A la veille de la 6e Conférence au Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la République de Côte d’ivoire, le Président du Faso s’est entretenu avec des journalistes des deux pays. Il s’agit des journalistes de Sidwaya, de Fraternité Matin, du quotidien Le Pays et de L’Intelligent d’Abidjan. Sans langue de bois, le chef de l’Etat a abordé entre autres, les questions de développement, de justice, des liens de coopération qui unissent les deux pays : le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire.
Le Président Roch Marc Christian KABORE est revenu sur la qualité des relations entre les deux pays. Il a salué cette coopération exemplaire qui embrasse « tous les domaines aussi bien au plan économique, au plan politique, qu’au plan de la coopération sécuritaire ». Le chef de l’Etat a aussi confié que lors des prises de décisions importantes dans les grands ensembles auxquels les deux pays appartiennent, lui et son homologue ivoirien privilégient la concertation afin d’harmoniser leurs points de vue.
La dernière Conférence au Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) s’est tenue à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire du 25 au 29 juillet 2016. La rencontre avait été sanctionnée par la signature de 13 accords relatifs entre autres à l’énergie, les hydrocarbures, l’autoroute Abidjan-Ouagadougou, la poste, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.
Selon le Président du Faso, « la mise en œuvre de ces accords se déroule bien », malgré quelques difficultés mineures. Il s’est voulu rassurant quant à la volonté politique de part et d’autre de conclure ces accords.
« Les points importants sur lesquels nous sommes tenus de poursuivre les discussions portent sur des projets structurants tels que l’autoroute Ouagadougou-Abidjan. C’est également des questions qui sont relatives au chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Tambao. Ce sont des questions relatives à l’approvisionnement en énergie électrique et en hydrocarbure », a indiqué le Président Roch Marc Christian KABORE.
Il a précisé que les échanges durant le 6e TAC permettront justement de faire le point de l’évolution de ces questions, d’identifier les goulots d’étranglement en vue de trouver des solutions durables.
Revenant sur les détails des projets structurants, le Président du Faso a noté que « le chemin de fer est confronté au problème de la réhabilitation de la voie entre Abidjan, Ouagadougou-Kaya ». Ce projet est marqué par l’intervention d’un opérateur privé. Les ministres des Transports entretiennent des discussions avec ce dernier pour faire avancer le dossier, mais cela n’exclut pas que « les chefs d’Etat s’impliquent directement dans la discussion avec le groupe Bolloré autour de cette question pour nous éviter déjà la dégradation continue de la voie entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso », a indiqué le chef de l’Etat burkinabè.
« Concernant Tambao, vous savez que ce projet a connu des difficultés du côté du Burkina du fait du non-respect des engagements de la part de celui qui avait eu le projet. Nous sommes aujourd’hui en procès sur ce dossier. Par conséquent, pour nous, l’urgence est la réhabilitation de la voie pour permettre que de façon continue et fluide, nous puissions poursuivre le transport de nos produits », a détaillé le Président du Faso.
Se prononçant sur le projet de l’autoroute, le chef de l’Etat a fait remarquer qu’en Côte d’Ivoire, la question de l’autoroute a une évolution importante. Le Burkina Faso a effectivement inscrit ce programme dans ses priorités. « Nous avons déjà fait l’étude technique
de faisabilité de Ouagadougou jusqu’à Bobo-Dioulasso. L’UEMOA finance une partie de l’étude sur Abidjan jusqu’à Bobo-Dioulasso. Maintenant, je dois pouvoir dire que nous avons inscrit dans le cadre du Partenariat Public-Privé (PPP) le démarrage des travaux entre Ouagadougou et Koudougou. Déjà, nous avons procédé à la pré-sélection des entreprises qui pourront faire ce travail et après, nous pourrons passer à la sélection à travers l’examen des propositions et signer ce partenariat qui va permettre de démarrer cette première partie », a informé le chef de l’Etat.
Le Président Roch Marc Christian KABORE s’est également exprimé sur la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays. Pour lui, il faut arriver à concilier les questions de sécurité avec la libre circulation des personnes et des biens. L’exécutif burkinabè a pris l’engagement de réduire de 8 à 5 le nombre de postes de contrôle. La question est actuellement en examen par « une commission nationale de sécurité routière qui est présidée par le Premier ministre qui doit travailler à la prise de cette décision. Soyez assurés que malgré les questions de sécurité qui sont posées, nous allons travailler à alléger progressivement ces contrôles de manière à assurer cette fluidité », a rassuré le Président du Faso.
Le chef de l’Etat burkinabè s’est également prononcé sur l’occupation de certaines forêts ivoiriennes par les ressortissants burkinabè, notamment le Mont Péko. Il a révélé que « beaucoup de concertation ont été menées entre le Burkina Faso et la République de Côte d’ivoire à ce sujet ». Ces échanges ont permis de faire partir les occupants illégaux du Mont Péko et de les réinstaller en Côte d’ivoire. Certains désirent revenir dans leur pays d’origine. Toutes ces questions doivent être « traitées avec beaucoup de responsabilité », souligne le Président du Faso.
Abordant le menu du prochain TAC, le Président Roch Marc Christian
KABORE informe que la priorité sera de faire le point des engagements pris. Les participants auront également à rediscuter des projets structurants, « notamment l’autoroute, le chemin de fer, et également la question d’approvisionnement électrique et en hydrocarbure ».
La Direction de la Communication de la Présidence du Faso
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