Le Syndicat national des agents des finances (Synafi) annonce une grève de 120 heures à compter du lundi 27 février 2017. Face aux hommes des médias ce jeudi 23 février, le Synafi s’est indigné du «non-respect» des engagements pris par les autorités du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement en vue de la satisfaction de sa plate-forme revendicative.
En rappel, la plate-forme revendicative transmise par le Synafi depuis mars 2016 à sa tutelle, porte un ensemble de préoccupations relatives à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents des finances. Notamment le respect des profils dans la responsabilisation des acteurs et l’équité dans la répartition des motivations financières servies à l’ensemble des agents du département ministériel. Sur ce dernier point, le Synafi estime que «force est de constater que les disparités dans la gestion des motivations financières demeurent et s’aggravent après plusieurs démarches et luttes engagées depuis 2011».
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase selon Mohamed Savadogo, secrétaire général du Synafi, est «la volte-face de la ministre des Finances, Rosine Sori/Coulibaly sur le protocole d’accord du 2 août 2016». En effet, «Mme Coulibaly a mis en place un comité de réflexion présidé par le SG du MEFD. Les travaux dudit comité ont débouché sur un projet d’arrêté qui a fait l’objet d’amendement de la part des différents acteurs. Mais contre toute attente, Mme la ministre a fait royalement fi des travaux du comité, refusant de signer le projet d’arrêté pour dit-elle, reprendre le processus sur la question afin de se donner plus de temps», explique M. Savadogo.
Les salaires pas bloqués
Une attitude que le Synafi qualifie d’«inacceptable». Mohamed Savadogo affirme par ailleurs que la ministre Rosine Coulibaly «nourrit un langage de mépris à l’endroit du personnel des régies de dépenses». «Cette situation qui a conduit à un sit-in depuis le 6 février 2017, n’a motivé aucune rencontre entre le Synafi et sa tutelle jusqu’à ce jour», fait remarquer le syndicaliste. Face à cette situation, le Synafi prévoit donc une grève de 120h à compter du 27 février à l’issue de laquelle il entend durcir le mouvement si rien n’est fait.
Cette grève du Synafi pourrait engendrer des conséquences sur le fonctionnement de l’administration et l’économie burkinabè. Selon le SG/Synafi, le sit-in entamé depuis le 6 février entraine déjà un «blocage» dans les différents ministères. C’est aussi la non exécution du budget programme 2017-2018, le «blocage» des marchés publics et la mise en œuvre du Programme national pour le développement économique et social (PNDES) qui pourrait prendre un coup. Toutefois, M. Savadogo rassure que «les salaires ne seront pas bloqués». «Les salaires nous concernent tous. C’est une question vitale et nous n’allons pas punir des salariés qui n’ont rien à avoir avec cette situation», rassure Mohamed Savadogo.
Source : Fasozine