Le Réseau national de lutte anti- corruption (REN-LAC) s’est inquiété mardi, des nombreux cas de malversations financières, révélés ces derniers jours par les médias et un rapport officiel avant d’appeler à une forte mobilisation contre la corruption.
«Les malversations révélées par le rapport 2015 de l’ASCE-LC (Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption, ndlr) pointe du doigt une foule de fautes de gestion dont le cumul s’élève à plus de 31 milliards de FCFA entre 2012 et 2014 », a indiqué le secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti- corruption (REN-LAC) Claude Wetta.
Wetta s’exprimait mardi à Ouagadougou, à l’occasion d’une conférence de presse sur les scandales de corruption révélés au Burkina Faso.
Selon lui, cette mal gouvernance qui se traduit par les crimes économiques, a totalisé plus de cent(100) dossiers avec la disparition de plusieurs milliards de FCFA dans la gestion des affaires de l’Etat.
«Malgré les efforts consentis par les différents acteurs de lutte contre la corruption au Burkina Faso, les cas de dénonciation du phénomène mis au jour ces derniers temps, montrent que la situation de la mal gouvernance reste inquiétante voire très préoccupante », a soutenu Claude Wetta.
Pour lui également, le mal est profond et il faut que les autorités aillent au-delà des discours car les citoyens n’attendent plus du pouvoir en place que des actes concrets.
Il a par ailleurs expliqué qu’en dépit des rapports d’enquête parlementaire sur le foncier, les mines et ceux publics de 2015 de la Cour des Comptes et de l’ASCE-LC, les « gros poissons » continuent de se pavaner et narguent toujours le peuple.
Sur les scandales de corruptions révélées, M. Wetta s’est appesanti sur quelques cas de malversations et détournement que sont les affaires Inoussa Kanazoé et Paulin Tapsoba qui sont selon lui, sont des cas emblématiques de la fraude fiscale au Burkina.
Le SG du RELAC-LC a aussi signalé les différentes malversations dans des services ou structures étatiques tels que le SIAO (400 millions de FCFA), le fonds d’entretien routier (650 millions de FCFA), le Conseil supérieur de la communication, la Police nationale (131 millions de FCFA), à la présidence du Faso (Régime Compaoré 13 milliards 827 millions)……
A l’entendre, cette situation se justifie par l’absence de volonté politique se traduisant par la non mise en œuvre des mécanismes de prévention et de répression prévus par le dispositif juridique , laisse libre cours à l’impunité et au développement des mauvaises pratiques.
A cet effet, Claude Wetta e exhorté la mise en place des pôles judiciaires spécialisés et l’opérationnalisation de l’ASCE-LC pour la répression des infractions économiques et financières au Burkina Faso.
«Nous appelons à une mobilisation populaire forte et sans concession contre la corruption pour une meilleure gouvernance politique, économique et sociale, seules garantes de paix, de stabilité et de progrès social », a-t-il conclu.