L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a affirmé mercredi avoir “échappé à plusieurs reprises à un viol” pendant son interpellation en avril 2011, accusant des soldats français d’avoir “photographié” ces scènes, lors de son procès pour crimes contre l’humanité à Abidjan.
“Le jour de mon arrestation j’ai été sauvagement agressée. J’ai vécu dans ma chair ce que c’est que d’être battue, tabassée, violentée”, a déclaré Mme Gbagbo à la barre, ajoutant être “particulièrement touchée par les violences faites aux femmes”.
“J’ai échappé à plusieurs reprises à un viol” en “public et en plein jour” et “tout ça était photographié par des soldats de l’armée française qui étaient là. Ils avaient leurs appareils et ils filmaient”, a-t-elle poursuivi.
L’ancienne Première dame a indiqué être “arrivée à l’hôtel du golf” à Cocody (Est d’Abidjan), le quartier général de campagne d’Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle de 2010, avec les cheveux “arrachés”.
« Ce sont des affirmations graves sans preuves, il n’y a que des contre-vérités, une déformation éhontée de la vérité » a martelé l’accusée, soulignant qu’on lui donnait « trop de pouvoir, même au-delà de celui de mon mari ».
« Monsieur le président, je suis devant cette Cour par la volonté du pouvoir et pour des crimes que je n’ai pas commis », a-t-elle lancé. « On m’accuse de faits qui ne sont pas établis » et pour lesquels « on affirme mon implication directe ».
À la barre, Simone Gbagbo a en outre déclaré que la « crise postélectorale est née du refus de M. Alassane Ouattara, aidé par les autorités françaises, de respecter la Constitution ivoirienne » à l’issue de la présidentielle.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme se sont retirées du procès, dénonçant leur marginalisation dans la procédure.