En Côte d’Ivoire, la justice a condamné l’ex-patron de la cellule antidrogue du port d’Abidjan, Armand Agnin Angbonon, pour son implication dans un réseau de trafic de cocaïne. Il écope de cinq ans de prison ferme, aux côtés de son frère et d’un autre officier de gendarmerie.
Le verdict est tombé le 5 mars 2025, au terme d’un procès à huis clos ouvert en novembre 2024.Les accusés ont été reconnus coupables d’avoir détourné 220 kg de cocaïne. Cette drogue provenait d’une saisie plus large de 1,56 tonne réalisée en février 2021. En conséquence, la quantité volée représente une part importante de la saisie totale.
En outre, la valeur estimée de la drogue volée dépassait 25 milliards de francs CFA, soit environ 38 millions d’euros. Toutefois, ce montant aurait été bien plus élevé après la revente au détail, ce qui démontre l’ampleur du trafic.
Par ailleurs, six autres gendarmes détenus dans cette affaire ont été acquittés, faute de preuves établissant leur implication. Leur avocat a dénoncé deux ans de détention injustifiée. Ce qui explique que la somme reçue par ses clients était une prime de félicitation et non une rémunération pour un quelconque trafic.
Un réseau démantelé grâce à l’arrestation d’un dealer
L’affaire a connu un rebondissement en juillet 2022 avec l’interpellation d’un petit trafiquant surnommé « Abou ». Lors des interrogatoires, il a révélé être indicateur et revendeur pour la cellule antidrogue du port d’Abidjan, dirigée par Armand Agnin Angbonon.
Ses aveux ont conduit à l’arrestation des frères Angbonon, mais aussi d’autres officiers et sous-officiers de la gendarmerie. Ainsi, parmi eux Richard Bi Djessan, chef de la cellule antidrogue de San Pedro.
Un nouveau scandale après d’autres affaires de drogue
Ce dossier rappelle une autre affaire survenue en 2024. Il impliqua plusieurs membres des forces de l’ordre ivoiriennes dans un vaste trafic de cocaïne. Après la saisie de 2 tonnes de drogue à Abidjan et San Pedro, treize personnes, dont le commandant de la base navale de San Pedro et un commissaire de police, avaient été condamnées à 10 ans de prison pour trafic international de drogue et association de malfaiteurs.
Ce nouveau scandale confirme la profonde infiltration du trafic de drogue au sein des services de sécurité ivoiriens. Ce qui pose un défi majeur aux autorités engagées dans la lutte contre ce fléau.