Suite au dépôt le lundi 07 mai 2018, d’un préavis de grève de 48H par notre syndicat, nous avons reçu le 18 mai 2018, une correspondance lieu de réponse du gouvernement.
Dans ce courrier, nos justes préoccupations ont été banalisées en ces termes « nous avons tous pu constater, lors de la réunion du 6 mars 2018 portant sur l’état d’exécution du protocole du 17 mars 2017, soit un an après sa signature, que des avancées majeures ont pu être faites sur plusieurs points et que la mise en œuvre de la plupart des points restants étaient tributaires de l’adoption du RIME et de l’opérationnalisation en juin 2018 de la loi sur la Fonction Publique Hospitalière.
Ces deux dernières réformes sont quasiment en phase de finalisation pour leur adoption prochaine en Conseil des Ministres. »(Cf.. lettre N°2017-680/MS/SG/DRH du 18 mai 2018).
En effet, sur les conditions de travail, la situation chaotique du CHU-YO qui représente suffisamment la situation des hôpitaux de référence est assez éloquente ; de plus, disons seulement que les ruptures paralysent le fonctionnement des CSPS en général, la mise en œuvre de la gratuité des soins en particulier. Cette situation vécue de façon dramatique par les patients et les travailleurs, révèle aux hommes de bonne foi que les engagements pris sur nos conditions de travail sont restés lettres mortes.
Sur les questions de carrière et de rémunération, à travers sa lettre citée plus haut, le gouvernement lui-même reconnait que rien n’est encore fait.
S’agissant des atteintes aux libertés syndicales, citons seulement deux faits :
la répression des travailleurs de Pouytenga que le gouvernement tente de cacher derrière la question de la « confiance entre celui qui est nommé et celui qui nomme » soit. Mais, dans un Etat de droit normal, l’administration dispose de règles et de procédures de fonctionnement et la parole donnée a un sens. Que reprochez-vous aux travailleurs pour leur retirer « votre confiance » en l’absence comme c’est le cas de tout acte de sanction administrative indispensable en la matière ? Il est indéniable que ces travailleurs ont été arbitrairement réprimés simplement pour avoir mené une lutte légale sous la bannière de la sous-section SYNTSHA locale.
les tentatives de sabotage et d’intimidation des travailleurs dans les régions du pays comme par exemple dans la région de l’Est lors de la grève du 31 janvier 2018.
Tout cela nous fait dire, qu’avant de soutenir que » le ministère de la santé ne se reconnait pas dans les tracasseries » contre les travailleurs en province, prenez au moins quelques temps de vous renseigner sur « l’application de votre note de service produite à l’occasion de ladite grève.
Le Bureau National du SYNTSHA exprime ici toute son indignation du fait que le ministre de la santé, lui qui est sensé connaitre les réalités du secteur puisse nous adresser de tels propos au nom du gouvernement. Mais, le BN se réjouit aussi du contenu de la correspondance et annexes, car elle vient confirmer pour ceux qui en doutaient encore le mépris du gouvernement à notre égard. Cette réponse du gouvernement montre que dans notre préavis, seul le mot grève a retenu l’attention et non ses causes.
Au total, cela fait un an que nous avons obtenu par la lutte la signature du protocole d’accord le 13 mars 2017 qui n’est qu’une série d’engagements pris par le gouvernement pour satisfaire nos justes revendications. Nous avons patienté tout en œuvrant dans le comité de suivi de la mise en œuvre du protocole d’accord avec esprit de dialogue (Cf. report des échéances de plusieurs engagements) pour l’exécution satisfaisante dudit protocole. En plus de tout cela, plusieurs rencontres ont été tenues avec le ministre de la santé pour attirer son attention sur les tentatives de blocage ou de remise en cause constatées.
A présent, le SYNTSHA estime que le stade des déclarations d’intention et des engagements sans lendemain est dépassé. Au vu de ce qui précède, la réponse du gouvernement nous ramène dans les engagements connus de nous depuis un an sans suite concrète.
Face au refus manifeste de respecter le protocole d’accord et de se pencher avec sérieux sur nos justes revendications, les travailleurs n’ont d’autre choix que celui de poursuivre la lutte. Ainsi, ils observeront une grève de 48 heures allant du mercredi 23 mai 2018 à 7h au vendredi 25 mai 2018 à 6heures 59 pour exiger :
➢ l’annulation pure et simple du relèvement des dix huit (18) Infirmiers Chefs de poste (ICP) du district sanitaire de Pouytenga de leurs fonctions.
➢ l’arrêt de toute tracasserie et de toute manœuvre répressive à l’encontre du SYNTSHA et de ses militants dans le pays.
➢ le respect du libre exercice des libertés démocratiques et syndicales, le droit de grève en particulier.
➢ le respect concret du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017 notamment :
• la prise de mesures diligentes pour un fonctionnement optimum des formations sanitaires du pays ;
• l’achèvement immédiat des RIME et l’adoption des statuts particuliers dans les secteurs de la santé humaine et animale ;
• la mise en œuvre en 2018 : du rehaussement du niveau de recrutement (Infirmiers d’Etat, Sages-femmes/Maïeuticiens d’Etat, Garçons et Filles de salle Agent itinérants de santé et d’hygiène communautaire) ;
• la mise en œuvre immédiate du reversement en A1 des attachés de santé et des conseillers d’élevage conformément au protocole du 13 mars 2017 ;
• la mise en œuvre effective du maintien de toutes les indemnités des travailleurs de la santé humaine et animale en stage.
➢ l’application immédiate des engagements pris dans le protocole d’accord Gouvernement-SYNTSHA relatifs aux rémunérations et pris en compte dans la loi portant fonction publique hospitalière.
Le SYNTSHA appelle les travailleurs de la santé humaine et animale à se mobiliser activement avec vigilance pour faire de cette grève un succès. Si à l’issue de cet arrêt de travail, des solutions satisfaisantes n’étaient pas trouvées, le SYNTSHA se réserve le droit d’engager d’autres actions de lutte pour faire aboutir ses justes revendications.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.
Ampliations :
BNC/CGT-B
Sections SYNTSHA
Pissyamba OUEDRAOGO