont clamé haut et fort leur indignation face à la situation de l’hôpital qu’ils qualifient de dramatique. En effet diront-ils, de la capacité d’accueil aux installations électriques, tout est « vétuste » à hôpital. Le laboratoire et le bloc opératoire ont été fermés pendant une longue période en raison de rupture chronique d’oxygène et de réactifs sans oublier le manque criard en personnel soignant.
Cette situation plonge les populations dans une détresse totale et endeuille des familles à longueur de journée ont-ils indiqué. Ces derniers temps, trente-quatre décès(34) ont été enregistrés par le service de la pédiatrie en l’espace de quarante-huit heures a relevé Boureima Sawadogo coordonnateur de la CCVC/Yatenga. Au cours du meeting toujours, devant le siège du MBDHP après la remise du message de la coordination contenant les préoccupations de l’heure des populations de Ouahigouya aux autorités régionales du Nord, les organisateurs ont appelé les manifestants à rester dans la dynamique de la mobilisation pour la résolution effective des préoccupations par les autorités compétentes.
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