Ceci est une déclaration de l’Association burkinabè des services de communication électronique (ABCE).
A quand la fin d’un service de télévision payant de mauvaise qualité à un prix qui ne tient pas compte du pouvoir d’achat des consommateurs au Burkina Faso ?
Aujourd’hui au Burkina Faso, ce n’est un secret pour personne que l’operateur canal+ a la quasi-totalité du marché du service de diffusion de chaînes de télévisions ; les autres opérateurs comme Neerwaya-Multivision, Isec …n’étant que ses sous-traitants, dans certaines conditions.
Nous n’avons eu de cesse de dénoncer d’ailleurs l’abus de position dominante subi par Neerwaya-Multivision de la part de Canal+ au détriment des consommateurs. En plus de la cherté des prix proposés aux consommateurs, le service n’est pas d’une bonne qualité.
En ce qui concerne la qualité des services de canal+, les griefs fondés des consommateurs y relatifs ne manquent pas. C’est vrai que nous sommes dans un pays sahélien où la pluviométrie est capricieuse.
Bien que la saison pluvieuse couvre théoriquement la période de main à novembre, dans la pratique il peut pleuvoir à tout moment. Chaque fois qu’il pleut les abonnés de canal+ sont privés du service pour lequel ils payent cher.
Le consommateur subi davantage une telle défaillance technique dans les mois de juin, juillet, août septembre qui sont plus pluvieux. Ainsi l’opérateur canal+ suspend-t-il l’exécution de ses obligations à l’égard des consommateurs sans que ceux-ci ne puissent bénéficier de la réparation du préjudice résultant de cette défaillance technique qui est loin d’être un cas de force majeure de nature à le dégager de sa responsabilité contractuelle.
L’abonnement étant mensuel, la logique aurait voulu que le consommateur puisse bénéficier, dans une moindre mesure, de la prolongation de la durée de son abonnement en tenant compte de la suspension.
Mieux, il doit bénéficier des dommages-intérêts parce que, par l’incurie du professionnel qui est mû par l’intérêt d’augmenter sa marge bénéficiaire tout en minimisant les investissements conséquents pour un service de qualité, il a été empêché de suivre certaines émissions.
Et même, pendant la saison sèche, le moindre vent suspend l’accès aux chaînes ou détériore la qualité des images. Les abonnés de canal+ ont connus ces difficultés au cours de la diffusion des matchs de football du samedi dernier (FC BARCELONE/REAL MADRID) et hier mardi (FC BARCELONE/ATLETICO MADRID).
Par ailleurs, cet opérateur ne manque pas de priver les consommateurs des chaînes pour lesquelles ils ont pourtant payé sans une compensation ou à tout le moins des excuses. Très souvent, il y a des images sans le son. Avons-nous affaire à un professionnel qui offre des services aléatoires ?
En ce qui concerne les prix, les abonnés de canal+ qui sont très souvent victimes de la suspension de l’accès à certaines chaînes et subséquemment la mauvaise qualité des services, payent pour avoir même accès à la chaîne de télévision nationale (TNB). Il en est de même pour les autres chaînes privées burkinabè. Certainement, une convention y relative le lie à la RTB et aux autres chaînes privées. Cependant, les consommateurs de la SONABEL qui peuvent être pour la plupart des consommateurs de Canal+ payent la Taxe de Soutien au Développement des Activités Audio Visuelles de l’Etat (TSDAAE).
On suppose que c’est cet argent qui permet aussi de subventionner les médias privés. Doit-on payer la TSDAAE et payer 5 000 FCFA par mois pour pouvoir suivre la RTB, CANAL3, BF1 quand on est client de Canal+ ? Non ! A quoi servent ces décodeurs qui sont vendus aux consommateurs sur fond de messages publicitaires mensongers ?
Nous y reviendront pour ce dernier cas au moment venu. La présence de ces chaînes sur canal+ est très salutaire surtout pour les burkinabè de l’étranger qui payent certainement pour en avoir accès. Pour nous qui payons la TSDAAE, l’accès à ces chaînes devrait nous être libre.
Nous demandons à Canal+ de trouver instamment les voies et moyens d’une part, pour permettre aux consommateurs de bénéficier d’un service de qualité en temps de pluie et de vent, de trouver des mécanismes de compensation dans le cas échéant, de permettre l’accès gratuit, après le paiement de son décodeur, aux chaînes nationales et de revoir ses prix en tenant compte du revenu des consommateurs burkinabè d’autre part.
C’est une suggestion d’intérêt commun qui permettra à notre sens de décourager les accès frauduleux aux chaînes de télévision puisque l’accès à la télévision par les moyens légaux s’avérera moins coûteux et plus sûr que l’accès aux produits frauduleux.
Pour le Bureau Exécutif National de l’ABCE
Le Président.