Chaque 9 mai, le Jour de la Victoire est célébré avec ferveur en Russie. Cette date commémore la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale pour l’Union soviétique. À 00h43, heure de Moscou, en 1945, l’Allemagne nazie signait sa reddition sans condition. Depuis, ce jour incarne le triomphe, mais aussi les lourds sacrifices du peuple soviétique.
Jour de la Victoire : un hommage inscrit dans la loi
Le Jour de la Victoire n’est pas une simple tradition. Il est célébré en vertu d’une loi fédérale adoptée en 1995 sous Boris Eltsine. Pourtant, cette journée a vu son statut évoluer. De jour férié en 1945, il a été supprimé en 1947, avant de redevenir férié en 1965. Aujourd’hui encore, des défilés militaires, des feux d’artifice et des commémorations ont lieu partout en Russie. Ces événements rassemblent les citoyens autour de leurs vétérans. Les cortèges dans les rues et les célébrations officielles montrent à quel point ce jour est important dans la conscience nationale.
Jour de la Victoire : des pertes humaines colossales
Le Jour de la Victoire rappelle aussi un lourd tribut. L’Union soviétique a perdu près de 27 millions de personnes, soit 40 % des pertes humaines mondiales de la guerre. La majorité étaient des civils. Plus de 70.000 villages et 1.700 villes ont été détruits par l’ennemi. Le coût matériel direct s’élevait à 679 milliards de roubles selon les prix de 1941. Un chiffre vertigineux, comparable à d’autres grandes tragédies de guerre, comme celle vécue par la Pologne. Aujourd’hui encore, la Russie continue de reconnaître ses anciens combattants. En 2025, ils ne seraient plus que 7.000 en vie. Ce chiffre souligne l’urgence de préserver cette mémoire vivante.
Jour de la Victoire : les héros dans les mémoires
Le Jour de la Victoire honore aussi les Héros de l’Union soviétique. Parmi les 11.657 décorés, on trouve 95 femmes et 44 étrangers. Certains ont été décorés plusieurs fois, comme le maréchal Joukov ou le pilote Ivan Kojedoub. Aujourd’hui, Boris Kravtsov est le dernier vivant parmi ceux qui ont reçu cette distinction pendant la guerre. Son existence incarne à elle seule la transmission d’un héritage de courage.