Drame à la Mecque : Voici ce qui s’est passé

Depuis l’annonce de cette tragédie jeudi matin, la plus meurtrière à endeuiller le hajj depuis 25 ans, le bilan des victimes n’a cessé de grimper faisant craindre un nombre de victimes encore plus lourd. En fin d’après-midi, la défense civile saoudienne faisait état d’au moins 717 morts et 863 blessés dans une bousculade de pèlerins à Mina près de la ville sainte, lors de la journée de l’Aïd-el-Adha. Si pour les autorités locales le comportement des fidèles est en cause, pour d’autres, c’est l’organisation qui a fait défaut. Ces pèlerins sont morts lors d’une bousculade que les autorités locales attribuent à leur « manque de discipline ».

 

ca39bde0-62cd-11e5-bfbd-360986c84454_web_scale_0.2504244_0.2504244__Selon un responsable du ministère de la Santé, la bousculade s’est produite lors du rituel de la lapidation de Satan qui consiste, pour les pèlerins, à jeter des cailloux vers trois stèles représentant le diable. Un choc entre une marée humaine quittant l’une des stèles et une foule venant en sens inverse a provoqué le terrible accident. Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a par ailleurs précisé que « les raisons apparentes (de la bousculade) sont qu’un grand nombre de pèlerins s’est trouvé en mouvement en même temps », avant d’ajouter : « la grande chaleur et l’état de fatigue des pèlerins ont contribué au nombre important des victimes ».

Selon les images, le drame a eu lieu sur une voie bitumée passant entre les milliers de tentes blanches dressées chaque année à Mina pour accueillir les croyants. C’est dans ce lieu désertique, situé à cinq kilomètres de La Mecque, que sont implantées les trois stèles. Selon Saïd Ohadi, chef de l’organisation iranienne du hajj, un des chemins menant aux stèles avait été fermé et « c’est cela qui a causé ce tragique incident ». L’homme a précisé qu’avec la fermeture du chemin, il ne restait plus que trois autres voies à emprunter pour rejoindre le lieu de la lapidation. 90 pèlerins iraniens sont morts lors de la bousculade.

« Si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d’accident », a déclaré de son côté le ministre de la Santé Khaled al-Faleh à la télévision publique. « De nombreux pèlerins se mettent en mouvement sans respecter les horaires » fixés par les responsables de la gestion des rites, a-t-il accusé. Un peu plus tard, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, a tout de même ordonné une enquête.