Le Collectif informe l’opinion publique nationale et internationale de l’arrestation le vendredi 12 mai 2023 en son domicile de M. Zaida Pascal président du CED et membre du Collectif.
Cette énième arrestation allonge la liste des leaders d’opinion mis en garde à vue depuis plusieurs jours par le régime de la transition.
Le Collectif s’est toujours prononcé sur les menaces de toute nature contre les libertés et l’Etat de droit tout en appelant les autorités au respect du droit. Il constate malheureusement que tel n’est pas la cas.
Pour la plupart des arrestations il n’est pas donné la possibilité d’en connaître les motifs.
Nous invitons avec insistance les autorités à ne pas consacrer un État accusatoire au Burkina Faso par ce fait qui tend à devenir une règle et qui consiste à arrêter des citoyens avant de rechercher vainement les preuves de ce dont onles accuse.
Certains membres du collectif arrêtés en fanfare et jeté en pâture à la vindicte populaire ont été purement et simplement relaxés après une détention préventive de plusieurs jours sans que les autorités n’aient pu obtenir le moindre début de preuve par rapport aux accusations graves portées contre eux.
Ces faits nous donne raison de continuer à croire que les autorités exécutent un plan de répression et de traque contre tous les leaders d’opinion, les journalistes et les activistes qui ne sont pas acquis à leur régime et qui osent s’exprimer librement et indépendamment dans une tonalité discordante.
Par ailleurs comme nous l’annoncions dans un récent communiqué, nous répétons et persistons à nouveau qu’il existe belle et bien,une liste noire d’une cinquantaine de personnes dont notamment des journalistes , des activistes et des leaders d’opinion considérés comme des ennemis de la transition simplement à cause de leur opinion contraire aux desiderata du pouvoir en place et ses thuriféraires.
Le Collectif voudrait prendre à témoin le conseil supérieur de la magistrature (CSM), les autorités morales coutumières et religieuses , le Barreau du Burkina Faso , les partenaires techniques et financiers, les chancelleries et les amis de notre pays sur les menaces injustifiées et inacceptables qui pèsent sur la liberté de ses membres victimes de filatures, de harcèlement, de menaces, d’intimidations et de bien d’autres formes de pression et répression qu’ils subissent quotidiennement.
Nous exigeons que cessent ici et maintenant cette persécution ciblée car ce sont des dérives inacceptables et incompatibles avec l’Etat de droit démocratique qu’est censé être le Burkina. Nous ne devons aucunement reculer sur les acquis majeurs en matière des libertés et du droit obtenus à travers des luttes collectives et individuelles de longues dates menées aux prix de lourds sacrifices par nos dignes aînés.
La division, la catégorisation, la diabolisation et la recherche de bouc-émissaires n’ont pas lieu d’être dans notre pays. Les meilleures attitudes que commande la situation présente d’une nation en guerre comme la nôtre c’est beaucoup plus la raison; afin de créer les conditions de la cohésion , de l’unité et de la paix au sein de la population.
En tout état de cause:
- Nous attirons l’attention des autorités et mettons sur le compte de leur responsabilité pleine et entière les dérives et atteintes aux droits de l’homme qui ont cours dans le pays;
- Nous n’hésiterons pas à les tenir pour seules responsables des conséquences sociales et humaines liées à cette méthode de durcissement à laquelle elles ont recours pour tenter de bâillonner les voix critiques et la liberté d’expression
- Nous suivons de près toutes ces affaires et particulièrement les cas de nos membres afin que triomphe le droit.
Fait à Ouagadougou le 14 mai 2023
Pour le collectif
Le Porte-parole
P/D
Van Ouoba Marcel
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