Le dossier des Martyrs (victimes), tombés lors des révoltes populaires d’octobre 2014 et de septembre 2015, sera désormais pris en charge par la présidence du Faso.
''Le président Kaboré nous a promis que désormais le dossier concernant les Martyrs de l’insurrection et du coup d’Etat manqué, sera rattaché à la présidence du Faso'', a confié lundi, le président de l’Union des familles des martyrs de l’Insurrection populaire (UFMIP) Victor Pouahoulabou.
M. Pouahoulabou qui s’exprimait à l’issue d’une audience avec le chef de l’Etat, a fustigé la gestion du dossier par le ministère en charge de l’Action sociale, l’accusant de travailler à contourner son association.
''Nous avons l’impression que notre ministère de tutelle cherche à contourner notre association en choisissant délibérément d’aller rencontrer de façon individuelle, certaines familles au détriment de toutes. Des visites sont souvent organisées à notre insu. Nous avons même été humiliés'', s’est-il plaint.
''Pour toute ces raisons, nous n’avons plus confiance à notre ministère de tutelle et par ricochet à ses premiers responsables qui semblent ne pas accorder de l’importance à ce dossier qui est définitivement rentré dans l’histoire de notre pays'', a ajouté Victor Pouahoulabou.
''Justice pour les Martyrs''
En rappel, une trentaine de personnes ont été tuées en fin octobre 2014, lors des journées insurrectionnelles qui ont chassé le président Blaise Compaoré, au bout de 27 ans de gestion.
Quinze autres ont été abattues en septembre 2015, par des soldats de l’ex garde rapprochée de M. Compaoré, qui ont tenté, sans succès, de confisquer le pouvoir.
''Le président du Faso, dans son discours de prise de fonction (29 décembre 2015), a promis justice pour les Martyrs. Nous sommes venus ce matin pour lui rappeler cela'', a déclaré pour sa part, le porte-parole de l’association Babou Nébon Bamouni.
M. Bamouni a aussi évoqué le mécontentement des parents des Martyrs, concernant les «rebondissements judiciaires contradictoires constatés dans le pays».
Il faisait allusion aux libertés provisoires accordées à certains suspects et qui ont également suscité l’indignation et l’incompréhension d’une partie de l’opinion nationale.
Selon Babou Nébon Bamouni, la justice s’est prise elle-même dans ses propres contradictions vis-à-vis de ses propres principes.
''Nous avons discuté avec son excellence Roch Kaboré et nous lui avons rappelé que la justice ne doit pas constituer une muraille'', a-t-il confié avant d’ajouter qu’en tant que garant de la justice burkinabé, le chef de l’Etat doit prendre les décisions qui conviennent pour que ''justice soit rendue à tous les Burkinabè''.
AIB