Le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) entrera une nouvelle fois en grève du 14 au 17 mars 2017 sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce faire, le Syndicat a adressé un préavis au Président du Faso. En rappel, le syndicat avait organisé une grève totale et générale du 22 au 24 novembre 2016.
La plate forme revendicative des travailleurs de la santé humaine et animale organisés au sein du SYNTSHA déposée pour le 18 avril 2016 auprès du gouvernement n’a toujours pas été entièrement examinée à fortiori satisfaite.
-A titre illustratif : la relecture des TOES n’est toujours pas effective. A cet égard et de façon plus globale, les discussions des revendications portant sur les questions de carrière des agents et de la revalorisation de la fonction soignante ne peuvent pas aboutir sans la participation effective des ministères de la fonction publique et des finances. Or pour l’instant, ces derniers n’ont jamais daigné perdre leurs temps à cet effet ;
-le statut de la CAMEG reste toujours inconnu alors que l’importance centrale de l’institution dans le système de santé ne fait l’ombre d’aucun doute.
S’agissant des revendications qui ont été discutées, à l’heure actuelle, faute de document final des négociations et tenant compte du temps écoulé, nous estimons qu’une revue s’impose.
Nous avons noté par ailleurs que la revendication relative à l’application de la loi 081/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général aux agents des EPE (EPS) en attendant la ; relecture dans les meilleurs délais de la loi 033-2008/AN portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des Etablissements Publics de l’Etat (EPE ne semble pas préoccuper le gouvernement. En effet, ses réponses, lors des négociations Gouvernement-Syndicats de janvier 2017, n’évoquent que la relecture de la loi 033 sans échéancier clair et sans mention du 1er janvier 2016 comme date d’effet. A notre sens, l’absence de ces précisions vont assurément aggraver l’injustice à l’encontre des agents des EPE.
Après deux grèves d’interpellation du gouvernement pour un examen sérieux de nos justes revendications, le constat demeure le même, c’est l’impasse.
Face à la situation, le Conseil de Direction de notre organisation, réuni le 04 février 2017 à la Bourse du Travail de Ouagadougou a pris acte de l’indifférence du gouvernement à l’égard de nos justes préoccupations malgré ses déclarations sur le dialogue avec les partenaires sociaux. Au regard de l’état actuel de traitement de nos revendications, le Conseil constate que la disposition du syndicat au dialogue n’a essuyée que mépris de la part du gouvernement.
Dans un tel contexte, les 45 sections du SYNTSHA (soit au total 44 sections provinciales et 105 participants) présentes au Conseil de Direction ont noté avec regret l’absence de réelle volonté à résoudre les problèmes posés. Elles ont réaffirmé la détermination des travailleurs de la santé humaine et animale à poursuivre la lutte parce qu’aucune autre voie juste ne s’offre à eux pour obtenir satisfaction
. Excellence Monsieur le Président
Au regard de ce qui précède, nous avons l’honneur de porter à votre connaissance que les travailleurs de la santé humaine et animale sont de nouveau dans l’obligation d’aller en grève. A l’appel du SYNTSHA, ils observeront une grève de 72 heures sur toute l’étendue du territoire national allant du mardi 14 mars à 07 heures au vendredi 17 mars 2017 à 07 heures pour exiger :
-le traitement diligent et approprié de la plate-forme revendicative minimale issue du 13ème congrès;
-la revalorisation de la fonction soignante par la prise des mesures suivantes :
-l’amélioration effective des conditions de travail ;
-le renforcement de l’effectif des équipes de travail ;
-l’ amélioration des conditions de formation à tous les niveaux ; octroi et augmentation des bourses de formation ;
-rehaussement des salaires ;
-le relèvement des taux des indemnités, notamment : indemnités de logement à 100 000FCFA, indemnité de risque à 100 000FCFA, indemnité de garde 25 000FCFA/garde et indemnité d’astreinte à 150 000FCFA.
-la résolution de la plate-forme revendicative de la section SYNTSHA du Kadiogo relative à la situation à la CAMEG ;
-la prise effective de mesures d’accompagnement pour la mise en œuvre de la gratuité des soins destinée aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes ; entre autres :
-disponibilité du médicament, consommables,
-augmentation des effectifs du personnel,
-organisation de la prise en charge des patients pour éviter les longs temps d’attente des soins et des produits pharmaceutiques à la pharmacie.
-l’arrêt des agressions des travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions, de l’impunité de leurs auteurs et de l’indifférence totale des autorités face à la situation : exemples : région du Centre :CHU-YO et district sanitaire de Bogodogo ; région du plateau central :Boéna (Ganzourgou) ;
- la prise en charge totale des soins de l’infirmière ZOUBGA Zalissa et des conséquences de cette agression sur sa santé physique ainsi que des dommages et intérêts pour l’atteinte à son honneur et des préjudices subis aux plans moral et matériel.
- l’audit des services de santé et de l’élevage : DRS, DRRAH CHU et CHR et sanction des auteurs de mauvaise gestion à la hauteur de leurs forfaits ; obligation pour tous les services d’utiliser les quittanciers du Trésor public pour assurer la traçabilité des recettes.
-la sauvegarde des intérêts des travailleurs des structures (Centre MURAZ, CNRFP, LNSP et Centre de recherche de Nouna) et des missions de contrôle sanitaire du LNSP dans la mise en place de l’Institut Nationale de Santé Publique (INSP);
-l’application effective du décret n° 2015-1267/PRES/PM/MS/MEF du 09 novembre 2015 portant statut particulier du Centre National de Transfusion Sanguine qui octroi des ristournes et des primes de rendement) aux travailleurs du CNTS
-l’application effective de la délibération N°2015-019/MS/SG/CNTS/CA du 17 décembre 2015 portant autorisation d’application des ristournes au profit du personnel du Centre National de Transfusion Sanguine
- l’application de la loi 081/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la fonction publique aux agents des EPE (EPS) en attendant la ; relecture dans les meilleurs délais de la loi 033-2008/AN portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des Etablissements Publics de l’Etat (EPE) et constatation des effets financiers pour compter du 1er janvier 2016 ; adoption et mise en œuvre de la grille indemnitaire des EPE.
- l’élaboration et mise en œuvre diligente des statuts particuliers (santé et élevage) ;
-l’arrêt des atteintes au libre exercice des libertés démocratiques et syndicales : actes discriminatoires à l’encontre des travailleurs en raison de leur appartenance au SYNTSHA (affectations arbitraires, intimidations, exclusion des sessions de formation continue etc.), exemples : Manni (Gnangnan) ; tentatives d’agression des travailleurs en lutte à Solenzo (Banwa).
Si à l’issue de cet arrêt de travail, des solutions satisfaisantes n’étaient pas trouvées, le SYNTSHA se réserve le droit d’engager d’autres actions de lutte pour faire aboutir ses justes revendications. Il tiendra le gouvernement pour responsable de la détérioration du climat social dans le secteur de la santé et de l’élevage s’il persistait dans son attitude actuelle de mépris à l’égard des travailleurs de la santé humaine et animale.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le président, l’expression de notre très haute considération.