An II du putsch : Le message du président du Faso

Ceci est le message du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré à l’occasion de l’An 2 du putsch de septembre 2015.

Chers compatriotes
Démocrates et patriotes du Burkina Faso
La journée du 16 septembre qui marque le deuxième anniversaire de l’héroïque résistance de notre peuple au putsch de 2015, m’offre l’occasion de saluer la mémoire de nos martyrs tombés sur le champ d’honneur pour préserver notre dignité et promouvoir les idéaux de notre patrie commune, le Burkina Faso.
La Nation reconnaissante les a logés au Panthéon de notre histoire commune et j’adresse à leurs parents et proches, ainsi qu’à tous les blessés, l’expression de notre solidarité et de notre proximité.
Grâce à leur audace et à leur engagement, notre pays a réaffirmé aux yeux du monde son attachement profond à la liberté, à la justice, à la démocratie et à l’Etat de droit.
Par la même occasion, notre Peuple a montré à souhait son aversion pour les coups d’Etat et les dictatures déguisées en régimes démocratiques.
La participation active de la jeunesse, des organisations politiques, de la société civile, des syndicats, des Forces de Défense et de Sécurité, et la contribution des autorités coutumières et religieuses à cette résistance populaire face à l’imposture nous imposent désormais un devoir, celui de la fidélité aux aspirations profondes de notre peuple.
Peuple du Burkina Faso
C’est un bel exemple d’unité, de solidarité et de courage face au danger qui mérite de faire école. Cette mobilisation exceptionnelle qui a permis de défendre les institutions de la République doit continuer à inspirer notre combat actuel contre le terrorisme, le grand banditisme et les trafics transfrontaliers de tous ordres qui sapent nos efforts de développement.
C’est la preuve aussi que nous sommes capables de compter d’abord sur nous-mêmes, sur les ressorts internes de notre peuple pour faire face aussi bien aux menaces internes qu’externes.
Car, seul un peuple mobilisé et conscient de son destin peut se montrer aussi intransigeant comme vous l’avez démontré tout au long de la résistance au coup d’Etat du 16 septembre 2015.
C’est pourquoi la réconciliation nationale, tout en restant une priorité doit être fondée sur la vérité et la justice pour qu’enfin, dans un même élan, tous les fils et filles du Burkina Faso tournent définitivement les pages sombres de notre histoire. J’en suis profondément attaché.
Nous avons un devoir de fidélité aux valeurs d’intégrité, de bravoure et de témérité qui forment le socle de notre Burkindlum. Burkinabè et fiers de l’être, nous nous devons donc de rester attachés à la source et au sens de ce qui nous lie à notre patrie. Servir la patrie, c’est prendre en main notre destin, renforcer l’Etat de droit et consolider le « vivre ensemble ».
La grandeur d’un peuple, c’est aussi d’avoir fait de grandes choses dans le passé. J’ai l’intime conviction que le Burkina Faso ne peut se construire qu’avec l’engagement patriotique de chacun et de tous, aujourd’hui et demain.
Je tiens à rappeler que le Burkina Faso de l’aspiration profonde de notre peuple ne saurait se construire dans l’incivisme, le désordre et le délitement des valeurs morales et sociales.
Au-delà de nos colères parfois sincères, de notre impatience compréhensible, voire de nos craintes, sommes toutes légitimes, nous ne devons pas perdre de vue l’essentiel qui est de préserver la foi en nous-même et à la capacité de notre peuple à unir ses forces pour accomplir notre destin commun.
Ensemble, nous devons retrouver la sérénité pour affronter les nombreux défis, notamment sécuritaires et de développement qui sont les nôtres.
C’est pourquoi, je veillerai avec toute la rigueur qui sied, au respect des valeurs républicaines qui fondent notre « communauté de destin ».
J’invite donc les populations des villes et des campagnes, les agents de l’Etat, les travailleurs du public et du privé à renouer avec les valeurs de probité, d’efficacité, de responsabilité et de dialogue.
Peuple du Burkina Faso
Les nombreuses épreuves que notre pays a vécues ces dernières années doivent contribuer à raffermir notre foi en l’unité nationale. C’est le lieu de saluer toutes les initiatives notamment les marches silencieuses, la chaîne de lumière, que des Burkinabè, sans calcul quelconque et guidés par le patriotisme ont régulièrement organisées pour montrer que nous restons debout et demeurons des résistants face à la volonté de déstabilisation de notre pays.
Ces épreuves doivent nous permettre de retrouver la maîtrise de notre destin, la fierté de notre attachement individuel et collectif aux valeurs qui font la grandeur de notre Nation.
Chers compatriotes
La commémoration du deuxième anniversaire de la résistance au coup d’Etat du 16 septembre 2015 nous rappelle que la liberté et le renouveau démocratique que nous vivons aujourd’hui ont été sauvegardés au prix du sang de nos martyrs. C’est la preuve qu’il n’y a pas d’avenir pour un peuple qui ne consent pas de sacrifices.
Pour ce qui me concerne, je continuerai à travailler pour garantir les libertés fondamentales à chacune et à chacun de nos compatriotes.
C’est le lieu pour moi de réitérer mes encouragements à notre Armée nationale et aux forces de sécurité pour leur loyalisme, leur abnégation et leur professionnalisme dans l’exécution de leurs missions.
Je les invite à continuer, dans le respect de la Constitution et des lois de la République, à défendre l’intégrité de notre territoire, à assurer la sécurité des personnes et des biens et celle des institutions de la République.
A vous tous, Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur, nourris à la sève du devoir de mémoire qui nous incombe, j’en appelle à plus d’engagement et de veille citoyenne pour relever tous les défis qui se dressent et qui se dresseront sur notre marche déterminée pour la liberté, la démocratie, la justice, la réconciliation nationale et la prospérité partagée.
Peuple du Burkina Faso
Sans distinction d’opinions politiques, de religions, de croyances ou de conditions sociales, nous avons la responsabilité, individuellement et collectivement, de consolider la paix, de promouvoir par le travail le développement économique et social au profit de tous.
C’est à ce prix que nous serons à la hauteur des attentes de notre peuple dont nous ne devons jamais trahir la lutte et les aspirations.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Roch Marc Christian KABORE
Président du Faso

Élection à la présidence de l’Assemblée Nationale: Cette élection est entachée d’irrégularités très regrettables dans un Etat de droit

Ce vendredi 08 septembre 2017 le nouveau Président de l’Assemblée nationale a été élu avec un score de 81,88% des votants, soit plus de la majorité très confortable des (4/5) quatre cinquième des députés.

Cette élection est certes entachée d’irrégularités très regrettables dans un Etat de droit démocratique, mais je pense qu’elle nous indique au moins que c’est le temps maintenant de repenser profondément notre vivre-ensemble en vue de la consolidation de l’unité nationale.

Pour cela je souhaite que le ton soit donné par Son Excellence Monsieur le Président du Faso par le rétablissement de la légalité constitutionnelle, en nommant un nouveau Premier Ministre au sein de la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale conformément à l’article 46 de la Constitution.

Ne m’en voulez pas « raa ning’m talé yé »

Ouagadougou, le 10 septembre 2017

Harouna DICKO

Succession de Salif Diallo: Voici le discours du nouveau Président de l’Assemblée Nationale

Le nouveau Président de l'Assemblée Nationale du Burkina Faso est désormais connu: il s'agit de Dr Alassane SAKANDE. Il a été élu avec 104 voix Pour, 02 contre, 2 Nuls et 19 abstentions. Son mandat prend immédiatement effet et court jusqu’à la fin de la 7e législative, en 2020. En intégralité, voici le discours qu'il a tenu devant les parlementaires.
"Il est des successions dont on aurait voulu se passer. Et la nouvelle responsabilité qui m’échoit en ce jour de vendredi 8 septembre 2017 en est l’éloquente illustration. Il est des hommes politiques dont on admire l’action mais dont on redoute de porter le legs. Est de ceux-là, celui dont nous continuons de pleurer la brutale disparition, Son Excellence Monsieur Salifou DIALLO.
Ensemble, observons une minute de silence en la mémoire de l’illustre disparu.
Honorables députés
Mesdames et Messieurs ;
Nous voilà au terme d’une session extraordinaire qui s’achève consécutivement au deuil qui nous afflige depuis la douloureuse date du 19 août 2017, jour du décès du Président de l’Assemblée nationale, son Excellence Monsieur Salifou DIALLO.
L’homme politique que la nation entière continue de pleurer, la figure tutélaire de la Représentation nationale qui s’en est allée, homologue qui nous a quitté, fut par dessus tout, une volonté.
Une volonté de servir l’Etat, toujours avec l’ardeur qu’on lui connaissait, parfois au péril de sa santé et finalement au péril de sa vie.
Je voudrais alors saluer la mémoire de l’homme d’Etat mais aussi rendre hommage à celui qui a passé près de deux années au parlement mais dont l’action à la tête de notre institution aura inexorablement valeur de référence dans l’histoire parlementaire de notre pays.
Cette institution qu’il a tant aimée, il l’a voulue grande, noble et ouverte. Il l’a voulue consensuelle et au-dessus des partis, des forces politiques, des clans et des intérêts partisans. Enfin il a voulue comme un instrument de justice sociale et de protection des plus faibles.
Le Président Salifou DIALLO a donné un cap, dessiné un horizon, préfacé une vision, impulsé une dynamique. De lui, il restera le souvenir d’un modèle d’engagement qui doit continuer à guider notre mission commune.
Qui pourrait bien remplacer une telle personnalité ? Maintenant que Salifou DIALLo est entré dans le cénacle des héros nationaux, la meilleure façon de déclamer son geste, de lui rendre hommage, de perpétuer sa mémoire, c’est de méditer le message qu’il nous a laissé.
Honorables députés
Pour ma part, je fais le serment devant vous, mes collègues, de marcher avec vous dans les sillons tracés par notre illustre Président Salifou DIALLO.
Oui, je prends engagement, devant vous, chers collègues de rattacher mon action à la vision politique de mon devancier.
La charge qui est désormais la mienne est certes noble mais ô combien périlleuse. Comme un enfant qui apprend à marcher, je trébucherai, je tituberai, je tomberai même peut-être, mais jamais, oui jamais, je ne m’écarterai de la voie ouverte par celui dont le souvenir fondera mon action. Je mesure l’énormité de ce pari. Mais je le prends en toute confiance, sachant qu’il est aussi le vôtre.
Alors, je tends la main à l’ensemble des députés, sans distinction d’appartenance politique ou idéologique afin de relever le pari d’une législature qui saura apporter des réponses aux attentes des populations.
Cet impératif passe par l’esprit d’inclusion et de cohésion, la culture du résultat, et la quête permanente de l’intérêt général. Salifou DIALLO en avait faits les principes cardinaux de sa gestion.Je me les approprie.
Je ne terminerai pas mon propos sans remercier les membres du bureau de l’Assemblée nationale avec à sa tête le Premier vice-président Bénéwendé Stanislas SANKARA pour tous les efforts consentis tout au long de cette période difficile.C’est sur cette note d’appel au rassemblement que je déclare close la présente session extraordinaire Je vous remercie.
Député Bala Alassane SAKANDE"

Politique: Allassane Sakandé nouveau président de l’assemblée Nationale

Le député Bala Alassane Sakandé a été élu vendredi, président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, en remplacement du Dr Salifou Diallo, décédé le 19 août 2017 en plein mandat.

Bala Alassane Sakandé (48ans) était l’unique candidat à la présidence de l’Assemblée nationale du Burkina Faso.

104 députés ont voté pour, 19 se sont abstenus et deux ont voté contre. Deux bulletins nuls ont été enregistrés.

Le député Sakandé occupait depuis le début de la législature en décembre 2015, le poste de président du groupe parlementaire MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, au pouvoir, 55 députés).

M. Sakandé est considéré comme un fidèle lieutenant du président Roch Kaboré depuis l’époque (dans les années 1995) où ils travaillaient à l’ex Banque internationale du Burkina (BIB).

Bala Alassane Sakandé remplace Dr Salifou Diallo, décédé le 19 août 2017 à Paris en France.

Politique: des taupes de Salif au sein de l’UPC démasqués

Nos confrères du Soir dévoile sur sa page Facebook une note secrète de l'UPC qui révèle des députés taupes au sein du partit. Ces taupes étaient acquises à la Cause de l'ex président de l'assemblée nationale Salifou Diallo. Cette lettre que nous vous proposons in ex tenso dévoile également la réaction du député Jacques Palenfo lors du vote de la loi PPP.
" La disparition de salif Diallo a des conséquences au-delà du MPP et du parlement. Un des partis où cet événement aura un impact certain, c’est l’UPC
Ce n’est un secret pour personne que Salif avait déclaré la guerre à Zeph et montait un plan machiavélique pour détruire l’UPC ( cf Courrier confidentiel) avant la présidentielle de 2020/Salif avait commencé à organiser un réseau de taupes au sein du parti ; notamment au sein du groupe parlementaire. L’épisode du vote de la loi sur les PPP avait permis de voir l’action de ce réseau à travers le comportement des députés Elysée Kiemdé et Jacques Palenfo.
Le premier, bien que exclu du parti, a continué d’agir pour le compte de Salif en contactant des députés pour leur demander de se joindre à lui et lancer une opération contre le parti au moment de la rentrée parlementaire de Septembre.
Les députés « salifistes » devaient rester au sein du parti sans démissionner pour ne pas perdre leur smandats. Pendant ce temps, Salif travaillerait sur son fameux parti de gauche qui devait réunir une partie des Sankaristes, des CDPistes, des exclus de l’UPC comme Armand Ouali, des anciens PCRVistes qui ne croient plus en leur parti, et des gens cooptés individuellement. Les députés UPC et CDP qui ont signé lé pacte devaient démissionner 6 mois avant la fin du mandat pour rejoindre le nouveau parti et se présenter aux législatives de 2020 sous la nouvelle bannière. Même la question de la présidentielle de 200 était en débat car il n’est pas sur que le nouveau parti allait soutenir le candidat officiel du MPP.
Depuis le début de l’opération, des taupes de l’aile Roch, infiltrées dans le camp Salif, informaient régulièrement Zeph des agissements de ces députés dans les moindres détails. Certains députés ont immédiatement rendu compte à la direction du parti dés qu’ils ont été contactés.. D’autres ont gardé le secret. Et un petit nombre avait donné son accord formel. Avec la mort de Salif Diallo, l’opération tombe à l’eau et certains députés qui étaient prêts à s’embarquer dans l’aventure sont aujourd’hui déboussolés.
Depuis la mort de Salif, les langues commencent à se délier et on en sait un peu plus sur la personnalité de ceux qui étaient prêts à trahir leur parti. Outre le député Jacques Palenfo qui travaillait en étroite liaison avec Elysé Kiemdé, d’autres députés sont mis en cause :
- (...........)
La perspective s’éloigne définitivement car il est à parier que le nouveau PAN quel qu’il soit, ne prendra pas le risque de se lancer dans les opérations de déstabilisation des partis d’opposition . Il n’en aura même pas les moyens. Et le MPP est dans un tel désarroi que pour l’instant, la priorité pour le PF et le Président intérimaire du parti sera d’abord de reprendre les choses en main au niveau parti.
Que va faire l’UPC des « taupes » de Salif ? Une enquête serait en cours afin de dresser la liste complète des « traitres ». Une source interne estime que certains de ces « taupes » étaient tellement discréditées au niveau de leurs provinces qu’il n’est même pas sur que le parti aurait gagné à les positionner comme tête de liste. La direction n’entend pas laisser passer les choses, d’autant plus qu’elle sait que ces taupes n’ont plus aucune alternative."

Source lesoir

Odinga menace de boycotter le nouveau scrutin

Le leader de l’opposition kenyane a menacé de boycotter la présidentielle prévue le 17 octobre après l’annulation par la Cour Suprême de celle du 8 août. Raila Odinga exige des « garanties légales et constitutionnelles » pour prendre part au scrutin. Il n’a pas détaillé ses exigences. La semaine dernière, la Cour suprême a annulé les résultats du … Lire la suite

Élection du président de l’AN :  » Est-ce un mépris ou une violation délibérée de la Constitution  » ? Harouna Dicko

" Monsieur le Premier Vice-président,
Le mercredi 30 août 2017, vous avez présidé la clôture d’une prétendue « session spéciale » ouverte semble-il le dimanche 20 août 2017, pourtant ce jour vous aviez convoqué les députés à une « rencontre extraordinaire ». Aussitôt le lendemain 31 août 2017, vous avez présidé l’ouverture d’une session extraordinaire faisant référence à l’article 88 de la Constitution en vue de l’élection du nouveau Président de l’Assemblée nationale le vendredi 08 septembre 2017.
Est-ce un mépris ou une violation délibérée de la Constitution qui dispose à son article 92 « qu’en cas de vacance de la Présidence de l’Assemblée nationale par décès, démission ou pour toute autre cause, l’Assemblée nationale élit dans les conditions fixées à l’article 91, un nouveau Président dans les quinze jours qui suivent la vacance si elle est en session. Dans le cas contraire, elle se réunit en session extraordinaire dans les conditions fixées par le Règlement » ?
N’est-il pas évident:
1- que pour l’élection du nouveau Président de l’Assemblée en cas de vacance par décès, on doit plutôt se référer à cet article 92 de la Constitution qui :
 fixe le délai immuable des quinze jours qui suivent la vacance pour la tenue effective du scrutin ?
 indique l’article 91 pour les majorités requises selon le 1er ou le 2e tour du scrutin ?
 ordonne la tenue d’une session extraordinaire si l’Assemblée n’est pas en session en laissant le soin au Règlement de fixer les conditions pour la convocation de cette session extraordinaire ?
2- que pour la convocation de cette session extraordinaire, le Règlement fixe une seule condition en disposant à l’alinéa 3 de son article 17, qu’elle (l’Assemblée nationale) se réunit de plein droit c'est-à-dire sans que cela ne soit règlementairement demandé par le Premier Ministre ou par la majorité absolue des députés ?
Cette session extraordinaire pour élire le nouveau Président à l’article 92 de la Constitution, qui est convoquée de plein droit en vertu de l’article 17 du Règlement, n’est-elle pas différente :
1- de la session extraordinaire courante à l’article 88 de la Constitution qui elle, est convoquée non pas de plein droit mais par le Président de l’Assemblée à la demande du Premier Ministre ou à celle de la majorité absolue des députés sur un ordre du jour classique tel déterminé à l’article 84 de la Constitution ( voter la loi, consentir l’impôt ou contrôler l’action du Gouvernement) ?
2- de la session spéciale à l’article 51 de la Constitution qui est convoquée uniquement pour que le Président du Faso communique avec l’Assemblée nationale hors session ?
Monsieur le Premier Vice-président,
La vacance de la Présidence de l’Assemblée nationale n’a-t-elle pas été ouverte le 19 août 2017 avec les deux communiqués officiels de la Présidence du Faso et du Bureau de l’Assemblée qui ont annoncé le décès de Monsieur Salifou DIALLO Président de l’Assemblée nationale ?
L’Assemblée nationale ne devrait-elle pas se réunir en session extraordinaire de plein droit pour organiser les obsèques du défunt Président et procéder au plus tard le 31 août 2017 à l’élection du nouveau Président au scrutin uninominal, secret, à la tribune, et à la majorité absolue des membres au 1er tour ou à la majorité simple au 2e tour conformément aux dispositions la Constitution et au Règlement ?
Avez-vous été influencé par la voix moins autorisée au niveau universitaire que celles des Professeurs Yarga Larba et Aboubacar Sango pour parler des articles 92 de la Constitution et 17 du Règlement de l’Assemblée sur lesquels moi j’avais déjà opiné ?
Juste pour ma compréhension « sokré la bangré » "
Ouagadougou, le 03 septembre 2017
Harouna DICKO

Décès de Salifou Diallo : Le message de condoléances de la CODER

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris ce samedi 19 aout 2017 à l’aube, le décès survenu quelques heures plus tôt à Paris (France) de son Excellence Dr Salifou DIALLO, Président de l’Assemblée Nationale et Président du Mouvement du Peuple pour le Progrès.
De façon unanime, SE Dr Salifou DIALLO est reconnu comme étant un homme politique de grande conviction et un véritable battant. Ce sont d’ailleurs ces qualités qui lui ont valu d’occuper de très hautes et prestigieuses fonctions au sommet de notre État. Homme politique averti et visionnaire, il a toujours nourri des ambitions de paix et de développement pour son pays, le Burkina Faso et a toujours été de toutes les batailles pour l’enracinement de la démocratie au Burkina.
Les membres de la CODER ont encore en mémoire, l’audience chaleureuse et fructueuse qu’il nous a accordée, le mercredi 29 mars 2017. Ce fut pour notre délégation une formidable séance de travail au cours de laquelle, SE Dr Salifou DIALLO nous a réaffirmé son intérêt et son engagement à œuvrer pour une réconciliation franche et sincère des filles et fils du Burkina Faso. Il nous avait assuré de sa disponibilité à accompagner l’œuvre de la CODER et avait promis de jouer pleinement le rôle qui est le sien pour cette noble cause. Son décès est donc, pour nous comme pour tout le peuple burkinabè, une immense perte.
La Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale (CODER) présente ses sincères condoléances à la famille DIALLO, au Mouvement du Peuple pour le Progrès, à l’Assemblée Nationale et à tout le peuple burkinabè.
Puisse le tout puissant l’accueillir et que son âme repose en paix.
Justice-Réconciliation-Paix
Le Président
Achille M. TAPSOBA

Élection du Nouveau président de l’assemblée Nationale: Qui peut prétendre?

Dans cette analyse, le juriste Amadou Traoré explique comment va se faire l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale et aussi pourquoi il est difficile, voire impossible pour un élu actuellement en dehors du parlement de pouvoir postuler au poste.
« Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre ; il suffit juste de dire ce que l’on pense ». Citation de Martin Luther King.
Le décès du Président de l’Assemblée nationale le 19 août 2017 ouvre la vacance du poste auquel il doit être pourvu par vote. Les questions récurrentes qui se posent sont celles de savoir qui peut être candidat et dans quel délai l’élection du nouveau président doit être organisée.
Deux textes essentiels régissent le processus d’élection du Bureau de l’Assemblée nationale et partant, de son Président. Il s’agit de la Constitution qui pose les principes généraux de l’exercice de la fonction, et du Règlement de l’Assemblée nationale qui, non seulement fixe les modalités et la procédure de l’élection, mais aussi encadre et guide toute l’action parlementaire.
Il ressort de ces dispositions cadres que le Président de l’Assemblée nationale est élu pour toute la législature tandis que les vices Présidents et les autres membres du Bureau sont élus pour un an renouvelable éventuellement. Le nouveau Président dont l’élection est attendue siégera tout naturellement pour le reste de la législature. 
Les lignes ci-dessous donneront des éléments d’appréciation sur les modalités et la procédure de son élection.

I. Cadre légal de l’élection du Président de l’Assemblée nationale.
En début de chaque législature et immédiatement après l’adoption du Règlement de l’Assemblée nationale, il est procédé en séance publique à l’élection du Bureau de l’Assemblée nationale dont le Président lui-même. Cette élection qui se déroule en application du Règlement n’a lieu qu’après la validation des pouvoirs de la majorité absolue des députés.
Le Bureau de l’Assemblée nationale comprend, outre le Président, cinq Vice-présidents, huit Secrétaires parlementaires, un premier Questeur et un deuxième Questeur.
Suivant Résolution n°001-2016/AN du 11 janvier 2016, les députés de la législature en cours ont adopté leur Règlement. 
En cas de vacance dans le Bureau de l’Assemblée nationale par suite de décès, de démission ou pour toute autre cause prévue aux articles 91, 92, 93 ou 94 de la Constitution, il est pourvu au remplacement du membre indisponible au regard des articles de base 13, 14, 15, 16 et 17 dudit Règlement.

II. Délai légaux de l’élection d’un nouveau Président de l’Assemblée nationale
Les périodes de tenue des sessions ordinaires de l’Assemblée nationale sont prévues à l’article 87 de la Constitution. Avec le décès de son Président, l’on aurait pu penser que l’Assemblée attendrait l’ouverture de la session ordinaire du mois de septembre 2017 afin de pourvoir à son remplacement. 
Cependant, les articles 17 du Règlement et 92 de la Constitution règlent la question. L’article 17 du Règlement dispose en son point 3 que « 3- En cas de vacance de la Présidence de l’Assemblée nationale par application des articles 91, 92 ou 93 de la Constitution, l’Assemblée nationale élit un nouveau président dans les quinze jours qui suivent la vacance si elle est en session. Dans le cas contraire, elle se réunit de plein droit. »
L’article 92 de la Constitution va plus loin en précisant qu’il peut être procédé à l’élection du Président de l’Assemblée en session extraordinaire comme suit : « En cas de vacance de la présidence de l’Assemblée nationale par décès, démission ou pour toute autre cause, l’Assemblée nationale élit, dans les conditions fixées à l’article 91 ci-dessus, un nouveau Président dans les quinze jours qui suivent la vacance si elle est en session. Dans le cas contraire, elle se réunit en session extraordinaire dans les conditions fixées par le Règlement. »
Pour la situation en cours, l’Assemblée nationale n’étant pas en session, elle ne pourra que se réunir en session extraordinaire pour élire son Président. Au regard des dispositions constitutionnelles et règlementaires, elle ne parait plus enfermée dans un délai de quinzaine comme en période de session, même si elle doit faire diligence pour y pourvoir rapidement. Cette absence de délai s’explique par le fait que les députés peuvent être éloignés durant l’intersession alors que les textes exigent le vote d’une majorité qualifiée pour que l’élection soit validée.
En effet, l’article 91 de la Constitution auquel l’article 92 renvoie dispose en son paragraphe 2 que « Le Président de l’Assemblée nationale est élu, à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale au premier tour ou à la majorité simple au second tour, pour la durée de la législature. Il est rééligible une seule fois. ». La présence de la majorité absolue de l’ensemble des députés est donc nécessaire pour l’élection.

III. Candidature à la Présidence de l’Assemblée nationale
Depuis le décès du Président en exercice de l’Assemblée nationale, il est de plus en plus question du retour au parlement de certains députés titulaires non siégeant qui, exerçant de hautes fonctions en dehors de l’Assemblé nationale, avaient laissé le siège à leurs suppléants. Ils demeurent toujours des députés et l’article 94 de la Constitution dispose à leur propos que « Tout député appelé à de hautes fonctions est remplacé par un suppléant. La liste des hautes fonctions est déterminée par la loi.
S’il cesse d’exercer ses fonctions au plus tard à la fin de la moitié de la législature, il peut reprendre son siège ; au-delà de cette date, il ne peut le reprendre qu’en cas de vacance de siège par décès ou démission du suppléant. »
La législature actuelle n’ayant pas encore atteint la moitié, un député titulaire non siégeant pourrait effectivement être tenté de briguer la Présidence de l’Assemblée nationale. Il lui faut pour cela obtenir la démission de son suppléant siégeant pour valider son mandat avant de postuler à la présidence.
Une session ordinaire n’est pas nécessaire pour valider le mandat d’un député. En effet, l’article 12 du Règlement dispose en ses points 1 et 2 que : « 1. Le Président informe l’Assemblée nationale dès qu’il a connaissance de cas de vacances de sièges pour l’une des raisons suivantes : décès, démission ou toute autre raison qu’une invalidation. Il proclame validé le mandat des suppléants des députés dont les sièges sont devenus vacants ; il en fait notification au Gouvernement. 
2- Les noms des nouveaux députés sont annoncés à l’Assemblée nationale à l’ouverture de la séance suivante… »
Au regard de cette disposition, le mandat d’un député non siégeant peut donc être validé au cours de toute session régulièrement convoquée, en temps normal.
Cependant, une lecture croisée du Règlement de l’Assemblée nationale et de la Constitution induit que pour être candidat à la présidence au stade actuel, il faut être député siégeant, ce qui exclut les élus exerçant des fonctions en dehors du Parlement. 
En effet, l’article 11 du règlement de l’Assemblée nationale dispose en son point 1 que : « 1- Tout député dont les pouvoirs ont été vérifiés, peut se démettre de ses fonctions. Le Président de l’Assemblée nationale a seul qualité pour recevoir la démission d’un député. Il en fait part à l’Assemblée... ». Le terme « a seul qualité pour recevoir » fait du Président de l’Assemblée en exercice le destinataire exclusif de toute démission d’un député, exclusivité liée à son statut d’unique membre du Bureau élu pour toute la législature. 
L’on en déduit à contrario que dans la situation actuelle, aucune démission n’est possible avant la désignation d’un nouveau Président en bonne et due forme parce que les pouvoir du Vice-Président, Président par intérim ne lui permettent pas de la recevoir valablement. Il se trouve quelque peu dans la situation du Président d’une Assemblée nationale sortante qui a qualité pour convoquer les députés nouvellement élus en application de l’article 5 du Règlement sans toutefois disposer de pouvoir pour se prononcer sur les questions de fond.
Les députés titulaires non siégeant ne pourront donc pas revenir au parlement en cette période intérimaire pour participer à la course au perchoir.
L’article 171 du Règlement de l’Assemblée nationale dispose en son point 1 que « 1- Le présent Règlement ne peut être modifié que si la proposition écrite en est faite par au moins dix députés. ». Une modification du Règlement demeure donc possible formellement, brèche par laquelle un tiers intéressé peut tenter de mettre en pole position des candidats non siégeant. Cependant, l’absence d’un Président de l’institution parlementaire constituera un frein à l’aboutissement d’une telle modification majeure. 
Enfin, d’un point de vue pratique, il est malaisé d’admettre qu’un député puisse faire valider son mandat et postuler à la Présidence de l’Assemblée au cours d’une même session.

IV. Portée des dispositions électives
L’article 155 de la Constitution dispose en son paragraphe 1 que : « Les lois organiques et le règlement de l’Assemblée nationale, avant leur promulgation ou leur mise en application, doivent être soumis au Conseil constitutionnel. »
Cet article induit deux observations. La première est que les dispositions électives du Bureau de l’Assemblée nationale contenues dans le Règlement de l’Assemblée nationale ont valeur égale aux dispositions d’une loi organique. La deuxième est que lesdites dispositions électives sont d’interprétation stricte sous le contrôle du Conseil constitutionnel. Leur application à la lettre est la seule condition d’une élection régulière, transparence et sans accrocs du nouveau Président de l’Assemblée nationale.
Conclusion
Au regard des dispositions ci-dessus citées, une candidature inconvenante pourra difficilement passer entre les mailles du formalisme et de la procédure d’élection prescrite pour accéder à la Présidence de l’Assemblée nationale, si toutefois les acteurs politiques sont attachés au respect de la légalité. 
Autrement, un forcing visant à assurer la promotion de candidatures externes ne manquera pas d’entamer la cohésion des groupes politiques de l’Assemblée et de permettre à un troisième larron rassembleur de tirer son épingle du jeu. 
Les jours prochains nous édifieront sur la désignation du Président de l’Assemblée nationale dont on n’a peut-être pas fini de parler.
Amadou TRAORE
Juriste

Salifou DIALLO repose à Ouahigouya, la terre qui l’a vu naître

Le corps du Docteur Salifou DIALLO a été porté en terre à Ouahigouya, sa ville natale, ce vendredi 25 août 2017. Il a eu droit à un ultime hommage sur la place de la Nation en présence du Président du Faso, accompagné de son homologue nigérien, de leurs épouses et de nombreuses personnalités de marque du Burkina et venues de pays amis.

La place de la Nation de Ouahigouya a rarement accueilli autant de monde que la foule de ce vendredi 25 août 2017. La population de la région est sortie pour saluer la mémoire du Docteur Salifou DIALLO. C’était l’occasion pour les intervenants à la tribune de dépeindre les différentes facettes de l’homme.

Les autorités coutumières et religieuses ont salué les efforts du regretté Salifou DIALLO pour la préservation de la cohésion sociale entre les fils et filles de la région. Le représentant des opérateurs économiques a magnifié ses actes en faveur du développement du secteur des affaires.

Dans le témoignage des collègues de travail et des amis, l’on a pu noter l’engagement du défunt pour la préservation de l’environnement, la promotion du sport, et l’autonomisation de la femme et surtout le développement du monde rural. 


Le Premier ministre, Monsieur Paul Kaba THIEBA a, au nom du gouvernement burkinabè, salué celui dont « la vie entière a été un combat constant pour la justice sociale, pour la liberté, pour la démocratie et pour le développement de notre pays ». Pour le chef du gouvernement, avec la disparition de Salifou DIALLO, notre pays a perdu « l’un de ses meilleurs fils, l’un des meilleurs serviteurs de l’Etat ». 


Au cours de la cérémonie d’hommage, la dépouille mortelle du Docteur Salifou DIALLO, a eu droit à un défilé militaire exécuté par différentes sections des Forces de Défense et de Sécurité. Après un détour à la grande mosquée de la cité de Naaba Kango pour la prière du vendredi, la dépouille est arrivée à son domicile au secteur 10.

Avant l’inhumation, les camarades politiques par la voix de Monsieur Simon COMPAORE, le premier vice-président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) ont réaffirmé « leur engagement à rester unis et soudés autour du Président du Faso » et à poursuivre les chantiers qu’il avait déjà engagés. Avec du trémolo dans la voix, signe d’une émotion à peine contenue, Me Bénéwendé SANKARA a souligné parmi les qualités de l’homme, « l’éloquence du cœur et le courage de la vérité », avant de fondre en larmes. 


L’assemblée fut submergée d’émotion et les piques des parents à plaisanterie n’ont pas réussi à dérider les mines. C’est dans cette ambiance d’adieux que le Docteur Salifou DIALLO, Président de l’Assemblée nationale a été porté en terre à 14 heures 35 minutes.


Le Président du Faso et son homologue du Niger ont présenté leurs condoléances à la famille du défunt avant de quitter la ville de Ouahigouya.
La Direction de la Communication de la Présidence du Faso