Ceci est la réponse du Congres pour la démocratie et le progrès à l'accusation de Salif Diallo , Président de l'assemblée Nationale . En effet dans une interviews a nos confrères du journal le pays Salifou Diallo a accusé directement le CDP d'être l'instigateur des manœuvres de déstabilisation que connait le Burkina.
Dans son édition du 4 Janvier 2017, le journal le Pays publie une interview de M. Salif Diallo, Président de l’Assemblée Nationale et Président par intérim du parti au pouvoir, le MPP, à l'occasion de laquelle il lui est posé la question suivante:
" Chaque fois que le Burkina subit une attaque terroriste ou autre, vous semblez accuser les anciens dignitaires du régime Compaoré. Si vous confirmez, avez-vous les preuves de leur implication ?"
À quoi M. Diallo répond :
"Je dis et je le répète que les manœuvres de déstabilisation viennent en partie de Blaise Compaoré et de son clan. Les anciennes connexions entre Blaise Compaoré et les milieux terroristes existent toujours. Ne soyons pas dupes! »
Nous relevons d'abord que cette déclaration péremptoire et volontairement provocatrice ne répond pas à la question posée. M. Salif Diallo a-t-il des preuves de ce qu'il affirme ? Manifestement il n'en a aucune et se contente de proférer, avec véhémence, une accusation gratuite et mensongère. Si le peuple burkinabè ne doit pas se laisser abuser par une chose, c'est bien par les allégations irresponsables, arrogantes et démagogiques de ce personnage, qui déshonore la fonction de Président du Parlement burkinabè. En choisissant de verser dans une polémique stérile sur une question aussi tragique, M. Diallo , qui n’en est pas à sa première manifestation de cynisme, montre le peu de cas qu’il fait du respect dû à la mémoire des victimes de ces attentats cruels, au deuil de leurs familles et à l’émotion qu’ils ont provoqué au sein de la Nation burkinabè tout entière. Face à une telle épreuve, l’attitude qui sied de la part d’un responsable politique est le recueillement, la retenue, la recherche objective des circonstances de cette agression et des mesures nécessaires pour éviter qu’elle ne se reproduise, l’appel à l’unité et au rassemblement de la Nation pour opposer une résistance collective à la menace terroriste. Ce n’est pas le temps des anathèmes et des invectives, surtout lorsqu’ils sont dénués de tout fondement sérieux.
Il est de notoriété publique que M. Diallo a été, pendant plus de vingt ans, le "missi dominici" (pour ne pas dire le garçon de course) du Président Compaoré dans divers domaines dont celui des relations extérieures, singulièrement avec les pays du Maghreb et du Moyen Orient. A ce titre, il a accompli des missions à l'étranger dans le cadre de l’action diplomatique du Burkina, dont tout le monde convient qu’elle était entourée du plus grand respect par l’ensemble des partenaires internationaux de notre pays. . Si, dans cette position privilégiée, M. Diallo a été témoin, ou protagoniste, des connexions dont il fait cas entre le régime burkinabè d’alors et des mouvements terroristes, l’intérêt national commande qu’il en apporte les preuves tangibles, au lieu de se livrer à des spéculations hasardeuses et fantasmagoriques. A l’évidence, tout porte à croire que la conviction inébranlable qu'il fait mine d’afficher, sur ce sujet, est assise uniquement sur le sentiment de haine et la volonté de dénigrement systématique qui n'ont cessé de l'animer envers l'ancien Chef de l'Etat, depuis que celui-ci a décidé de se passer de ses services.
Par ailleurs, répondant à une question sur le harcèlement judiciaire dont certains militants et sympathisants du CDP sont victimes de la part du régime du MPP, M. DIALLO a cru bon d’ajouter : « … Pour un parti qui a perdu le pouvoir de cette façon, je trouve qu’ils sont trop à l’aise. Sous d’autres cieux, ç’aurait été autrement. » Lui qui prétend, dans la même interview, défendre le principe de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la Justice, a-t-il seulement conscience qu’une telle déclaration, de la part du Président de l’Assemblée Nationale, représente une immixtion flagrante dans des affaires judiciaires pendantes, à caractère politique, face auxquelles sa fonction et la simple décence lui imposent une obligation de réserve?
D’autres questions interpellent les burkinabè au sujet de ce personnage, qui ne manque pas une occasion de plastronner sur ses vertus de probité, de patriotisme, de sens du bien public.
Quand donc M. Diallo va-t-il se décider à répondre devant la Justice de son implication présumée dans les affaires Thomas Sankara et Dabo Boukary, en cessant de se réfugier derrière des faux fuyants. Quand va-t-il expliquer aux burkinabè de quelles sources licites précises il tient la fortune qui lui est prêtée? Lorsqu’on sait, par ailleurs, qu’il n’a jamais exercé aucune activité professionnelle, en dehors des fonctions politiques qu’il a assumées sous le régime Compaoré, vivant continuellement aux crochets du pouvoir. Rien d’étonnant, dès lors, que sa première réaction devant la réprobation suscitée par le don de tablettes aux députés, en violation des règles de bonne gouvernance en vigueur, fut de déclarer avec arrogance et vulgarité qu’il “s’en fout, point barre!”. Ce comportement et ce langage sont-ils ceux que les burkinabè attendent du Président de leur parlement ? Certes, il s’est excusé de cet écart d’attitude et de langage. Mais cela n’efface pas l’humiliation qui en a résulté pour toute la représentation nationale.
Le problème avec M. Salif Diallo est qu’on ne sait jamais à quel moment il faut prendre ses déclarations au sérieux. Faut-il le croire quand, dans un accès de démagogie, il exhorte le Gouvernement à se démarquer des normes de bonne gestion recommandées par les institutions financières internationales, en accroissant inconsidérément l’endettement de l’Etat, au mépris des critères de convergence économique qui prévalent au sein de l’UEMOA ? Faut-il lui donner crédit quand, tour à tour, il enguirlande les membres du Gouvernement devant l’Assemblée Nationale, en s’autorisant à leur donner des injonctions comminatoires pour épater la galerie, ou quand il prend sur lui de répondre à leur place durant les sessions parlementaires ?
Le Nouvel An est la période des vœux et des bonnes résolutions. Pour 2017, nous formons le vœu que M. Salif Diallo observe la résolution d’apprendre désormais à tenir sa langue et à réfléchir avant d'abreuver l'opinion des insanités qui lui sont devenues une seconde nature. Il y va de la crédibilité et de la dignité de nos institutions.
Pour la Commission Ad’hoc
Le Chargé de la Communication
Hamadou Amadou MAIGA