Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un rapport, publié mercredi 8 juillet, des exécutions extrajudiciaires de 180 personnes ces derniers mois à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, impliquant des forces armées burkinabè.
"Des fosses communes contenant au moins 180 corps ont été découvertes au cours des derniers mois, et les preuves disponibles suggèrent l'implication des forces de sécurité gouvernementales dans des exécutions extrajudiciaires de masse", indique l'organisation de défense des droits humains.
Selon des habitants de Djibo, les morts, tous des hommes, ont été abandonnés par groupes de 3 à 20 le long des routes principales, sous des ponts, ainsi que dans des champs et des terrains vagues. Ce sont des habitants qui ont enterré les corps dans des fosses communes "en mars et avril", "avec l'approbation des autorités militaires et locales", explique HRW.
Selon les témoignages, la majorité des victimes étaient des hommes appartenant aux ethnies fulani et peul, parmi lesquelles les groupes jihadistes, qui ensanglantent le Burkina Faso depuis cinq ans, recrutent principalement.
"Les autorités du Burkina Faso devraient dévoiler de toute urgence qui a fait de Djibo un terrain d’exécutions sommaires", a déclaré la directrice pour l’Afrique de l’Ouest de HRW, Corinne Dufka, citée dans le rapport. "Les informations existantes désignent les forces de sécurité gouvernementales, il est donc essentiel de mener des enquêtes impartiales", estime-t-elle.
En réaction à ces allégations, le gouvernement s’est engagé à ouvrir une enquête, expliquant que ces exécutions avaient pu être commises par les groupes armés jihadistes en utilisant des uniformes et moyens logistiques de l'armée volés lors d’attaques, selon HRW.
F24 et AFP