Des logisticiens burkinabè exerçant au Ghana, ont dénoncé mardi à Ouagadougou, un ''monopole illégal’’ du fret passant par le corridor ghanéen, exercé, selon eux, par le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) et l’Organisation des Transports Routiers du Burkina Faso (OTRAF).
«L’OTRAF et le CBC qui sont deux structures qui devaient accompagner le secteur privé se retrouvent en train d’empêcher le secteur privé d’évoluer», a dénoncé le président de l’Association des Burkinabè vivant au Ghana Romuald Sawadogo, lors d’une conférence de presse sur le climat des affaires.
Selon lui, ces deux structures imposent aux importateurs des véhicules pour l’enlèvement des marchandises à destination de Ouagadougou, freinant du coup les activités des Burkinabè vivant au Ghana et exerçant dans la logistique.
«Je me suis vu retirer des marchés au profit d’autres personnes, par ces structures prétextant des raisons de bon de chargement» a déploré M. Sawadogo, selon qui, ce dysfonctionnement engendre des «conséquences énormes pour le consommateur burkinabè et une perte énorme pour l’économie nationale».
Ces deux structures ont mis en place un système consistant, à une certaine étape de la procédure, à faire retirer le fret qu’une société doit évacuer sur le Burkina et le «déposer sur la table de l’Otraf qui dispose à sa guise de la marchandise», a expliqué M. Sawadogo.
«Un syndicat comme l’Otraf qui fait du fret, ce n’est ni plus ni moins qu’un détournement car ils n’ont pas ce droit», a soutenu le président du Syndicat des transporteurs routiers et voyageurs Bonaventure Kéré, estimant que «le CBC est normalement un organisme chargé de gérer le fret au Burkina tandis qu’un syndicat est là pour aider ses membres, faciliter leur travail, notamment lorsqu’il y a des difficultés sur le trajet».
Cette procédure, qui a engendré de facto un «monopole» n’est pas de nature à faciliter l’acheminement des marchandises à Ouagadougou et entraine le blocage des marchandises au port, a ajouté Romuald Sawadogo.
Depuis la mise en œuvre de ces procédures en 2014, des démarches ont été vainement entreprises auprès des autorités pour se faire entendre, a-t-il confié.
En rappel, en octobre 2016, l’Association des transporteurs Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire(AIB) a accusé l’OTRAF de «racketter» les transporteurs et d’outrepasser ses compétences.
Agence d'Information du Burkina