L’ex-président français Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable lundi de corruption et de trafic d’influence. Il a écopé d’une peine de trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Mais son avocate a indiqué qu'il allait interjeter appel.
Nicolas Sarkozy, aujourd’hui âgé de 66 ans, a été condamné pour avoir tenté en 2014 de soutirer des informations d’un haut magistrat impliqué dans une enquête sur le financement illégal de sa campagne électorale de 2007 au terme de laquelle il est devenu président.
Dans son jugement, le tribunal correctionnel a estimé qu'un pacte de corruption
avait été conclu entre l'ex-président, son avocat Me Thierry Herzog et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert. Les deux hommes qui étaient aussi accusés dans le cadre de cette affaire sont également condamnés à trois ans de prison dont un an ferme. Ils ont également été reconnus coupables de violation du secret professionnel.
Le 8 décembre dernier, l’accusation avait réclamé quatre ans d’emprisonnement contre Nicolas Sarkozy dont deux ans ferme, sous prétexte que l'image présidentielle avait été abîmée
par cette affaire aux effets dévastateurs
.
Nicolas Sarkozy est donc devenu aujourd’hui le premier ancien président français à être condamné à la prison ferme pour corruption.
Sur le banc des accusés, l’ancien président qui a toujours déclaré n’avoir jamais commis aucun acte de corruption a assisté à la lecture de sa peine calmement, debout devant la Cour. Nicolas Sarkozy et ses avocats ont quitté le tribunal sans faire aucune déclaration.
Or, il y a bien peu de chances que Nicolas Sarkozy se retrouve un jour en cellule, car aucun mandat de dépôt n’a été requis par la justice française.
Qui plus est, en France, les peines de moins de deux ans sont systématiquement aménagées
. Le tribunal a d’ailleurs déclaré que Nicolas Sarkozy aurait le droit de demander à purger sa peine chez lui, avec un bracelet électronique.
L’origine de cette affaire remonte à l’année 2013 alors que Nicolas Sarkozy avait été placé sous écoute par la police française dans le cadre d’une enquête sur du financement illégal en provenance de Libye lors de sa campagne électorale victorieuse de 2007.
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