L'idylle née entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro au lendemain de leur victoire sur Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, semble ne plus être au beau fixe.
On pourrait même dire qu'elle va de Charybde en Scylla, au vu des derniers développements de l'actualité politique en Côte d'Ivoire, ponctuée par des sorties musclées de partisans de Soro contre le parti au pouvoir.
Selon la Lettre du Continent (Lc) dans son édition N°757 du 12 juillet 2017, le chef de l'Etat ne cache plus son agacement face aux agissements du président de l'Assemblée nationale (Pan) et de ses proches.
Le journal informe que le 30 juin 2017 dernier, à la veille de son départ pour le sommet de l'Union Africaine (Ua) à Addis-Abeba, le président Ouattara s'est entretenu discrètement avec Guillaume Soro au palais présidentiel. Une rencontre qualifiée de « crispée », à laquelle a pris part le jeune frère du chef de l'Etat, Birahima Téné Ouattara alias '' Photocopie '', et qui a été l'occasion pour le chef de l'Etat de faire connaître ses griefs au tenant du perchoir en Côte d'Ivoire.
« Durant l'audience, Alassane Ouattara s'en est pris à trois collaborateurs de Soro : le président de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale, Sidiki Konaté ; le député Alain Lobognon ainsi qu'Affoussiata Bamba Lamine.
Alain Lobognon avait notamment publiquement demandé la relaxe des derniers '' prisonniers politiques '' dans le pays », écrit la Lc. Et ce serait là, l'une des sorties des proches de Soro qui fâchent le président de la République.
Il faut rappeler en effet que début juin dernier, le député de Fresco, et d'autres parlementaires proches du chef du parlement ivoirien lançait '' l'Alliance du 3 avril '', en référence au discours prononcé ce même jour par celui-ci à l'ouverture de la session ordinaire de l'Assemblée nationale.
Un discours consacré, pour une bonne part, au processus de réconciliation qui connaît quelques écueils à cause de certains dossiers judiciaires liés à la crise postélectorale. Alain Lobognon et ses paires s'en sont saisis pour lancer ce mouvement et appeler au rassemblement des fils et filles de la Côte d'Ivoire autour du pardon et de la réconciliation.
Le bimensuel d'informations de réseau souligne que « de nombreux collaborateurs du chef de l'Etat voient la création de ce mouvement, dont le nom renvoie au discours de rentrée parlementaire du patron de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), comme une vraie défiance envers le régime ».
De son côté, le camp Soro digère encore très mal les infortunes que le régime fait subir à certains de ses membres, suite à la découverte d'une cache d'armes dans une résidence à Bouaké, appartenant à Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul, le directeur du protocole du président de l'Assemblée nationale. Ce dernier, et deux éléments de la sécurité rapprochée de Soro, dont Adama Yéo et Youssouf Ouattara dit Kobo font l'objet d'une enquête judiciaire.