Trois évêques et prêtres anglophones dont, Cornelius Fontem archevêque de Bamenda, ville d’où sont parties les revendications corporatistes qui ont débouché sur la grave crise socio politique, qui secoue le Cameroun depuis novembre 2016, sont attendus au Tribunal de la capitale régionale du Nord-Ouest, vendredi prochain.
La citation à comparaitre à été servie aux évêques, par maitre Achu Julius, avocat proche du pouvoir. L’avocat défend un consortium de parents d’élèves, dont des officiers de l’armée, qui reprochent aux responsables de l’église catholique du Nord Ouest et du Sud Ouest, d’avoir perçu la totalité des frais de scolarité, mais ont « accepté » de « paralyser » l’école, en suivant le mot d’ordre de grève, lancé par les syndicalistes de la partie anglophone.
Les plaignants réclament 150 millions de FCFA de dommages et intérêts.
La réaction, de Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala et président de la Conférence épiscopale Nationale du Cameroun a largement été publiée par les médias de la métropole économique.
En signe de solidarité, monseigneur Samuel Kleda pense que l’église ne peut pas être tenue pour responsable de la grève.
« Ce sont les enseignants du public et du privé, qui ont lancé le mot d’ordre de grève. Ce n’est pas l’église qui a organisé cette grève. Que l’on nous présente une lettre de l’église à l’origine de la grève » déclare le prélat.
L’archevêque de Douala a déploré que l’église catholique soit seule devant la barre.
« Ça devait être étendue partout. Dans toutes les autres confessions. Pourquoi il n y a que l’église catholique qui est trainée au tribunal », s’est interrogé le président de la conférence épiscopale du Cameroun.
La plainte contre lesévêques catholiques anglophones pourrait être un déclic à plusieurs affaires. Certains parents dont les enfants sont élèves dans d’autres ordres d’enseignements confessionnels, pourraient s’en inspirer et porter plainte contre ceux-ci. L’on pense notamment à l’église presbytérienne, très présente dans la partie anglophone.
Représailles (?)
D’après une opinion qui fait son chemin, la plainte contre les évêques anglophones, serait soutenue par le gouvernement.
Les autorités de Yaoundé, notamment, Paul ATANGA NJI, secrétaire permanent du Conseil National de Sécurité, originaire du Nord Ouest, au fort de la crise, a clairement sollicité l’appui de l’église catholique réputée proche du pouvoir, pour mettre fin au mouvement de grève.
Les évêques n’ont pas donné une suite favorable à la sollicitation du gouvernement. Certains prélats anglophones, précisément le cardinal émérite Christian Tumi et l’archevêque Cornelius Fontem, se seraient montrés proches des revendications anglophones.
Leurs déclarations, ont éveillé des soupçons de proximité avec les sécessionnistes.
D’autres indiscrétions fournies à KOACI par des sources à la présidence, font savoir que ces évêques ont écrit au pape sur le problème anglophone. Les grandes lignes de cette lettre, ont été présentées à Paul Biya, qui a récemment rendu une visite de courtoisie au pape François.
Jusqu’où ira le bras de fer entre l’église catholique réputée proche du pouvoir et le gouvernement ?
Alors que, certaines écoles du sous système anglophone, n’ont pas ouvert leurs portes hier lundi, - date de rentrée scolaire pour le compte du troisième trimestre à Bamenda et Buea, les deux principales villes des régions du Nord Ouest et du Sud Ouest.