Le financement de l’agriculture durable dans la zone UEMOA demeure un enjeu stratégique. Pour Lionel Zinsou, économiste et ancien Premier ministre béninois, la priorité doit être accordée à la réduction des pertes agricoles, rendue possible par un meilleur accès à l’énergie.
Intervenant le 12 juin 2025 à Lomé, en marge des premières Journées de développement de la BOAD, il a affirmé que les pertes post-récoltes représentent un frein majeur au développement agricole. Selon lui, sans infrastructures adéquates pour conserver les récoltes, les producteurs perdent jusqu’à un tiers de leur production.
Financement de l’agriculture durable : sans énergie, pas de chaîne du froid ni de stockage
Le financement de l’agriculture durable passe par l’investissement dans des équipements de conservation modernes. Lionel Zinsou souligne que le manque de silos ventilés pour les céréales, et l’absence de chaîne du froid pour les produits frais, sont des conséquences directes du déficit énergétique dans l’espace UEMOA.
Ce déficit ne pénalise pas uniquement les exploitants agricoles, mais impacte aussi les industries de transformation et les chaînes de valeur agroalimentaires. Il devient donc urgent de renforcer l’accès à une énergie fiable, abordable et durable, pour améliorer le rendement agricole et les revenus des producteurs.
D’après Zinsou, le lien entre énergie et agriculture ne doit plus être ignoré. Investir dans l’énergie revient à financer indirectement l’agriculture en limitant les pertes, en facilitant le transport et en prolongeant la durée de vie des produits agricoles.
Financement de l’agriculture durable : vers une implication accrue du secteur privé
Le rôle du secteur privé est central dans le financement de l’agriculture durable. Lors des BOAD Development Days, plusieurs experts ont insisté sur la nécessité d’innovations financières et de mécanismes incitatifs pour attirer les investisseurs.
Les discussions ont porté sur la transition énergétique comme levier de développement agricole durable. L’objectif affiché est clair : mobiliser davantage de financements pour équiper les zones rurales en infrastructures énergétiques adaptées, favorisant ainsi l’essor de l’agriculture.
En conclusion, Lionel Zinsou a rappelé que sans énergie, l’Afrique de l’Ouest ne pourra atteindre son potentiel agricole. La bataille contre les pertes agricoles commence donc par des investissements ciblés dans l’énergie.