C'est l'insécurité sous toutes ses formes à Abidjan, la capitale économique. Désormais aux abords des routes ou dans les gares, s'est installée une mafia pour imposer des "droits de sol" aux voyageurs.
La scène, on la vie précisément à "Siporex", l'un des carrefours incontournables de la commune de Yopougon. Là où se mêlent à la fois désordre et insécurité, au grand dam des populations. Et où règne une réelle anarchie.
Autour aussi, le décor ne rassure pas. Les automobiles foncent à vive allure dans la foule pour se frayer un chemin, pendant que passants et vendeurs se disputent le peu de trottoir qui subsiste. C'est l'ambiance d'un environnement malsain.
Des groupes de jeunes y sèment la terreur. Aux abords de la gare et de la route, depuis un moment, ils ont pris l'habitude de s'en prendre aux personnes revenant de voyage.
Comme constaté, ces voyous imposent aux victimes une taxe dite "droit de sol". Le tarif varie généralement selon l'humeur des pratiquants, entre 200frs et 1000frs cfa.
Le mode opératoire semble bien rodé en effet. Les quidams se rassemblent à 4 ou 5 et, ciblent les personnes à la descente d'un car avec des bagages. Ils entourent ensuite leur future proie avant l'isoler. Et sous la menace et par effet de groupe, ils parviennent à dérouler le plan.
Quiconque s'y oppose est systématiquement bastonné, et détroussé. Les victimes apeurées s'acquittent alors de la "taxe" sans subir de violences.
Les faits ont eu lieu jour et nuit, malheureusement sous le regard impuissant des policiers.
Plusieurs accuseront d'ailleurs leur complicité. " À la fin de la journée, des chefs de syndicats viennent leur remettre de leur argent. Ce qui fait que généralement, à la Siporex ici, les policiers sont présents régulièrement, mais interviennent rarement quand il y a problème ". Confesseront des victimes et des commerçants devant une gare de transport lundi.
Derrière cette autre forme de banditisme à Siporex, se trouvent, nous apprend t-on, des chefs de syndicats de transport, et des barons de la drogue regroupés au sein d'une solide organisation.
Du coup, ajouté au phénomène des microbes également soutenu par ces derniers, selon les confidences, dans la commune de Yopougon, c'est le calvaire des abidjanais qui se prolonge.