Politique
Burkina: « La justice militaire a fini de nous convaincre qu’elle est à la solde des autorités politiques »NAFA
L’annonce de la libération provisoire du Général Djibrilll BASSOLE le 10 octobre 2017 a suscité des réactions multiformes en fonction de la couleur politique ou des sensibilités des uns et des autres.
Pendant que les proches et membres de sa famille ainsi que les militants et sympathisants de la NAFA se réjouissaient de cette décision de justice, on a pu observer également des mouvements sporadiques de colère pour dénoncer cette même décision.
En tant que parti républicain, respectueux des valeurs républicaines, la NAFA à travers plusieurs déclarations publiées auparavant avait tenu à interpeller les uns et les autres d’inscrire leurs mouvements d’humeur dans un cadre purement légal. Aussi, avait-elle fustigé le caractère antirépublicain du MPP qui avait, dans sa déclaration relative à la libération du Général BASSOLE, tenté de remettre en cause sa mise en liberté provisoire et par-delà, l’institution judiciaire et son indépendance.
C’en est suivie la déclaration du MBDHP le 17 octobre pour condamner la libération provisoire de Djibrill BASSOLE que ses membres considèrent comme étant une forme d’impunité.
De plus, le MBDHP dans sa déclaration émet des doutes quant à la volonté des autorités politiques et judiciaires de travailler à la manifestation de la vérité et ; de rendre justice pour les crimes commis pendant l’insurrection et la résistance face au putsch du 16 septembre eu égard de la longueur de la procédure et de l’inaction de la justice vis-à-vis de certains présumés responsables de crimes.
Au delà de cette sortie qui remet en cause l’indépendance et la moralité des acteurs judiciaires par ce mouvement, la NAFA se réjouit du fait que le MBDHP reconnaisse que la liberté provisoire est un droit consacré contrairement à certaines organisations politiques ou de la société civile.
La NAFA par ce communiqué tient à rassurer tous ceux qui sont sceptiques que nul n’est aussi impatient que monsieur Djibrill BASSOLE pour la manifestation de la vérité sur ces évènements malheureux du putsch manqué et la justice pour les victimes. Puisqu’étant lui-même une victime qui entend laver son honneur et recouvrer totalement ses droits civils et politiques.
C’est dans cette logique que faisant un diagnostic sur l’engrenage de la justice burkinabè, la NAFA est parvenue à la conclusion suivante : la justice peine à être indépendante à cause de l’immixtion flagrante et éhontée des autorités politiques. Cette imbrication provoque particulièrement des cafouillages judiciaires qui empêchent la manifestation de la vérité et de la justice pour les cas précis du dossier de l’insurrection populaire et du putsch manqué de septembre 2015.
Pour la NAFA, les juridictions hautement politisées à l’instar de la Haute Cour de justice et de la justice militaire sont la cause du grippage qui déteint négativement sur notre institution judiciaire qui avait pourtant obtenu les bases légales pour son indépendance. Plusieurs raisons ont concouru à motiver notre conclusion et il s’agit particulièrement des cas suivants :
1. Les procédures initiées par la Haute Cour de justice ont vite montré leurs limites à cause de l’imbrication du politique et du judiciaire. Cette collusion a conduit à ce que l’on désigne des auteurs qui ne sont vraisemblablement pas les vrais acteurs des crimes commis au cours de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre. Pour preuve, des présumés organisateurs des massacres à l’image du Général Yacouba Isaac Zida et autres ne sont pas inquiétés et jouissent totalement de leur liberté pendant que l’on assaille de façon exagérée les membres du dernier Gouvernement de Blaise COMPAORE parce qu’ils ont participé à un conseil des ministres. L’orientation politique de la majorité des membres ne fait que confirmer que la Haute Cour de justice n’est qu’un tribunal d’exception dont la seule vocation est de régler les comptes des adversaires politiques et non rendre la justice et travailler à la manifestation de la vérité.
2. La justice militaire elle également a fini de nous convaincre qu’elle est à la solde des autorités politiques et par conséquent, elle n’est pas en mesure dans sa structuration actuelle de créer les conditions d’un procès équitable et impartial. Il suffit de se référer au procès de la tentative de libération des Généraux détenus à la MACA intenté contre Madi OUEDRAOGO et compagnie pour s’en persuader. En plus, nous relevons qu’il a fallu deux années à la justice militaire pour l’instruction du dossier qui, de part son caractère flagrant ne nécessitait pas une si longue procédure. N’eut été le fait que les juges militaires sont soumis aux ordres de leurs supérieurs hiérarchiques. Il est à croire que cette juridiction lorsqu’elle rend un verdict, c’est une décision dictée par le politique et que sa véritable spécialité c’est la longueur des procédures. Il a fallu deux ans pour instruire le dossier du putsch manqué et vous observez actuellement les manigances savamment orchestrées pour retarder le plus longtemps possible les audiences de confirmation des charges et de mise en accusation.
Au regard de ce qui précède, la NAFA interpelle les autorités politiques et militaires qui travaillent à freiner l’élan de notre justice à avoir un comportement républicain en respectant scrupuleusement le pacte pour le renouveau de la justice. À tous les Burkinabè épris de justice, la NAFA les appelle à la vigilance et à travailler de sorte à consolider l’indépendance de l’institution judiciaire. Il serait contre-productif de travailler contre la justice en ce sens que cela profiterait allègrement aux politiciens véreux qui n’attendent qu’avoir la mainmise sur cette institution afin de prospérer dans l’impunité. Travaillons donc à libérer la justice du joug des autorités politiques et militaires pour qu’elle puisse être l’arme du peuple contre l’impunité et l’injustice.
Enfin, la NAFA lance un vibrant appel à nos autorités judiciaires à conformer leurs textes et leurs pratiques conformément aux conventions internationales comme formulé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
NAFA, vérité et justice ;
NAFA pour tous !!!
Pour le Bureau exécutif national
Le Président par Intérim
Pr Mamoudou H. Dicko
Politique: le CDP section France tire à boulet rouge sur la gestion du MPP
La transition en appliquant une politique d’exclusion malgré les injonctions de la communauté internationale et la décision de la CEDEAO, a de fait orienté les élections et favorisé le recyclage politique des « dineurs » toutes choses ayant concourues à la transmission du pouvoir au MPP.
L’apartheid électoral ainsi prôné et appliqué par la transition avec en prime la révocation des maires légitimement élus et le gel des comptes de campagne de l’ancienne majorité a favorisé la radicalisation des positions et le délitement du climat social. La cohésion nationale étant le principal facteur de stabilité et de développement, il est indispensable que nous traitions sans passion et avec lucidité la problématique de la réconciliation nationale.
La désobéissance civile organisée d’octobre 2014 lors des évènements, a eu pour corolaire direct la montée de l’incivisme qui atteint désormais son paroxysme d’autant plus que l’Etat n’y oppose aucune fermeté.
Nul n’est sans ignorer que la condition sine qua non pour un Etat fort, c’est la crédibilité de ses dirigeants. Il va s’en dire que la configuration actuelle du pouvoir fait elle-même le lit de l’incivisme d’autant plus qu’il est désavoué de l’opinion publique moins de deux ans après la forfaiture électorale ayant favorisée son recyclage politique. En effet, on ne trouvera pas de solution en cherchant dans les problèmes.
Ceux qui ont défendu bec et ongles la modification de l’article 37, sont ceux là même qui se sont mués en alternative messianique pour le peuple. Par ailleurs, l’apologie de violences policières et l’encouragement de milices armées témoignent de la faillite de l’Etat de droit.
Force est de constater aujourd’hui le désenchantement et la désillusion du peuple face au dilettantisme et à la gestion hasardeuse du pouvoir d’Etat. La révélation des ristournes financières illicites au sein du Ministère des Infrastructures constitue une énième preuve d’un pillage organisé des ressources du pays au mépris de la précarité croissante au sein des populations. L’attitude attentiste adoptée par l’autorité judicaire devant ces faits avérés de corruption remet en cause le principe d’équité de la justice, et la séparation des pouvoirs qui sont le socle de toute démocratie.
Les manœuvres démagogiques visant à instiller dans l’opinion publique que le PPP Partenariat Public Privé (PPP) est une innovation économique, relèvent purement du populisme et de l’arnaque politico-politicienne. En effet la loi N°020-2013 de la précédente législature sous Blaise COMPAORE portait déjà en l’occurrence sur ce type de partenariat et consacrait en son article 16 l’appel d’offre comme mode de sélection du partenaire privé en dehors des exceptions faites à son article 24.
Le fait nouveau qui a légitimement suscité la polémique est la loi votée sous l’actuelle législature qui contourne les règles élémentaires de transparence en matière de gestion des finances publiques en favorisant le recours à l’entente direct « gré à gré », une autre forme de « mouta mouta ». La légèreté de l’argument selon lequel il s’agirait d’une mesure d’accélération des passations de marché et de réalisation du PNDES nous conforte dans l’idée qu’il s’agit ni plus ni moins qu’une légalisation de la corruption, du clientélisme et du pillage des ressources.
D’Etat stable avec une croissance continue, notre pays se retrouve dans une situation économique léthargique, favorisée par une insécurité croissante. Les attaques terroristes répétées ces dernières années fragilisent notre tissu économique par la fuite des investisseurs étrangers.
C’est pourquoi la question sécuritaire devra être traitée en priorité. Autrement dit, dans ce contexte, le PNDES tant adulé serait illusoire parce qu’aucun investisseur ne s’aventure dans un climat sécuritaire incertain. Au-delà même du développement économique c’est la vie de nos concitoyens qui est en jeu et il est impensable de poursuivre dans le rituel des discours de condamnation sans les accompagner de mesures fortes.
La politique doit être empreinte d’une vision et il est temps d’établir les priorités. La sécurité est un préalable au développement économique. D’aucuns diront que le terrorisme n’est pas propre au Burkina, mais force est de reconnaitre que c’est un phénomène nouveau pour le Burkina. Attendons que le mal s’enracine et il sera difficile de le déloger. L’Irak et la Syrie en font encore la douloureuse expérience.
La situation économique est aujourd’hui désastreuse, avec une baisse du pouvoir d’achat des populations, majorée par l’inflation des denrées alimentaires. N’en déplaise aux barons du « nouveau ancien régime », il faut reconnaitre que la multiplication des emprunts financiers obligataires du trésor publique témoigne de la déliquescence de l’économie Burkinabé et de l’incapacité du pouvoir actuel à honorer ses promesses de campagnes qui tombent sous le sceau de la démagogie pur et simple et de l’arnaque politique.
Pire encore, la récurrence des incidents diplomatiques compromet gravement les possibilités d’investissements provenant de l’étranger. La sortie du Président du Faso sur la chaîne Al Jazeera au Qatar évoquant le départ du Président COMPAORE, avec à la clef une leçon de démocratie était simplement inopportune. Comment peut-on donner des leçons de démocratie sur la chaine d’un Etat monarchique alors même que l’on s’y trouve pour lever des fonds ?
Pour preuve, les occidentaux n’évoquent pas des questions démocratiques avec les Etats du Moyen Orient. Ils s’emploient plutôt sur un plan diplomatique à consolider leur partenariat économique, afin d’attirer des investisseurs Qatari, d’exporter leurs produits et leur savoir faire, toutes initiatives leur permettant d’accroitre leur potentiel financier.
La crédibilité du Burkina Faso sur la scène internationale est mise en rude épreuve par la série de cabales politico-judiciaires orchestrée pour les intérêts cupides d’un pouvoir voulant se soustraire lui-même des frasques de son passé. Or, peu importe la durée de la nuit, le jour finit par se lever. On se souvient de la loi d’exclusion condamné par la cour de justice de la CEDEAO, du montage grotesque du dossier judiciaire contre l’ancien gouvernement du Président Blaise COMPAORE déclaré inconstitutionnel et du cas Djibril BASSOLE pour lequel le gouvernement à reçu des injonctions de l’ONU.
Cet acharnement politico-judiciaire sélectif ne fait qu’accentuer le clivage au sein de la société avec tous les risques de dérives qu’ont connus d’autres peuples. S’il est vrai que nul est au dessus de la loi, une justice authentique se veut équitable à l’endroit de tout ses justiciables. Les malversations financières et la corruption étant punissable par la loi, il est impératif que l’Etat soit regardant sur les révélations faites dont la dernière en date concerne des ristournes illégalement versées au Ministère de l’Infrastructure.
Dans un contexte de paupérisation croissante, d’insécurité notoire et de corruption grandissante il est plus que jamais primordial d’établir les priorités afin de renouer avec un Burkina prospère. Faut-il imposer une nouvelle constitution à coût de milliards pour assouvir les fantasmes politiques d’une minorité alors que l’Etat n’est pas à même d’assurer les besoins primaires de nos populations ?
Faut-il s’atteler à interpeller des citoyens pour leurs opinions politiques quand nous n’arrivons pas à organiser les missions régaliennes de l’Etat ? Nous devons impérativement recentrer nos énergies et ressources pour être en adéquation avec notre peuple qui aspire à un progrès démocratique, et un minimum social, faute de quoi la stabilité pourrait être mise à rude épreuve tant la grogne sociale est manifeste.
En tout état de cause notre peuple fait l’objet d’une prise d’otage par un pouvoir dont le paradoxe est de vouloir se soustraire de la gouvernance des trois dernières décennies.
La seule véritable issue consiste à planifier une alternance démocratique crédible en faisant abstraction de notre cupidité et de nos discours partisans. A ce propos, toutes les composantes sociodémographiques devront jouer toute leur partition pour l’émergence d’un leadership qui permette au Burkina de renouer avec la stabilité et la croissance car nous n’aurons pas d’avenir dans un pays qui n’en a point. Les hommes passent mais l’histoire demeure.
Paris, le 30 Octobre 2017
SECTION CDP France
Burkina: l’opposition porte plainte contre le ministre de la sécurité pour détention illégale d’arme de guerre
Les partis politiques membres du Cadre de Concertation du Chef de file de l’Opposition ont tenu une réunion extraordinaire le lundi 30 octobre 2017 au siège du CFOP, à Ouagadougou.
Présidée par le Chef de file de l’Opposition, M. Zéphirin DIABRE, la réunion avait les points suivants inscrits à son ordre du jour :
- Situation nationale ;
- Vie du Cadre ;
- Divers.
Au chapitre de la situation nationale, les participants ont observé une minute de silence en mémoire des martyrs de l’Insurrection populaire de 2014, à l’occasion de l’An III de cet événement. Dressant le bilan de l’évolution du pays, les partis d’opposition tirent la conclusion que le pouvoir du MPP a trahi les idéaux de l’Insurrection populaire, en ramenant les pires pratiques dont ils étaient maîtres quand ils conduisaient toujours la barque CDP.
Les partis d’opposition s’indignent également que, trois ans après, il n’y ait pas de justice effective pour les martyrs et leurs familles.
Toujours au chapitre de la situation nationale, les participants ont pris acte de la démission du Ministre de la culture, des arts et du tourisme, M. Tahirou BARRY. De surcroit Président d’un parti de la Majorité, M. BARRY a démissionné en peignant un tableau très sombre de la gouvernance actuelle. Dans un réquisitoire d’une violence inouïe, il a égrené les échecs du gouvernement, en insistant particulièrement sur le désarroi de la jeunesse, le dénuement de nos forces de défense et sécurité face aux terroristes, et la faillite du PNDES qu’il impute directement au Président Roch Kaboré, traité au passage de « vieux cow-boy désespéré dont les réactions ont mis au rouge tous nos indicateurs avec un plan de développement PNDES qui a lui-même besoin d’un plan d’urgence de sauvetage dans un océan sans rivage. »
Cette démission est le signe manifeste d’un délitement du pouvoir. Et c’est la preuve supplémentaire du bien fondé des critiques déjà formulées par l’Opposition dans ses deux mémorandums.
Toujours au chapitre de la situation nationale, les participants à la rencontre ont évoqué le scandale « Tranquillos ». Dans une vidéo ridicule mais authentique parue sur les réseaux sociaux, puis dans plusieurs médias, on voit le ministre d’Etat Simon COMPAORE, Kalachnikov en main et habillé de gilet pare-balle, au domicile d’un des députés démissionnaires de l’UPC. Dans un langage à la limite vulgaire, Simon COMPAORE menace de « chicoter les militants de l’opposition » et de faire arrêter le Chef de file de l’Opposition, et révèle que le complot contre l’UPC « a été bien préparé ». Cette vidéo a fait le tour de la planète et a couvert notre pays de ridicule.
Pour l’Opposition politique, cette vidéo est d’abord une preuve supplémentaire que le MPP, dont M. Simon COMPAORE est le Président par intérim, alimente bel et bien par son soutien politique et financier, cette cabale dont l’objectif est de casser l’UPC dans la perspective des présidentielles de 2020.
Alors qu’on n’avait pas fini d’épiloguer sur ce scandale, les Burkinabè ont constaté qu’à cause du comportement arrogant de M. Simon COMPAORE, les policiers de notre pays sont allés en grève en fin de semaine. L’incapacité du Ministre à résoudre la crise était telle que le Président du Faso a dû monter au créneau, rencontrer les policiers et prendre des engagements avec ces derniers, rencontre au cours de laquelle M. Simon COMPAORE était d’ailleurs absent.
Faisant suite à l’épisode des transporteurs routiers, c’est donc la deuxième fois, en quelques semaines, que le Président du Faso doit intervenir directement dans la gestion du ministère de M. Simon COMPAORE, pour régler une crise d’ampleur nationale. Dans une république normale, un tel ministre est congédié et remplacé par une personne plus compétente, surtout s’il s’agit d’un ministère sensible comme celui de la sécurité. Mais M. Simon COMPAORE étant un « actionnaire » important du MPP, il peut se permettre de narguer tout le monde, y compris le Président KABORE, lequel manque visiblement de l’autorité qu’il faut pour le sanctionner.
Dans la situation sécuritaire que vit actuellement notre pays, et après un tel étalage d’incompétence et d’arrogance, maintenir M. Simon COMPAORE à ce poste, c’est montrer qu’on ne prend nullement au sérieux la question de la sécurité des Burkinabè !
La responsabilité personnelle du Président du Faso est ici engagée, car c’est lui qui nomme aux hautes fonctions de l’Etat.
Au regard du comportement irresponsable de M. Simon COMPAORE et de l’incompétence notoire dont il fait montre face aux problèmes sécuritaires de notre pays, l’Opposition politique exige son départ immédiat de son poste de Ministre de la sécurité du Burkina Faso.
En plus, l’opposition politique va saisir la justice, en déposant une plainte contre M. Simon COMPAORE pour détention illégale d’arme de guerre, et pour menaces de mort sur des citoyens.
Au chapitre de la vie du Cadre de concertation, les participants ont pris connaissance des propositions relatives au projet de nouveau Code électoral. Une commission a été mise en place pour examiner le document et formuler les observations de l’Opposition politique.
Débutée à 18 heures, la réunion a pris fin à 20 heures, après l’examen de quelques points de divers.
Ouagadougou, le 30 octobre 2017
Le service de communication du Chef de file de l’Opposition politique
voir la vidéo
René Bagoro: «Je pensais que François Compaoré se rendrait volontairement»
La Cour d’appel de Paris a décidé le maintien en liberté de François Compaoré, le frère de l’ancien président Blaise Compaoré arrêté dimanche à son arrivée en France en vertu d’un mandat d’arrêt international délivré par le Burkina Faso dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. François Compaoré n’a … Lire la suite
Voici les modalités du contrôle judiciaire de François COMPAORE
La chambre de l’instruction de Paris a placé hier 30 octobre 2017, monsieur François COMPAORE sous contrôle judiciaire stricte avec les obligations suivantes : -interdiction de quitter le territoire français, -pointer tous les 15 jours au commissariat de son domicile, -répondre aux convocations de la chambre de l’instruction. Les 4 passeports de l’intéressé (3 passeports … Lire la suite
AN III de l’insurection: « le MPP est en train de remettre en cause ces acquis, en reproduisant exactement les mêmes erreurs qui ont provoqué la colère du peuple » Zéphirin Diabré
Ces 30 et 31 octobre 2017, la Nation burkinabè commémore l’An III de l’Insurrection populaire de 2014.
En ce souvenir de la lutte victorieuse de notre peuple, je rends un hommage vibrant et mérité aux martyrs de notre combat historique et aux nombreux blessés qui, à cette occasion, ont été meurtris dans leur chair. Que les uns reposent en paix, et que les larmes des autres soient asséchées !
L’insurrection populaire sonnait comme la fin de tout un système construit sur la mauvaise gouvernance, la corruption et le népotisme. Malheureusement, trois ans après, le pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) est en train de remettre en cause ces acquis, en reproduisant exactement les mêmes erreurs qui ont provoqué la colère du peuple. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque les trois fondateurs du MPP étaient les principaux architectes et les principaux bénéficiaires du régime déchu, qu’ils n’ont du reste eu aucun scrupule à trahir lorsqu’ils ont senti venir sa fin.
Trois ans après ces journées historiques qui devaient préfigurer la naissance d’un Burkina nouveau, notre pays continue sa lente descente vers le chaos.
Le pillage des ressources publiques et le clientélisme politique persistent, avec leur corollaire d’impunité généralisée.
Notre justice peine à élucider les crimes commis lors de l’Insurrection populaire, et ceux commis tout au long de la IVème République. Du reste, ce qui préoccupe le plus le pouvoir du MPP, ce n’est pas la manifestation de la vérité, mais l’opportunité qu’offre la situation judiciaire des uns et des autres, pour nouer des deals politiques souterrains, ou neutraliser les concurrents potentiels, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020.
Les attentes des Burkinabè sur le plan social demeurent sans réponse. Aucun secteur social ne se porte bien, et les citoyens vivent dans une angoisse continue.
Sur le plan économique, la montagne PNDES ne parvient même pas à accoucher d’une souris. En claquant avec fracas la porte du gouvernement, un ministre, de surcroit président d’un parti membre de la majorité, a établi la responsabilité directe du Président du Faso dans cet échec du PNDES, en évoquant des « réactions de vieux cow-boy désespéré qui ont mis au rouge tous nos indicateurs avec un plan de développement PNDES qui a lui-même besoin d’un plan d’urgence de sauvetage dans un océan sans rivage ».
Les PPP annoncés comme une solution miracle à notre sous-développement sont devenus une vulgaire pompe à commissions occultes qui permet à nos dirigeants de s’enrichir à la faveur des marchés octroyés de gré à gré.
Pire, l’intégrité territoriale du Burkina Faso est maintenant remise en cause, du fait de l’incompétence du pouvoir du MPP à repousser l’avancée des terroristes. Ce pouvoir est en train de rentrer dans les annales de notre histoire, comme celui qui a laissé des forces du mal occuper une partie de la terre que nous ont léguée nos ancêtres. C’est inédit. Et c’est très grave.
Chers compatriotes,
En ce troisième anniversaire, que chaque Burkinabè, dans son domaine d’activité et dans sa zone de résidence, ait une pensée pieuse pour nos martyrs, un geste de réconfort pour nos blessés, et cultive davantage les valeurs qui ont porté l’Insurrection des 30 et 31 octobre 2014.
Comme ce fut le cas l’an passé, le pouvoir du MPP va organiser une soit disant commémoration officielle au cours de laquelle il nous servira les mêmes discours et refera les mêmes promesses.
L’UPC se démarque résolument de ce folklore et son président, de surcroit Chef de file de l’opposition, ne se prêtera pas à cette mise en scène, qui participe à entretenir dans les esprits, la fiction d’une prétendue connivence des insurgés avec le pouvoir en place, et de leur responsabilité collective dans la situation dramatique que vit aujourd’hui notre pays.
La meilleure façon pour le pouvoir du MPP de commémorer l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014, c’est de gérer le Burkina en référence aux aspirations du peuple insurgé.
Si la décadence que vit notre pays relève de la pleine responsabilité du pouvoir MPP en place, nous ne devons nullement désespérer des bonnes graines semées par l’Insurrection populaire. Au contraire, nous devons redoubler d’efforts dans la veille citoyenne et dans la mobilisation pour l’avènement d’un vrai changement. Perdre espoir et abandonner la lutte, ce serait trahir le sacrifice des martyrs, ce serait renier notre histoire.
Gloire éternelle aux martyrs de l’insurrection,
Vive le Burkina Faso !
Ouagadougou, le 30 octobre 2017
Le Président de l’UPC
Zéphirin DIABRE
Mandat d’arrêt: François Compaoré laissé libre en France
François Compaoré, frère de l’ancien président déchu burkinabè Blaise Compaoré, a été laissé libre lundi en France en attente de l’examen d’une demande d’extradition du Burkina Faso dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998, a annoncé son avocat, Pierre-Olivier Sur. François Compaoré, 63 ans, avait été arrêté dimanche à l’aéroport parisien de … Lire la suite